Un moteur à hydrogène pour dépasser Mach 10 ? Une start-up pourrait bouleverser l’aéronautique militaire et commerciale bien plus vite que prévu.
Alors que l’avion-espion SR-71 Blackbird semblait indétrônable, une nouvelle génération d’appareils hypersoniques se dessine. Et cette fois, c’est l’hydrogène qui propulse l’ambition vers des vitesses folles, jusqu’à Mach 10. Le pari ? Un moteur scramjet imprimé en 3D, capable de voler à plus de 12 000 km/h.
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La course hypersonique s’accélère
Depuis quelques années, les grandes puissances se livrent une guerre technologique pour dominer l’espace aérien à très haute vitesse. Chine, Russie, États-Unis… tous avancent leurs pions. Mais une petite entreprise australienne, Hypersonix, crée la surprise. Elle développe des moteurs scramjets à hydrogène, conçus pour franchir la barrière du Mach 5 – et même aller bien au-delà.
Un moteur imprimé en 3D pour Mach 12
Baptisé Spartan, leur moteur est entièrement imprimé en alliages résistants à haute température. Il est conçu pour fonctionner entre Mach 5 et Mach 12. Cela signifie qu’en théorie, un vol New York–Tokyo pourrait durer moins de 2 heures. Et contrairement aux carburants classiques, l’hydrogène utilisé ici est propre, issu de sources renouvelables.
Un démonstrateur en phase de test
Hypersonix ne se contente pas de promesses. Son premier démonstrateur, le DART AE, doit décoller prochainement depuis la base de la NASA à Wallops. Long de 3,5 mètres, il vise à prouver qu’un vol hypersonique propre est possible. Ce vol constituerait une première mondiale avec du carburant hydrogène vert.

Des applications civiles et militaires
Le projet ne se limite pas à l’aviation militaire. Hypersonix vise un triple marché :
- les satellites légers,
- la reconnaissance militaire,
- les vols commerciaux très longue distance.
Son projet Delta Velos, encore en développement, promet une plateforme réutilisable, capable de placer une charge utile de 50 kg en orbite basse – le tout sans émettre de CO₂.
Des défis technologiques extrêmes
Voler à Mach 10, c’est affronter des températures de plus de 1 800 °C. Il faut donc des matériaux qui ne fondent pas, qui résistent aux chocs thermiques et qui restent légers. C’est là que les composites céramiques et autres métaux exotiques entrent en jeu. Autre contrainte : le scramjet ne fonctionne qu’à haute vitesse. Il faut donc un accélérateur initial (comme une fusée) avant de pouvoir démarrer le moteur.

L’hydrogène, atout et contrainte
Stocker de l’hydrogène liquide est complexe. Cela implique des systèmes cryogéniques avancés et une logistique lourde. Pourtant, plusieurs acteurs, comme H2 Clipper, planchent sur des solutions de transport à grande échelle, y compris des dirigeables spécialisés. La baisse attendue du coût de l’hydrogène vert d’ici 2030 pourrait rendre ces projets économiquement viables.
Un avenir qui se rapproche
Les premières utilisations concrètes seront militaires. L’objectif est clair : pénétrer des zones défendues, collecter des données, puis repartir à des vitesses telles qu’aucune défense ne puisse suivre. Mais à plus long terme, les vols hypersoniques civils pourraient renaître, comme l’avait promis le Concorde, mais avec des performances bien supérieures et un impact environnemental minimal.
| Échéance | Événement attendu |
| 2025 | Premier vol du démonstrateur DART AE |
| 2027 | Développement du véhicule Delta Velos pour l’orbite basse |
| 2030 | Chute anticipée du coût de l’hydrogène vert |
| 2035 | Premiers tests de vols habités hypersoniques |
Source : Hypersonix