L’armée britannique vient de faire entrer en service son nouveau canon automoteur de 155 mm, l’Archer, lors d’un exercice militaire de l’OTAN en Estonie. Une avancée stratégique majeure pour la modernisation de ses forces terrestres.
Plus rapide, plus précis et mieux protégé que son prédécesseur, ce système suédois symbolise une nouvelle ère pour l’artillerie britannique engagée à l’Est.
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Un baptême du feu grandeur nature
Le 14 mai 2025, le ministère britannique de la Défense a annoncé le déploiement opérationnel du système Archer en Estonie, dans le cadre de l’exercice Hedgehog 2025. Ce test grandeur nature, mené du 9 au 24 mai, rassemble plus de 14 nations de l’OTAN sur le flanc oriental de l’Europe. Intégré à l’opération britannique Op Razoredge, l’Archer a été engagé par la 4e brigade d’infanterie légère (The Black Rats) aux côtés des forces estoniennes et alliées. L’objectif : valider sa réactivité, sa mobilité et sa capacité d’intégration dans un cadre multinational.
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Un achat accéléré suite au conflit ukrainien
L’arrivée de l’Archer dans les rangs britanniques est le fruit d’un achat express lancé début 2023. En mars de cette année-là, Londres commande 14 exemplaires auprès de BAE Systems Bofors pour remplacer les 32 AS90 envoyés à l’Ukraine. Les premiers véhicules sont livrés en octobre 2023, à peine 6 mois après la signature. Ce rythme record reflète une volonté claire : maintenir la crédibilité opérationnelle d’une artillerie moderne et interopérable avec l’OTAN.
Pourquoi abandonner le vénérable AS90 ?
Entré en service dans les années 1990, le canon AS90 a longtemps constitué l’épine dorsale de l’artillerie britannique. Mais malgré plusieurs modernisations, ses limites technologiques devenaient criantes :
- Châssis à chenilles peu adapté aux opérations rapides
- Système de chargement manuel
- Rayon d’action et cadence de tir inférieurs
Le don massif à l’Ukraine a précipité la transition vers un système plus mobile, plus précis et plus conforme aux normes OTAN.
Archer : la puissance sur roues
Le système Archer repose sur un châssis 6×6 Volvo et une pièce de 155 mm L52 entièrement automatisée. Il peut tirer 6 obus en moins d’une minute et se replier aussitôt pour échapper aux contre-batteries.
| Caractéristiques clés | Valeurs |
| Calibre | 155 mm L52 |
| Portée maximale | 50 km (avec Excalibur) |
| Cadence de tir | 6 coups / 45 secondes |
| Équipage | 3 à 4 personnes |
| Déploiement | 30 secondes |
| Temps de repli | < 30 secondes |
Grâce à son système de tir numérique, Archer peut s’intégrer sans effort aux réseaux alliés de coordination des feux. Il utilise notamment les obus guidés M982 Excalibur, capables d’atteindre leur cible avec une précision redoutable.
Protection et automatisation au cœur du système
L’un des atouts majeurs de l’Archer réside dans sa cabine blindée qui permet de tirer sans quitter le véhicule. Cela améliore la protection de l’équipage tout en réduisant le nombre d’opérateurs nécessaires. Le chargement automatique des obus limite la fatigue des soldats et augmente le rythme de tir, même en situation de stress. Ce degré d’autonomie fait de l’Archer un outil particulièrement adapté aux conflits modernes.
Une convergence OTAN stratégique
Avec l’adoption de l’Archer, le Royaume-Uni rejoint la Suède et la Norvège, déjà utilisateurs du système. Cette homogénéité renforce l’interopérabilité logistique et opérationnelle sur le flanc est de l’OTAN. Dans un contexte géopolitique instable, cette convergence technologique permet de mutualiser les efforts et de répondre plus efficacement aux menaces émergentes, notamment aux frontières baltiques.
Une modernisation à long terme
Ce premier déploiement en Estonie n’est que le début d’un changement de doctrine. Le Royaume-Uni affirme sa volonté de disposer d’une artillerie numérique, mobile et modulaire pour les décennies à venir.
Source : Ministère britannique de la Défense
