Le sous-marin nucléaire le plus avancé du monde : les États-Unis lâchent leur nouveau monstre des profondeurs
C’est un véritable mastodonte de haute technologie qui vient de se glisser sous la surface avec ses 10 200 tonnes d’acier. Le Massachusetts, fleuron de la classe Virginia, a passé ses premiers essais en mer.
Derrière ce sous-marin, il y a toute une ambition américaine : garder la main sur les abysses, coûte que coûte face à ses grands rivaux, en particulier la Chine.
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Une plongée inaugurale sous haute tension pour le nouveau « champion » de l’US Navy
Au large des côtes américaines, dans les eaux de l’Atlantique, les premiers frissons ont été notés sur les sonars. Le SSN 798 Massachusetts est sorti en silence du chantier naval de Huntington Ingalls Industries, avant de plonger pour la première fois. Pendant plusieurs jours, des manœuvres à haute vitesse, des immersions profondes et des simulations de combat ont été menées.
Le sous-marin a tenu ses promesses : furtivité, puissance, réactivité. Prochaine étape : la livraison officielle à l’US Navy, prévue dans quelques mois.
Caractéristiques du Virginia Block V :
Caractéristiques | Valeurs |
Longueur | 140,5 mètres |
Largeur (faisceau) | 10,3 mètres |
Vitesse en plongée | > 46 km/h |
Déplacement (plongée) | 10 200 tonnes |
Propulsion | Réacteur nucléaire à uranium |
Autonomie | Illimitée (hors vivres) |
Missiles embarqués (Block V) | Jusqu’à 40 Tomahawk |
Équipage | 145 personnes |
Date de mise en service prévue | Fin 2025 – début 2026 |
Une arme stratégique aux multiples visages
La classe Virginia, à laquelle appartient le Massachusetts est un véritable un couteau suisse atomique. Capable de lancer des missiles Tomahawk, de mener des missions de renseignement, de poser des mines, d’embarquer des commandos ou encore de traquer d’autres submersibles, il peut tout faire. Avec un réacteur nucléaire embarqué, il peut rester sous l’eau plusieurs mois sans remonter.
L’enjeu ? Maintenir la pression, même à des milliers de kilomètres des bases américaines.
Une évolution en blocs : des modules pour l’avenir
Depuis le USS Virginia (SSN 774) lancé en 2004, chaque nouvelle version de ce modèle a apporté sa brique technologique (la classe Virginie a été prévue de façon modulaire afin de faciliter l’intégration ultérieure de technologies nouvelles). Le Block III a introduit un nouveau sonar à grande ouverture et des tubes capables d’envoyer plusieurs missiles d’un coup. Le Block V, plus long de 25 mètres, embarque désormais 28 missiles Tomahawk grâce à son Virginia Payload Module.
Ce module modulaire est une rampe de lancement polyvalente : drones sous-marins, charges utiles classifiées, équipements des forces spéciales… tout y passe.
Le Massachusetts est donc le dernier cri des innovations sous-marine américaine et il impressionne par ses dimensions. 140,5 mètres de long, 10,3 mètres de large, 10 200 tonnes en plongée, vitesse supérieure à 46 km/h sous l’eau… Et surtout une autonomie illimitée grâce à son réacteur à uranium enrichi. À bord, 145 marins s’activent jour et nuit, dont une quinzaine d’officiers. Leur mission : rester invisibles, et frapper quand il le faut. Un équipage formé à la guerre totale, dans toutes les dimensions.
Construit à deux mains par General Dynamics Electric Boat et Newport News Shipbuilding, le Massachusetts est le 25e exemplaire de cette classe, et le 12e sorti du chantier de Virginie.
L’Amérique garde la main, mais la concurrence se rapproche
Avec la mise en service prochaine du Massachusetts (SSN 798), les États-Unis envoient un signal limpide : ils restent les maîtres incontestés des profondeurs océaniques, aussi bien en qualité qu’en quantité. Leur flotte de sous-marins d’attaque nucléaires, emmenée par la classe Virginia Block V, conjugue furtivité extrême, puissance de feu massive et innovations modulaires comme le Virginia Payload Module (VPM), capable d’embarquer jusqu’à 40 missiles Tomahawk. Face à eux, la Russie mise sur des mastodontes comme le Yasen-M, très armés mais moins discrets. La Chine, de son côté, accélère la cadence industrielle avec ses Type 093B, mais reste à la traîne sur la propulsion et les systèmes sonar. La France, grâce à ses élégants Barracuda, tient son rang avec une technologie de pointe dans un format plus compact. Enfin, le Royaume-Uni et l’Inde poursuivent leur modernisation à leur rythme. Personne, à ce jour, ne rivalise avec la combinaison américaine de sophistication technologique, d’intégration industrielle et de volume de production. Une supériorité sous-marine forgée dans la durée.
Pays | Classe / Nom | Déplacement | Vitesse estimée | Missiles | Équipage | Particularités | Exemplaires connus |
---|---|---|---|---|---|---|---|
États-Unis | Virginia Block V (Massachusetts) |
10 200 tonnes | > 46 km/h | 40 Tomahawk, torpilles | 145 | Module VPM, UUV, opérations spéciales | 17 (prévu) 1 livré, 1 en essais |
France | Barracuda (Suffren) |
5 300 tonnes | > 46 km/h | 20 (SCALP Naval, torpilles F21) | 65 | Furtivité, hangar commando intégré | 6 (prévu) 2 en service |
Russie | Yasen-M (Kazan) |
13 800 tonnes | ~ 50 km/h | Kalibr, Oniks, Tsirkon | 90 | Très lourdement armé | 9 (prévu) 4 en service |
Royaume-Uni | Astute (Audacious) |
7 800 tonnes | > 48 km/h | Tomahawk, Spearfish | 98 | Signature acoustique très faible | 7 (prévu) 5 en service |
Chine | Type 093B (Shang II) |
7 000 tonnes (estimé) | ~ 45 km/h | YJ-18, torpilles | 100 | Flotte en croissance rapide | 6 (estimé) |
Inde | Arihant (SSBN) / S5 (futur SNA) |
6 000 → 13 000 tonnes | ~ 45 km/h | SLBM K-15/K-5, missiles de croisière | ~ 95 | Nouveau réacteur de 200 MWe en développement | 2 Arihant 3 S5 (prévu) |
Source : https://hii.com/news/hii-completes-initial-sea-trials-of-virginia-class-submarine-massachusetts-ssn-798