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Les 8000 membres de « l’équipe de France » de l’espionnage militaire reçoivent un hommage rare de la part du chef d’état-major des armées Fabien Mandon

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Guillaume Aigron

Guillaume Aigron

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Immersion dans les 8 000 cerveaux du renseignement militaire français Mardi 23 septembre, l’École militaire à Paris accueillait une cérémonie peu ordinaire. Une prise d’armes orchestrée par le général Fabien …

Les 8000 membres de "l'équipe de France" de l'espionnage militaire reçoivent un rare hommage de la part du chef d’état-major des armées Fabien Mandon

Immersion dans les 8 000 cerveaux du renseignement militaire français

Mardi 23 septembre, l’École militaire à Paris accueillait une cérémonie peu ordinaire. Une prise d’armes orchestrée par le général Fabien Mandon et le général Jacques de Montgros. En face d’eux, plusieurs centaines de visages, en uniforme ou en civil, réunis autour d’un même mot-clé : renseignement. Ce jour-là, la « Fonction interarmées du renseignement » recevait un hommage mérité. En silence, comme il se doit.

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Les drapeaux claquent dans la cour d’honneur. Alignés au millimètre, les représentants des unités les plus discrètes du ministère des Armées ont quitté leurs terminaux pour un instant rare de reconnaissance. Le chef d’état-major des armées, Fabien Mandon, insiste sur leur rôle dans l’anticipation, la décision, l’action. À ses côtés, le général Jacques de Montgros, patron de la Direction du renseignement militaire (DRM), ajoute une touche humaine : « Engagement, discrétion, efficacité ». Des mots simples pour des métiers complexes.

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La FIR : une armée dans l’armée

On l’appelle la FIR, la Fonction interarmées du renseignement. Officiellement créée en 2020 mais héritière d’un travail de coordination bien plus ancien, elle incarne l’« équipe France » du renseignement militaire. En clair : ce sont toutes les entités du renseignement issues des trois armées : Terre, Air & Espace, Marine mais aussi les commandements les plus spécialisés comme le COS (forces spéciales), le COMCYBER (cyberdéfense) ou encore le Commandement de l’Espace. Ces 8 000 militaires et civils, dont la plupart ne figurent dans aucun organigramme public, sont rassemblés sous une chaîne de coordination unique : la DRM.

Une mission à double tranchant

Leur mandat est clair. D’un côté, éclairer la décision politique, fournir au président de la République, au ministère des Armées et au chef d’état-major une lecture précise et anticipée de la menace. De l’autre, soutenir les opérations en temps réel, partout où la France est engagée. Qu’il s’agisse de détecter des mouvements de troupes russes en Biélorussie, d’analyser des signaux électromagnétiques en mer de Chine, ou de décrypter les stratégies d’influence au Sahel, le renseignement est devenu un champ de bataille à part entière.

Une technicité à très haute altitude

Ce ne sont pas des espions façon cinéma. La FIR, ce sont des analystes SIGINT, des opérateurs ROEM, des interprètes IMINT, des experts géospatiaux, des linguistes, des officiers de liaison, des cyberdéfenseurs. Ils travaillent sur satellite, sur drone, sur sous-marin. Ils exploitent des signaux radar, interceptent des émissions, recoupent des images, reconstruisent des trajectoires. Ils collaborent avec les alliés (OTAN, Five Eyes, européens) tout en maintenant une capacité autonome souveraine, particulièrement précieuse en période de tension.

Une montée en puissance discrète mais réelle

En quelques années, les effectifs de la FIR ont été renforcés de 25 %. Le ministère des Armées a multiplié les programmes dédiés : ARCHANGE pour le renseignement électromagnétique, CERES pour le spatial, Capacité universelle de guerre électronique pour le futur. La FIR participe à tous les exercices majeurs, comme Orion, mais aussi à des opérations réelles en Ukraine, au Levant ou au Sahel. Le renseignement n’est plus le support, il est devenu le levier, voire le déclencheur.

Une reconnaissance publique encore rare

Cette cérémonie du 23 septembre marque une inflexion. En 2025, à l’heure où les conflits hybrides se banalisent, le rôle des services de renseignement n’est plus périphérique. Il est central. Pourtant, l’anonymat reste la règle. Pas de médailles en grande pompe, pas de noms dans les journaux.

Juste un mot : efficacité. Et une promesse : celle que l’intelligence des faits prime toujours sur la brutalité des armes. Car si l’on gagne encore parfois avec la force, on perd toujours avec l’aveuglement.

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Composition de la FIR (Fonction interarmées du renseignement)

Composante Exemples d’unités Spécialités principales
Armée de Terre 51e RI (renseignement), cellules ROEM, GE ISTAR Renseignement humain (HUMINT), imagerie tactique, guerre électronique terrestre
Armée de l’Air et de l’Espace Escadrons spécialisés, unités drones ISR Renseignement image (IMINT), surveillance électromagnétique, analyse aérienne
Marine nationale Bâtiments spécialisés, flottilles de surveillance Renseignement naval, écoutes sous-marines, SIGINT maritime
Commandement des Opérations Spéciales (COS) 1er RPIMa, CPA10, GCMC Renseignement d’environnement, observation avancée, ciblage stratégique
Commandement de l’Espace Centre d’opérations spatiales (CNOE) Surveillance spatiale, fusion de données satellites, alerte spatiale
Commandement de la Cyberdéfense (COMCYBER) Centre d’analyse et de lutte informatique défensive (CALID) Cyber-renseignement, détection d’intrusions, guerre informationnelle
Direction du renseignement militaire (DRM) Centre de situation, centre IMINT/SIGINT, liaison OTAN Analyse stratégique, fusion interarmées, appui à la décision

 

Source : DRM / Linkedin

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