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La Chine déstabilise l’Europe avec ce nouveau blindé : il ressemble au Boxer allemand mais coûte deux fois moins cher et vise les alliés de la Russie

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Said LARIBI

Said LARIBI

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Un véhicule blindé presque identique au Boxer germano-néerlandais a été repéré en Chine. Conçu pour l’export, il viserait le Moyen-Orient, et marque un tournant stratégique : Pékin veut désormais dominer …

La Chine déstabilise l'Europe avec ce nouveau blindé il ressemble au Boxer allemand mais coûte deux fois moins cher et vise les alliés de la Russie

Un véhicule blindé presque identique au Boxer germano-néerlandais a été repéré en Chine. Conçu pour l’export, il viserait le Moyen-Orient, et marque un tournant stratégique : Pékin veut désormais dominer le marché mondial des blindés modulaires.

Caché dans une zone industrielle reculée de Mongolie intérieure, un prototype chinois suscite de vives inquiétudes dans les cercles de défense occidentaux. Copié sur le célèbre Boxer 8×8, ce véhicule suggère que la Chine ne se contente plus d’imiter : elle optimise, et elle vend. À des clients stratégiques.

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Une silhouette qui ne trompe personne

Repéré à Baotou, une ville industrielle au nord de la Chine, ce véhicule ressemble trait pour trait au Boxer allemand, l’un des blindés modulaires les plus utilisés par les armées de l’OTAN. La structure 8×8, la cabine blindée en V, le châssis rallongé, les volumes intérieurs : tout y est. Mais ce n’est pas un clone parfait. Les images circulant sur les réseaux chinois comme Weibo montrent un prototype sans marquage, sans numéro d’unité, sans aucune mention officielle du constructeur. C’est un véhicule anonyme, mais pas anodin. Certains observateurs l’ont surnommé l’« AliExpress Boxer », un surnom ironique qui masque une vérité plus gênante : ce véhicule est prêt à être vendu, et pas à n’importe qui.

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L’export, priorité absolue

Contrairement à d’autres véhicules d’inspiration occidentale testés par la Chine pour son armée, ce blindé-là ne semble pas destiné à la PLA. Tout indique qu’il s’agit d’un produit orienté vers l’exportation, sans doute à destination du Moyen-Orient. Plusieurs sources mentionnent l’Algérie comme client potentiel. Le pays, partenaire historique de la Russie, est en pleine diversification de ses achats militaires. Et quoi de mieux qu’un blindé éprouvé, à prix chinois, pour compléter un arsenal vieillissant ? Avec ce projet, Pékin entend capturer une part du marché des blindés modulaires, un secteur où l’Europe dominait. Le Boxer a été vendu à l’Allemagne, les Pays-Bas, la Lituanie, l’Australie, la Slovénie, et récemment l’Ukraine. Il coûte environ 3,5 millions d’euros pièce, hors options.

L’arme parfaite pour séduire les États non-alignés

Ce nouveau véhicule s’inscrit dans une logique géopolitique claire : offrir une alternative crédible aux armements occidentaux pour les pays non alignés ou méfiants vis-à-vis de l’OTAN. Le modèle chinois serait plus abordable, tout en reprenant les grandes lignes du Boxer :

  • châssis 8×8 à haute mobilité tout-terrain,
  • modularité des missions (transport de troupes, ambulance, poste de commandement…),
  • cabine blindée résistante aux mines (grâce au fond en V),
  • possibilité d’intégrer différents types de tourelles selon les besoins.

Le pari est clair : séduire avec du familier, mais en version plus économique. Et potentiellement sans les restrictions politiques imposées par l’Europe ou les États-Unis.

