Dans un centre de recherche au cœur de l’Angleterre, une startup vient de dépasser les GAFAM en discrétion.
Quantum Motion, entreprise londonienne, a livré le tout premier ordinateur quantique construit uniquement avec des puces en silicium standards, comme celles de nos portables. Installé dans trois simples baies de serveur, cet engin pourrait bien changer l’industrie. Contrairement aux mastodontes de Google ou IBM, ce système est compatible avec les data centers classiques, tout en promettant des performances quantiques à grande échelle. La première véritable machine « full stack » du genre vient d’être déployée au National Quantum Computing Centre. Et tout cela avec des composants qui sortent d’usines standards.
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Un ordinateur quantique dans une armoire de serveur
Quantum Motion a conçu un système complet : processeur quantique, interface utilisateur, électronique de contrôle. L’ensemble tient dans trois baies de serveur 19 pouces, comme celles que l’on trouve dans n’importe quel data center. Une première mondiale. Les équipements auxiliaires sont déportés, ce qui facilite l’intégration et les futures mises à jour.
Des puces de smartphone pour de la physique quantique
Le système repose sur une fabrication en CMOS 300 mm, la même technologie que celle des transistors de nos ordinateurs ou téléphones. Cela permet de produire des qubits en grandes séries, avec les chaînes d’usine existantes. Une rupture industrielle majeure : la même technologie que vos puces 5G pourrait demain alimenter l’intelligence quantique.
Une architecture qui pense à l’apprentissage automatique
Le processeur quantique est modulaire. Chaque « tuile » contient les éléments de calcul, de lecture et de contrôle. Ce design en matrice permet d’imaginer des systèmes avec des millions de qubits sans changer l’encombrement. Il est aussi pensé pour l’IA : les algorithmes d’auto-calibration sont adaptés au machine learning.
Compatible avec les outils des développeurs
Le système est déjà prêt à l’emploi : il supporte Qiskit et Cirq, les deux frameworks les plus utilisés par les développeurs quantiques. Cela signifie que les entreprises, les chercheurs ou les start-ups peuvent directement l’utiliser sans adapter leur code. Une manière de rendre le quantique accessible.
Une révolution dans la chaîne logistique
Contrairement aux méthodes artisanales utilisées ailleurs, Quantum Motion passe par des fonderies industrielles pour fabriquer ses composants. Cela réduit les coûts, augmente la fiabilité, et surtout permet une production de masse. Le Royaume-Uni réussit ici un coup double : relocalisation technologique et scalabilité mondiale.
Un système prêt pour les vraies applications
Le National Quantum Computing Centre veut tester le matériel en conditions réelles. Objectif : vérifier comment ce système fonctionne sur des problèmes concrets : chimie, modélisation moléculaire, cryptographie, optimisation. C’est un passage obligatoire vers des machines vraiment utiles à l’industrie.
Un pas de géant vers la démocratisation du quantique
Avec cette annonce, Quantum Motion s’engage dans une course pour démocratiser l’ordinateur quantique. D’ici 2030, l’objectif est clair : proposer des machines fiables, compactes, interconnectables, et utilisables dans des centres de données traditionnels. Une sorte de GPU quantique universel.