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Le 2e avion de combat le plus cher de l’histoire va bientôt faire son apparition dans l’US Air Force avec un coût unitaire estimé à 700 millions de dollars

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Guillaume Aigron

Guillaume Aigron

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Il peut larguer 13 tonnes de bombes nucléaires : le B-21 Raider rejoint officiellement la flotte américaine C’est un des programmes militaires les plus chers de l’histoire mais le résultat …

Le 2e avion de combat le plus cher de l'histoire va bientôt faire son apparition dans l'US Air Force avec un coût unitaire estimé à 700 millions de dollars

Il peut larguer 13 tonnes de bombes nucléaires : le B-21 Raider rejoint officiellement la flotte américaine

C’est un des programmes militaires les plus chers de l’histoire mais le résultat est à la hauteur des espérance avec un avion high-tech capable de transporter l’équivalent de deux Rafale entièrement armés dans sa soute. Le B-21 Raider, bombardier furtif de nouvelle génération, a rejoint le 11 septembre 2025 la base d’Edwards, en Californie. Le Pentagone confirme : les essais entrent désormais dans une phase cruciale.

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Le choix de la date n’est pas anodin. Vingt-quatre ans après les attentats du World Trade Center, le deuxième prototype du B-21 Raider a décollé de Palmdale pour rejoindre la base d’essai d’Edwards. L’appareil, développé par Northrop Grumman, marque une rupture dans la manière de concevoir, tester et produire des avions militaires.

Avec cette arrivée, l’US Air Force passe à la vitesse supérieure : on quitte les simples vérifications de vol pour entrer dans le dur. Tests d’intégration des systèmes d’armes, simulation de frappes nucléaires, validation des performances furtives… Le bombardier entre dans l’arène.

“Le B-21 n’est pas seulement un avion. C’est un système stratégique de dissuasion, une plate-forme multi-rôle pensée pour dominer le ciel des années 2040”, a affirmé le général David Allvin.

Le Rafale français va être dépassé techniquement par ce nouveau concurrent venu d’Asie qui finalement ne sera pas de génération 4.5 mais 5

Un monstre numérique déguisé en aile volante

Le B-21 Raider, c’est 13,6 tonnes de charge utile, soit l’équivalent de 30 000 livres de bombes conventionnelles ou nucléaires.
Sa soute peut accueillir à la fois :

  • des missiles nucléaires tactiques B61
  • des bombes guidées par GPS (JDAM)
  • des armes de pénétration anti-bunker
  • et, à terme, des missiles hypersoniques

L’avion repose sur une architecture ouverte, ce qui signifie qu’il pourra intégrer dans le futur des capteurs ou munitions encore inexistants aujourd’hui. Le tout est piloté depuis une interface de vol modulaire, testée numériquement depuis des années dans des simulateurs identiques à l’appareil réel.

“Il vole comme dans le simulateur”, selon les pilotes d’essai. Une première dans l’histoire de l’aviation militaire.

Une conception pensée pour durer… et pour frapper loin

Le programme B-21, lancé en 2015, regroupe des géants comme Pratt & Whitney (moteur), BAE Systems (systèmes électroniques), Collins Aerospace (cockpit), et Spirit AeroSystems (structure).
Objectif de l’US Air Force : disposer d’au moins 100 unités en service actif, réparties entre les bases d’Ellsworth (Dakota du Sud), Dyess (Texas) et Whiteman (Missouri).

Un coût faramineux, verrouillé dès le départ

Le B-21 n’est pas un prototype hors de contrôle comme l’avait été le F-35 à ses débuts. Le Pentagone a imposé un prix plafond dès la signature du contrat : 550 millions de dollars par appareil, en dollars constants de 2010. Cela représente aujourd’hui environ 640 millions d’euros par unité, hors maintenance et formation. Pour les 100 appareils prévus, le coût total du programme dépasse les 64 milliards d’euros, auxquels s’ajoutent près de 25 milliards d’euros d’infrastructures et de modernisation des bases aériennes (hangars, simulateurs, centres de formation, bunkers de munitions). À cela s’ajoute une enveloppe classifiée, estimée à plusieurs milliards, dédiée au développement des systèmes d’armes à venir (hypersoniques, électroniques, ou nucléaires miniaturisés). En comparaison, le coût d’un Rafale standard équipé s’établit autour de 100 millions d’euros (même si les 2 ont peu à voir ensemble puisque le B-21 est un bombardier stratégique et pas le Rafale qui est un avion de combat multirôle).

Le B-21 Raider peut embarquer jusqu'à 13 tonnes de bombes.
Le B-21 Raider peut embarquer jusqu’à 13 tonnes de bombes.

