Un avion de chasse sans cockpit, capable de voler, combattre et décider seul, vient de réussir ses premiers tests aux États-Unis. Son nom : Fury. Développé par Anduril en un temps record, il pourrait bouleverser l’équilibre des puissances aériennes d’ici 2026, et surtout coûter bien moins cher qu’un Rafale ou un F-35.
556 jours. C’est le temps qu’il a fallu à une entreprise californienne pour créer un chasseur autonome capable de décoller, d’atterrir, de manœuvrer et même de détecter des cibles, sans qu’aucun pilote ne soit à bord. Ce programme piloté par Anduril pourrait transformer l’armée de l’air américaine dès 2026, avec une production massive à bas coût.
A lire aussi:
- Le mystérieux premier acheteur international du dernier bijou « high-tech » russe Su-57 sort du bois et il se trouve en Afrique
- La France mise sur cette menace volante de 25 kg : ce drone kamikaze low-cost pourrait neutraliser un QG ennemi en quelques minutes
Une technologie sans pilote qui redéfinit les règles
Le Fury ne dispose pas de cockpit. Il est entièrement autonome, guidé par une IA embarquée et supervisé à distance. Contrairement aux drones traditionnels pilotés par des opérateurs, le Fury prend ses décisions en vol, tout en demandant une autorisation humaine pour l’usage létal. Cela permet une réactivité accrue sur le champ de bataille et réduit fortement les pertes humaines.
556 jours pour créer un avion de guerre
Le délai est hallucinant. Moins de deux ans après son lancement, le jet Fury a effectué ses premiers vols tests en octobre 2025. Ce rythme rapide a été rendu possible par la reprise de la société Blue Force Technologies par Anduril, et l’intégration rapide dans une chaîne logicielle propriétaire dédiée à l’autonomie militaire.
Une réponse directe à la Chine
Washington réagit clairement à l’essor de l’aviation autonome chinoise, en particulier dans le domaine des drones furtifs et des chasseurs sans pilote. En lançant Fury, les États-Unis veulent reprendre l’avantage technologique face aux avancées asiatiques. La rivalité sino-américaine se joue désormais aussi dans le ciel, sans pilote.

Une production de masse à bas prix
Anduril prévoit de lancer la production industrielle du Fury dès le premier semestre 2026 dans une usine de 465 000 m² à Columbus, Ohio. L’objectif est clair : produire vite, à grande échelle, et pour bien moins qu’un avion de chasse classique.
Comparatif estimé des coûts :
| Appareil | Coût unitaire estimé |
| Fury (Anduril) | Environ 7 à 15 millions € |
| F-35 (Lockheed Martin) | 80 millions € |
| Rafale (Dassault) | 85 millions € |
| Tempest (UK/Italie/Japon) | +120 millions € |
Des composants du civil pour réduire la facture
Pour abaisser les coûts, Anduril a misé sur des moteurs de jet commerciaux, un train d’atterrissage disponible sur étagère et une architecture modulaire. Le but est de pouvoir produire le Fury dans n’importe quel atelier industrielaux États-Unis, sans dépendre de chaînes militaires complexes.
YFQ-44A took flight today. Anduril has launched a new age of airpower with the push of a button.
From clean-sheet design to one-click takeoff in 556 days. pic.twitter.com/hUxIZCP8Zz
— Anduril Industries (@anduriltech) October 31, 2025
Un cerveau de combat embarqué
Le plus impressionnant reste le logiciel : une IA capable d’analyser, de réagir, de s’adapter en temps réel. Elle permet au Fury de reconnaître des cibles, de proposer des réponses offensives, d’éviter les menaces. Le pilote humain devient un superviseur, qui valide ou annule l’action, mais ne pilote plus.
Les questions éthiques en suspens
Une machine qui peut tuer sans pilote suscite des débats brûlants : qui est responsable si une frappe cause des victimes civiles ? Quelle transparence pour les décisions algorithmiques ? Le déploiement à grande échelle de ces chasseurs pose des enjeux cruciaux de droit de la guerre, de contrôle et de supervision.
Source : Anduril