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Les canons les plus modernes des Etats-Unis pourraient être déployés à moins de 160 kilomètres de la Chine

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Guillaume Aigron

Guillaume Aigron

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À portée de canon de la Chine : Taïwan prépare une riposte d’acier. Il y a les missiles qui font la une, les avions furtifs qui fascinent… Et puis il …

Les canons les plus modernes des Etats-Unis pourraient être déployés à moins de 160 kilomètres de la Chine

À portée de canon de la Chine : Taïwan prépare une riposte d’acier.

Il y a les missiles qui font la une, les avions furtifs qui fascinent… Et puis il y a les canons. Lourds, lents, sales. Ceux qui tiennent le terrain quand tout s’effondre. Ceux qui ne brillent pas dans les parades militaires, mais qui font le sale boulot. Taïwan est en train de s’en offrir une nouvelle génération. Et pas n’importe laquelle : les canons automoteurs M109A7, les plus avancés de l’arsenal terrestre américain. Une artillerie de rupture, capable de frapper fort, loin, et surtout, de tenir la ligne si Pékin décidait de traverser le détroit.

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Taïwan a entamé des négociations. Entre 60 et 160 exemplaires pourraient être commandés. Une acquisition massive, jamais vue depuis des décennies pour ce type d’équipement.

Ce canon automoteur américain est une version profondément modernisée des M109A2 et A5 que l’armée taïwanaise utilise encore, près de 200 unités vieillissantes. Une vieille garde à bout de souffle qu’il faut remplacer d’urgence, selon les généraux de Taipei.

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À 40 kilomètres, le silence explose

À première vue, rien de révolutionnaire. Un tube de 155 mm, monté sur une caisse chenillée. Pourtant, le M109A7 est un tueur silencieux. Il tire à 30 km avec des obus classiques. Et à 40 km avec l’obus Excalibur, guidé par GPS, capable de frapper dans un carré de 5 mètres, en pleine nuit, sous la pluie, à travers la brume.

Un feu discret, précis, et impossible à intercepter.

Dans les zones semi-urbaines de Taïwan, où chaque route peut devenir un front, ce type d’artillerie permettrait de tenir un pont, détruire une batterie ennemie, couper une colonne blindée. Sans faire appel à l’aviation. Sans attendre un missile.

C’est une arme de temps court. Et Taïwan le sait : en cas d’invasion, chaque minute comptera.

Une mécanique américaine, une guerre taïwanaise

Ce qui change tout, c’est ce qu’on ne voit pas. Le M109A7 partage le même châssis que le Bradley, véhicule blindé mythique de l’US Army. Moteur plus puissant, chenilles plus robustes, électronique embarquée, navigation GPS, liaisons tactiques, conduite de tir numérique… Le tireur est assis dans un poste connecté, qui reçoit en temps réel des coordonnées, ajuste la visée, tire, et se déplace aussitôt. « Shoot and scoot » = Tirer et se replier en français (qui est notamment la doctrine d’emploi du fleuron de KNDS : le canon CAESAR).

C’est une doctrine née sur les champs de bataille d’Irak et d’Ukraine. Une guerre où celui qui reste sur place est mort.

Une course contre la montre… et contre le dollar

Mais la guerre coûte cher. Très cher et Taïwan n’a pas un budget illimité. Pour financer ces canons, l’île planche sur un budget spécial de 8,5 à 14 milliards d’euros. Un budget sous pression, disputé entre drones, missiles, sous-marins, avions et hélicoptères.

À Washington, certains conseillent de miser sur l’invisible : IA, drones, missiles longue portée. Mais à Taipei, on n’oublie pas qu’aucune technologie ne remplace le tir d’appui quand il faut reprendre une colline ou tenir un carrefour en ruines.

Les obus Excalibur, eux, ne sont pas encore dans le contrat. Ils nécessitent un feu vert politique du Congrès américain. Pour l’instant, Taipei devra probablement se contenter d’obus classiques. Ce n’est pas un luxe. C’est déjà une montée en puissance.

160 kilomètres de tension

Taïwan et la Chine ne sont séparées que par 160 kilomètres d’eau salée. En face : Fujian, province militaire stratégique. Si conflit il y a, les premières 48 heures se joueront ici, entre canons, HIMARS et missiles. Et les M109A7 sont faits pour ce théâtre.

Ils n’iront jamais en mer. Ils ne feront jamais la une. Mais ce sont eux qui pourraient gagner du temps, contenir une percée, ou casser l’élan d’un débarquement. C’est là que leur vraie valeur se joue.

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Caractéristiques du canon M109A7

Caractéristique Détail
Nom complet M109A7 Paladin Integrated Management (PIM)
Calibre 155 mm (canon M284)
Longueur du canon 39 calibres
Portée maximale 30 km (obus conventionnel), 40 km (obus Excalibur guidé GPS)
Cadence de tir 1 tir toutes les 30 secondes (tir soutenu)
Munitions embarquées 39 obus en réserve interne
Châssis Commun avec le véhicule blindé M2 Bradley
Moteur Cummins V903, 675 chevaux
Vitesse maximale 56 km/h sur route
Autonomie ~ 300 km
Systèmes numériques Système de conduite de tir intégré, GPS, liaisons tactiques, diagnostics embarqués
Équipage 4 (chef de pièce, tireur, chargeur, pilote)
Année de mise en service 2015 (USA)

 

Source : https://www.asianmilitaryreview.com/2025/07/taiwan-acquiring-m109a7-self-propelled-howitzers-foc/

Image : M109A7 (source : BAE System)

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