Un avion prêt pour les guerres de demain

Le B-21 Raider est ce qu’on appelle un avion “sixième génération”. Autrement dit :

  • il peut voler avec ou sans pilote
  • il est totalement furtif, même face aux radars basse fréquence
  • il embarque des outils de guerre électronique capables de brouiller, tromper, voire désactiver les défenses ennemies
  • il peut communiquer avec d’autres drones ou satellites, dans une logique de combat en essaim

Il pourra opérer en coordination avec des satellites, des drones ISR, des brouilleurs mobiles, dans ce que l’USAF appelle la “Long Range Family of Systems”.

“Le Raider est conçu pour percer les défenses les plus avancées de demain. C’est notre réponse à la montée en puissance chinoise et au retour de la dissuasion stratégique”, a précisé Troy Meink, secrétaire à l’Air Force.

L’ombre des Doolittle Raiders plane encore

Le nom “Raider” n’est pas choisi au hasard. Il fait référence aux aviateurs américains ayant bombardé Tokyo en avril 1942, dans une mission aussi risquée que symbolique.
Le “21” désigne quant à lui le premier bombardier du XXIe siècle. Tout un programme.

Sur la base d’Edwards, les équipes du Combined Test Force, un mix de militaires et d’ingénieurs Northrop Grumman, poursuivent les vols à rythme soutenu.
Derrière les portes closes, on prépare déjà l’entrée en production à faible cadence.

Une domination aérienne assumée face à la Chine et à la Russie

L’US Air Force ne s’en cache pas : le B-21 est une pièce maîtresse de la modernisation nucléaire américaine, avec les ICBM Sentinel et les sous-marins Columbia.
Dans un contexte géopolitique tendu, où la Russie déploie des Kinzhal en Biélorussie et la Chine expérimente des drones à charge nucléaire, Washington accélère.

“Le B-21, c’est l’assurance que nos adversaires réfléchiront à deux fois avant toute agression majeure”, confie un analyste du Pentagon Office of Net Assessment.

En comparaison, le Rafale français emporte 9,5 tonnes de charge utile, avec un seul pilote, et reste visible sur radar à plus de 50 kilomètres dans certaines configurations.
Le B-21, lui, passe sous les radars, frappe à plus de 1 000 kilomètres, et peut le faire sans jamais entrer dans l’espace aérien ennemi.
C’est le fantôme que tout système de défense craint sans jamais le voir !

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Les 10 avions de combat les plus chers du monde en 2025

Rang Avion Pays Coût unitaire estimé Type Remarques
1 B-2 Spirit États-Unis ≈ 2,1 milliards $ Bombardier furtif stratégique Le plus cher de l’histoire, seulement 21 produits
2 B-21 Raider États-Unis ≈ 640 à 700 millions $ Bombardier furtif stratégique Programme en cours, coûts sous contrôle
3 F-22 Raptor États-Unis ≈ 350 millions $ Chasseur de supériorité aérienne Programme arrêté, coûts R&D très élevés
4 F-35B Lightning II États-Unis ≈ 115 à 135 millions $ Chasseur multirôle (STOVL) Version la plus complexe du F-35 (décollage vertical)
5 F-35C Lightning II États-Unis ≈ 110 à 120 millions $ Chasseur multirôle embarqué Version US Navy, adaptée aux porte-avions
6 Rafale B/C France ≈ 100 à 120 millions $ Chasseur multirôle Version export avec munitions et support
7 Eurofighter Typhoon Europe (RU, DE, IT, ESP) ≈ 100 à 120 millions $ Chasseur multirôle Programme quadrinational, coût logistique élevé
8 F-35A Lightning II États-Unis ≈ 80 à 100 millions $ Chasseur multirôle standard Version la plus produite, prix en baisse
9 Sukhoï Su-57 Russie ≈ 35 à 45 millions $ Chasseur furtif Production limitée, capacités incomplètes
10 J-20 Mighty Dragon Chine ≈ 30 à 40 millions $ Chasseur furtif Estimation, peu de données officielles

 

Notes importantes :

  • Le B-2 Spirit reste imbattable, principalement en raison du faible nombre d’unités produites (21 au total) et du développement dans les années 1980.
  • Le B-21 Raider est en bonne voie pour devenir le bombardier le plus coûteux en service actif, tout en étant plus économique que son prédécesseur.
  • Les avions russes et chinois affichent des coûts plus faibles, souvent grâce à des subventions étatiques et à des chaînes logistiques locales moins chères.
  • Les chiffres incluent généralement l’avion complet prêt au combat, sans compter les coûts de R&D étalés ni les infrastructures associées.

Source : US Air Force

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