Boxer CRV. (Photo de Marc Dorow)
Boxer CRV. (Photo de Marc Dorow)

L’obsession chinoise pour la modularité

Le concept de véhicule modulaire, qui permet de changer le rôle du blindé en quelques heures (ambulance, transport, reconnaissance, etc.), est devenu un standard mondial. Et la Chine l’a bien compris. Le Boxer original repose sur un système de modules facilement interchangeables, chacun pesant environ 15 tonnes pour un total de 36 tonnes en configuration complète. Le blindé chinois semble suivre cette logique, avec un châssis de base commun et des modules adaptables. Ce choix de conception réduit les coûts logistiques, facilite la maintenance, et permet aux forces armées de s’adapter rapidement au terrain. Dans cette logique, la Chine pourrait proposer un panel complet de modules, calibrés pour les besoins spécifiques de ses clients : guérilla urbaine, guerre désertique, opérations ONU ou surveillance des frontières.

Une production discrète mais bien réelle

Le fait que ce blindé ait été repéré à plusieurs reprises à Baotou (Mongolie intérieure), région connue pour abriter des industries lourdes et militaires, suggère un programme déjà avancé. Même sans désignation officielle, le simple fait qu’il circule en public indique qu’il est fonctionnel. Aucune photo intérieure n’a encore fuité, mais le volume du châssis laisse entrevoir un compartiment de transport spacieux, capable d’accueillir 8 à 10 soldats équipés. Un chiffre cohérent avec les standards OTAN. Plus troublant encore : aucune insigne d’entreprise n’apparaît. On ignore si le constructeur est Norinco, Poly Technologies ou une filiale moins connue. Mais cela renforce l’idée d’un prototype confidentiel, destiné à être peaufiné selon les besoins du client final.

L’ombre d’une guerre commerciale militaire

Ce blindé s’inscrit dans une stratégie plus large : affaiblir la domination occidentale sur les marchés de l’armement terrestre. En ciblant les pays à la fois riches en ressources et désireux d’indépendance stratégique, Pékin propose une équation simple : moins cher, sans contraintes politiques, et adaptable. L’export de blindés est devenu un terrain de compétition féroce. Alors que les États-Unis poussent leur Stryker, que la France défend son Griffon et que l’Allemagne mise tout sur le Boxer, la Chine débarque avec une copie prête à l’emploi. Et ce n’est pas une première. Pékin a déjà commercialisé avec succès :

  • le char VT-4 (copie optimisée du Type 99) vendu à la Thaïlande et au Pakistan,
  • le drone CH-4 (inspiré du MQ-9 Reaper),
  • et une gamme complète de véhicules blindés légers (VP11, VN22…).

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Pourquoi ce véhicule pourrait tout changer

Ce blindé chinois n’est pas qu’une copie bon marché. Il est le symptôme d’un changement d’ère. Pendant des décennies, l’Occident dictait les standards militaires. Désormais, la Chine impose ses produits à l’international, même dans les domaines les plus techniques. Il ne s’agit plus seulement d’armer sa propre armée, mais bien de façonner le champ de bataille global en exportant sa vision du matériel : modulaire, robuste, économique. À moyen terme, si ce véhicule séduit des clients comme l’Algérie, l’Arabie saoudite, l’Égypte ou même le Brésil, cela pourrait affaiblir la position de l’Europe sur un marché crucial. Car derrière chaque blindé vendu, ce sont des contrats d’entretien, de pièces détachées et de munitions qui suivent. Et donc des décennies d’influence militaire.

Tableau récapitulatif : comparaison Boxer vs prototype chinois

Critère Boxer OTAN Prototype chinois (non officiel)
Origine Allemagne / Pays-Bas Chine
Rôle principal Véhicule blindé modulaire Exportation Middle East (supposé)
Poids (max) 36 tonnes Inconnu, estimé similaire
Vitesse max 100 km/h Non connue
Transport de troupes 8 à 10 soldats Probablement identique
Prix estimé 3,5 millions d’euros 2 à 2,5 millions d’euros (estimé)
Pays utilisateurs OTAN, Ukraine, Australie… Aucun à ce jour (proposition)

 

Source : Weibo

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