Actualité

Actualité internationale

Armées

Marines militaires

La marine américaine reçoit un nouveau monstre amphibie capable de projeter un char Abrams à plus de 60 kmh sur n’importe quelle plage du monde

Publié le

Said LARIBI

Said LARIBI

• Temps de lecture

placeholder

Le LCAC 114 inaugure une nouvelle génération d’aéroglisseurs militaires. Plus rapide, plus furtif et capable d’atteindre des zones inaccessibles, il rebat les cartes du combat côtier. Face à la montée …

La marine américaine reçoit un nouveau monstre amphibie capable de projeter un char Abrams à plus de 60 kmh sur n’importe quelle plage du monde

Le LCAC 114 inaugure une nouvelle génération d’aéroglisseurs militaires. Plus rapide, plus furtif et capable d’atteindre des zones inaccessibles, il rebat les cartes du combat côtier.

Face à la montée des tensions dans le Pacifique, les États-Unis accélèrent leur modernisation navale. Avec l’arrivée du LCAC 114, l’US Navy muscle sa capacité de projection sur les plages les plus hostiles du globe. Ce navire de soutien rapide, capable d’emporter un char Abrams à pleine vitesse sans passer par un port, devient une pièce maîtresse de la guerre amphibie du futur.

A lire aussi :

Une livraison symbolique dans un climat de tension globale

Le 28 août 2025, la Naval Sea Systems Command a confirmé la livraison du LCAC 114, tout droit sorti des chaînes de Textron Systems. Ce n’est pas un simple engin de débarquement de plus : c’est le dernier-né du programme Ship to Shore Connector (SSC), chargé de remplacer les vieux LCAC entrés en service dans les années 1980. Ce modèle flambant neuf valide non seulement un jalon technologique mais illustre surtout une réponse directe aux menaces croissantes dans les littoraux contestés, notamment en Asie-Pacifique.

 

Des performances revues à la hausse pour l’assaut moderne

Le LCAC 114 affiche une vitesse supérieure à 65 km/h tout en transportant jusqu’à 75 tonnes de matériel, soit l’équivalent d’un char M1A2 Abrams ou de plusieurs blindés légers. Il mesure environ 28 mètres de long pour 15 mètres de large, ce qui lui permet d’opérer depuis les ponts d’assaut des classes Wasp et America. Propulsé par quatre turbines Rolls-Royce MT7, inspirées des moteurs du V-22 Osprey, il offre un gain d’autonomie, de puissance et de fiabilité, tout en réduisant les coûts d’entretien à long terme.

Le navire-câble de débarquement à coussin d'air (LCAC) 100, connecteur navire-côte (SSC), effectue des exercices dans les voies navigables locales de Louisiane. Ce navire remplace la flotte actuelle de véhicules à coussin d'air de débarquement.(Crédit image : Textron Systems)
Le navire-câble de débarquement à coussin d’air (LCAC) 100, connecteur navire-côte (SSC), effectue des exercices dans les voies navigables locales de Louisiane. Ce navire remplace la flotte actuelle de véhicules à coussin d’air de débarquement. (Crédit image : Textron Systems)

Une adaptation parfaite aux environnements côtiers les plus difficiles

L’une des caractéristiques les plus redoutables du LCAC 114, c’est sa capacité à débarquer sur plus de 70 % des littoraux mondiaux, même ceux dépourvus de ports ou d’infrastructures. Grâce à une coque en aluminium renforcée et une jupe optimisée, l’aéroglisseur peut passer de la mer au sable en quelques secondes. Ce profil en fait un outil clé pour les opérations amphibies rapides, permettant d’arriver sur des plages hostiles sans avertissement et sans dépendre de conditions portuaires favorables.

Une machine aussi utile en guerre qu’en secours d’urgence

Bien que conçu pour la guerre, le LCAC 114 ne se limite pas aux opérations de combat. Sa capacité à transporter des charges lourdes jusqu’à des zones sinistrées le rend indispensable pour les missions humanitaires et les interventions post-catastrophes. Lors de séismes, d’inondations ou d’attaques sur les infrastructures, il peut acheminer des vivres, des générateurs, des véhicules de secours et des équipes médicales, même lorsque les routes sont détruites. Cette polyvalencefait de lui un outil de souveraineté aussi bien qu’un vecteur de soft power.

Une production massive engagée jusqu’en 2031

Les contrats signés avec Textron Systems témoignent de la priorité donnée à ce programme. Le calendrier industriel prévoit la livraison de 73 SSC au total, selon le schéma suivant :

Date Commandes & montants
Juillet 2024 312,4 M€ pour 9 unités (matériaux & production)
Novembre 2024 394,3 M€ pour 9 unités supplémentaires
Juin 2025 353,9 M€ pour 3 unités
Livraison finale prévue Juillet 2031

Un rôle stratégique dans la nouvelle doctrine des Marines

Dans le cadre de leur doctrine Expeditionary Advanced Base Operations, les Marines américains misent désormais sur une approche de combat plus agile, dispersée et temporaire. L’idée : établir des bases rapides et mobiles sur des îlots disputés pour renforcer la surveillance, le tir de précision et le soutien logistique. Le LCAC 114 devient ici une pièce centrale du dispositif, capable d’acheminer du matériel lourd dans ces environnements austères, sans infrastructure préalable, et d’en repartir à pleine vitesse si la situation l’exige.

Une cadence de production qui monte en puissance jusqu’en 2031

Le LCAC 114 n’est que l’un des 73 exemplaires prévus pour former la flotte complète de Ship to Shore Connectors. À ce jour, 11 unités ont déjà été livrées. En 2024 et 2025, le Pentagone a signé plusieurs contrats successifs avec Textron Systems, représentant plus de 1 milliard d’euros au total pour la fabrication de 21 unités supplémentaires, avec des livraisons échelonnées jusqu’en juillet 2031. Cette politique industrielle permet non seulement de renforcer la flotte, mais aussi de pérenniser les compétences dans la construction navale amphibie.

Le Karma semble s’être abattu sur la plus grande rivale de la France sur les mers puisque son « fleuron » national est à quai depuis 3000 jours

Un pivot logistique dans la confrontation à venir avec la Chine

Le LCAC 114 est conçu pour opérer dans les zones où les adversaires cherchent à interdire l’accès, notamment en mer de Chine méridionale ou autour de Taïwan. Dans un scénario de crise, sa capacité à débarquer en force, puis à repartir rapidement, complique considérablement les calculs militaires des puissances rivales. Il permet d’apporter rapidement des missiles, des radars ou des véhicules blindés sur des points névralgiques, ajoutant un effet de surprise et de pressionsur les lignes adverses. Le tout sans que les navires-mères s’approchent des côtes.

Source : US Navy

Tags

marine

navire

À propos de l'auteur, Said LARIBI