Un missile 100% français capable de frapper à plus de 1 000 km, ça vous parle ?
Le missile LCM, version terrestre du MdCN naval, est en cours de développement pour offrir à la France une capacité de frappe de précision à très longue distance. Un projet qui s’inscrit dans une dynamique européenne plus large, face aux nouveaux enjeux stratégiques du continent.
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Une réponse française à la nécessité de frappe à distance
La portée de plus de 1 000 km du futur missile LCM (Land Cruise Missile) offre une solution concrète pour frapper des cibles sensibles sans exposer directement les forces armées. Développé par MBDA avec le soutien de la DGA, ce missile terrestre repose sur l’architecture du MdCN (Missile de Croisière Naval) déjà en service. Cette approche permet un gain de temps sur le calendrier industriel et une meilleure maîtrise technologique.
Une conversion terrestre d’un système naval éprouvé
La grande force du LCM, c’est de reposer sur une base technique existante. Le MdCN, entré en service sur frégates et sous-marins français, a déjà prouvé sa précision chirurgicale. Le LCM utilise un booster à lancement initial, suivi d’une propulsion par un moteur Microturbo TR 50. La navigation repose sur un mélange de GPS, inertie et corrélation topographique, renforcé par un imageur infrarouge terminal.
Un lanceur routier mobile et discret
Le système de lancement, monté sur tracteur routier de 18 mètres, permet un déploiement rapide et flexible. Le poste de tir stabilisé transporte jusqu’à quatre missiles. Toutefois, chaque engin pesant environ 2 000 kg, il est rare d’en emporter plus de deux en pratique. Cette mobilité constitue un atout crucial en cas de frappe sur des bases arrière ou de conflit haute intensité.
Vers une indépendance vis-à-vis des satellites américains
Un des objectifs clés du programme est de rendre le missile compatible avec la constellation européenne Galileo, afin de limiter la dépendance aux GPS américains. Des récepteurs alternatifs sont en cours d’intégration. Cela permettrait à la France et à l’Europe d’agir de façon autonome, même en cas de brouillage ou de déni d’accès à certaines fréquences GNSS.
Une portée stratégique pour l’Europe de la défense
Le LCM s’inscrit dans le programme FLP-T (Frappe Longue Portée Terrestre) de la France, mais aussi dans le cadre plus large d’ELSA (European Long Strike Approach). Cette initiative réunit plusieurs pays européens (Allemagne, Pologne, Italie, Suède, Royaume-Uni). Objectif : créer un cadre stratégique commun pour les systèmes de frappe longue portée.
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Un calendrier clair pour des tirs réels dès 2027
Le premier tir d’essai est prévu à Biscarrosse en 2027 ou 2028, selon l’avancée des études de sécurité. Ce test aura lieu sur le site de la DGA Essais Missiles, qui a déjà accueilli les tirs de qualification du MdCN. Voici un récapitulatif des jalons prévus :
Date estimée | Événement |
Fin 2025 | Intégration des composants GNSS |
Début 2026 | Campagne de tests simulés |
Fin 2027 | Premier tir réel à Biscarrosse |
2028 | Validation technique et opérationnelle |
Une alternative européenne aux Tomahawk et SM-6
Le LCM vise à concurrencer les missiles américains comme le Tomahawk ou le SM-6, que les États-Unis prévoient de déployer en Allemagne d’ici 2026. Avec ses 250 kg de charge utile et une vitesse de croisière proche de 980 km/h, le LCM offre une capacité de frappe autonome et discrète. Sa portée pourrait même dépasser celle du MdCN naval grâce à l’absence de contraintes liées au lancement vertical.
Source : MBDA