Capable de voler sans être repéré pendant des milliers de kilomètres, ce drone furtif chinois vient de passer en phase de tests réels. Une étape critique qui inquiète jusqu’au Pentagone.
La Chine entre dans une nouvelle ère avec le CH-7, un drone furtif capable d’opérer au-delà de Guam et de guider des frappes à très longue distance. Après des années de silence, Pékin confirme son premier vol, révélant au passage un design aussi ambitieux que menaçant. Ce prototype n’est pas un simple éclaireur : il pourrait devenir un outil clé dans la doctrine anti-accès chinoise.
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Une silhouette fantôme enfin confirmée
Le CH-7 n’était jusqu’ici qu’un projet spéculatif visible lors de quelques salons militaires. Mais la confirmation officielle de son premier vol d’essai en Chine du Nord-Ouest change la donne. Développé par l’Académie 11 de l’entreprise d’État CASC, ce drone se distingue par une aile volante sans queue, un choix technologique visant à maximiser la discrétion radar. Avec une envergure imposante, une autonomie intercontinentale et un plafond de vol élevé, le CH-7 pourrait devenir l’œil invisible de Pékin au-dessus du Pacifique. Sa vocation n’est plus celle d’un bombardier, comme certains le croyaient, mais bien celle d’un vecteur de renseignement, capable de détecter, suivre et guider des frappes.
Une architecture pensée pour l’infiltration
Le choix d’une forme en aile volante n’est pas anodin : il s’agit du même design utilisé par le B-2 Spirit ou le futur B-21 Raider américain. En supprimant la dérive verticale, les ingénieurs chinois maximisent la furtivité radar, mais au prix de difficultés de stabilité aérodynamique. Le CH-7 a cependant démontré, lors des tests, une capacité à décoller, atterrir et manœuvrer de manière autonome, sans intervention humaine. Sa gestion de l’altitude et sa trajectoire de vol ont été validées, ouvrant la voie à des essais plus poussés dans les mois à venir.
Des performances calibrées pour le Pacifique
Pensé pour les opérations de longue durée, le CH-7 possède une vitesse de croisière rapide, un rayon d’action estimé à plus de 10 000 km et une endurance élevée. Ces caractéristiques le rendent parfaitement adapté aux zones de tension comme la mer de Chine méridionale, ou même les approches de Guam, bastion militaire américain. Une fois pleinement opérationnel, il pourrait transmettre en temps réel des coordonnées de cibles à des missiles balistiques ou hypersoniques chinois, transformant le temps de réaction des forces ennemies en handicap majeur.
Un potentiel de frappe encore à l’étude
Officiellement, le CH-7 est un drone de reconnaissance stratégique. Mais plusieurs analystes estiment qu’il pourrait, à terme, servir de base technologique pour un futur bombardier furtif autonome. Déjà, des rumeurs évoquent un prototype plus massif, sans désignation connue, qui aurait volé en octobre dernier. Ce modèle plus lourd aurait une envergure supérieure à celle du B-21 Raider américain et serait destiné à des missions intercontinentales. L’idée que Pékin planche sur un drone capable d’atteindre le territoire continental américain n’est plus de la science-fiction.
Une guerre des données avant celle des armes
Le CH-7 n’est pas conçu pour encaisser, mais pour voir sans être vu. Il s’intègre dans la doctrine chinoise du “système contre système”, où les réseaux d’information, les capteurs partagés et la guerre électronique remplacent la masse brute. Grâce à une panoplie de capteurs modulables, il pourrait embarquer des radars à synthèse d’ouverture, des capteurs infrarouges, voire des écoutes électroniques à grande distance. Cette flexibilité en fait un atout de choix pour surveiller les mouvements de flottes, les batteries anti-aériennes ou les infrastructures critiques.
Un message politique autant que technologique
La Chine ambitionne de disposer d’une armée de classe mondiale d’ici 2049. Avec l’entrée en phase de vol du CH-7, elle montre que ses capacités technologiques rattrapent, voire surpassent, certains standards occidentaux. Cette démonstration de force intervient alors que les États-Unis renforcent leur présence dans le Pacifique, en partenariat avec le Japon, Taïwan, l’Australie et les Philippines. Le message est clair : la Chine est prête à contester la domination aérienne américaine, non seulement avec des chasseurs comme le J-20, mais aussi avec des drones furtifs autonomes.
Un tableau stratégique qui s’assombrit
Le CH-7 n’est pas un système isolé, mais une brique supplémentaire dans l’écosystème militaire chinois. Il complète les satellites Yaogan, les drones HALE comme le WZ-7, et les missiles DF-17 ou YJ-21.
Voici un aperçu de la montée en puissance chronologique des programmes furtifs chinois :
| Année | Événement |
| 2019 | Révélation publique du CH-7 (salon Zhuhai) |
| 2022 | Début des tests au sol |
| Octobre 2025 | Vol du modèle plus lourd (non désigné) |
| Décembre 2025 | Premier vol du CH-7 confirmé |
| 2030-2032 | Entrée en service prévue |
Avec ces dates, la Chine montre qu’elle maîtrise le rythme de développement d’appareils très complexes, sans fuite majeure ni retard visible.
Source : Military Watch Magazine