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Ce missile franco-britannique fascine les Etats-Unis : la marine américaine serait prête à l’adopter pour remplacer ses armes vieillissantes

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Said LARIBI

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Longtemps relégué au second plan dans les arsenaux occidentaux, ce missile de croisière furtif va radicalement changer les règles du jeu. Déjà adopté par la Royal Navy pour ses frégates …

Ce missile franco-britannique fascine les Etats-Unis : la marine américaine serait prête à l’adopter pour remplacer ses armes vieillissantes

Longtemps relégué au second plan dans les arsenaux occidentaux, ce missile de croisière furtif va radicalement changer les règles du jeu. Déjà adopté par la Royal Navy pour ses frégates de nouvelle génération, il pourrait renforcer les capacités offensives américaines là où leurs missiles vieillissants ne suffisent plus.

La montée en puissance des menaces navales pousse les marines occidentales à revoir leurs priorités. Face aux systèmes hypersoniques russes ou aux essaims de drones chinois, les armes classiques ne suffisent plus. La réponse pourrait bien venir d’une arme furtive, capable de frapper vite, loin et sans être vue. Son nom ? Stratus. Et sa double version promet de faire date.

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Une refonte stratégique discrète mais décisive

La Royal Navy mise désormais sur un missile de croisière en deux versions : une furtive subsonique et une supersonique. Le choix n’est pas anodin. Cette arme est développée sous le programme Future Cruise/Anti-Ship Weapon (FC/ASW), fruit d’une coopération britannique, française et italienne. Le missile va équiper les nouvelles frégates Type 26, au cœur de la stratégie britannique à l’horizon 2030. Dès son lancement depuis un silo vertical Mk 41, ce missile promet de combiner longue portée, discrétion radar et puissance de feu. Pour Londres, il s’agit de remplacer les vénérables Harpoon et Storm Shadow, tout en répondant aux défis posés par des adversaires toujours plus mobiles et mieux protégés.

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Une double menace redoutable

Deux versions de Stratus sont en développement. D’un côté, le Stratus LO (Low Observable), subsonique mais furtif. De l’autre, le Stratus RS (Rapid Strike), plus court en portée mais capable d’atteindre une vitesse de Mach 3,5. Deux profils complémentaires, destinés à saturer les défenses ennemies selon des schémas d’attaque complexes.

  • Stratus LO : portée d’environ 1 000 km, vitesse subsonique, attaque discrète.
  • Stratus RS : portée d’environ 500 km, vitesse supersonique, frappe rapide.

Ce duo permet à une frégate de lancer une attaque combinée : le missile lent échappe aux radars, pendant que le rapide force la saturation des défenses. Une stratégie offensive éprouvée, mais remise au goût du jour avec des technologies de guidage avancé.

Une silhouette familière, une furtivité réinventée

Le Stratus LO a été aperçu pour la première fois en maquette lors du salon DSEI de Londres en septembre dernier. Son design, proche du Storm Shadow, a été optimisé pour réduire sa signature radar : corps profilé, empennage anguleux, surface absorbante. La discrétion radar devient ici un argument central. MBDA, le constructeur, a validé la forme finale du missile après des tests poussés sur la signature radiofréquence. Résultat : une capacité de pénétration accrue, même face aux systèmes anti-aériens modernes comme le S-400 russe ou les batteries HQ-9 chinoises.

Illustrations officielles des Stratus RS (en haut) et Stratus LO (en bas). MBDA
Illustrations officielles des Stratus RS (en haut) et Stratus LO (en bas). MBDA

Des tests réussis et un programme bien avancé

Contrairement à bien des projets occidentaux ralentis ou annulés, le programme FC/ASW progresse. Depuis 2017, ses étapes se sont enchaînées : concept validé en 2022, essais de têtes de guerre, tests de détonation, et simulations de vol. Le missile est donc proche de la production, une rareté dans le secteur. La version navale sera prioritaire, avec lancement depuis bâtiments de surface ou sous-marins. Mais MBDA laisse entendre qu’une version terrestre ou aérienne pourrait suivre, ouvrant la voie à une intégration complète sur les forces britanniques et européennes… voire américaines à terme.

Des plateformes prêtes à l’emploi

Le Stratus LO sera d’abord embarqué sur les 8 frégates Type 26 déjà commandées. Ces bâtiments ultra-modernes disposent de :

  • 24 cellules Mk 41 VLS pour missiles de croisière,
  • 12 cellules VLS pour missiles Sea Ceptor (air-air),
  • 1 canon de 127 mm Mk 45,
  • 2 systèmes Phalanx pour la défense rapprochée,
  • et la capacité d’embarquer un hélicoptère Wildcat ou Merlin.

Le Stratus y trouvera naturellement sa place, venant renforcer une capacité de frappe à distance jusque-là limitée à des missiles Harpoon en fin de vie. Ce sera aussi un premier pas vers l’interopérabilité européenne, puisque la France et l’Italie prévoient d’intégrer Stratus à leurs propres flottes.

Une alliance technologique qui s’oppose aux modèles asiatiques

Face à la montée en puissance de la Chine, qui aligne des missiles hypersoniques, des navires furtifs et une production de masse redoutable, l’Europe et l’OTAN misent sur l’efficacité technologique. Stratus devient ainsi le symbole d’une réponse occidentale intelligente, privilégiant la furtivité et la saturation ciblée à la quantité. Les États-Unis observent le programme avec attention. L’US Navy, en quête de nouveaux missiles pour remplacer les Tomahawk vieillissants, pourrait être tentée d’adopter Stratus ou de s’en inspirer. Une coopération transatlantique sur le missile n’est donc pas exclue.

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Un futur incertain pour la version supersonique

Pour le moment, seule la version furtive a été confirmée pour les frégates britanniques. Le Stratus RS, bien que testé, reste en attente de validation. Son coût, sa vitesse et son profil de vol en font une arme idéale pour des missions DEAD(destruction de défenses ennemies), mais nécessitent des plateformes plus robustes et une doctrine offensive affirmée. Si elle est déployée, cette version rapide pourrait changer la donne dans une guerre navale de haute intensité. En combinant les deux missiles, un navire pourrait frapper plusieurs cibles à la fois, à des rythmes et des distances différents, et désorganiser totalement les défenses adverses.

Tableau récapitulatif des versions Stratus

Nom du missile Type Vitesse Portée (km) Statut actuel Année prévue de déploiement
Stratus LO Subsonique furtif ~0.8 Mach 1 000 km Confirmé Dès 2030
Stratus RS Supersonique (Mach 3,5) Mach 3.5 500 km En développement Post-2032

 

Source : TWZ

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