La marine française pulvérise une bombe en plein vol : la frégate Forbin signe un exploit militaire inédit

Un missile Aster 30 a détruit une bombe guidée AASM en plein ciel : une première mondiale signée par la France et sa frégate Forbin. Ce tir change tout dans la guerre navale moderne.

C’est un petit missile, lancé depuis un navire, qui vient de signer un très gros coup. La frégate Forbin a réussi à intercepter en plein vol une bombe AASM tirée par un Rafale Marine. Une manœuvre jugée quasiment impossible jusque-là. L’exploit technique a été confirmé par la Marine nationale ce 17 octobre 2025, et il rebat les cartes des doctrines de défense navale dans le monde entier.

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Une première mondiale pour un missile européen

L’interception en conditions réelles d’une bombe AASM par un missile Aster 30 n’avait jamais été réussie auparavant. Cette munition de type air-sol, conçue pour frapper des cibles terrestres avec une extrême précision, n’est normalement pas interceptée, car elle est rapide, agile, et vole à basse altitude. Le succès de la Forbin prouve qu’il est désormais possible de stopper ces menaces en vol, avant qu’elles ne frappent. L’interception s’est déroulée dans le cadre d’un test organisé par la DGA (Direction générale de l’armement) avec l’appui du groupe MBDA. Elle simulait une attaque réelle, avec bombe larguée à distance, trajectoire plongeante et manœuvres d’évitement à haute vitesse.

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Une bombe AASM bien plus dangereuse qu’une munition classique

Le missile Aster 30 n’a pas abattu une bombe lambda. L’AASM, ou Armement Air-Sol Modulaire, est l’un des atouts majeurs du Rafale. Cette bombe intelligente corrige sa trajectoire en vol, peut changer de cap au dernier moment, et évolue à très basse altitude pour échapper aux radars. Les versions les plus performantes atteignent jusqu’à 70 km de portée, pour un poids moyen de 330 kg. Ce sont des armes dites standoff, c’est-à-dire tirées à distance, hors de portée des systèmes navals classiques. Sauf que désormais, la frégate Forbin peut les toucher.

L’œil du Héraklès et le cerveau de PAAMS

Pour réussir cet exploit, la Forbin a mobilisé tout son système de défense aérienne PAAMS. Au cœur du dispositif, le radar Héraklès de Thales, un bijou technologique capable de suivre des dizaines de cibles à la fois en 3D. Dès que la bombe a été détectée, le système a calculé une solution de tir, déclenché le lancement depuis le lanceur vertical Sylver A50, et guidé le missile Aster 30 jusqu’à l’impact. Une séquence automatisée, déclenchée en quelques secondes.

Le missile Aster 30, fleuron franco-italien

Produit par MBDA, le missile Aster 30 est le pilier de la défense anti-aérienne navale européenne. Il peut frapper des cibles jusqu’à 120 km, à des altitudes dépassant 20 km, avec une précision chirurgicale. Le secret de son efficacité réside dans son système PIF-PAF : un guidage hybride entre fins aérodynamiques et poussée latérale à gaz qui permet des changements de trajectoire instantanés, y compris contre des cibles manœuvrantes comme une AASM.

#Tir | 🚀 Succès pour la FDA Forbin !
La frégate de défense aérienne a intercepté une bombe A2SM (armement air-sol modulaire) tirée depuis un Rafale Marine grâce à un missile Aster 30.

⚡️ Menace aérienne véloce, faible signature radar ➝ cible détruite. pic.twitter.com/DrdQUmn1xl

— Marine nationale (@MarineNationale) October 17, 2025

La Forbin, navire amiral du bouclier aérien français

Avec ses 7 000 tonnes, ses 29 nœuds (près de 54 km/h) et ses 48 cellules de tir vertical, la Forbin est l’un des navires les plus redoutables de la flotte. Conçue pour protéger le Charles de Gaulle ou le futur PANG, elle incarne la dernière ligne de défense de la marine française. Son rôle est de filtrer le ciel, à longue, moyenne et courte portée, en coordination avec les autres navires et avions via le réseau Link 16 et les protocoles de coopération interarmées.

Un message clair aux armées du monde entier

Avec cette interception, la France prend une longueur d’avance sur les menaces de demain. Les bombes guidées, notamment en essaim, sont de plus en plus utilisées pour saturer les défenses. Être capable de les abattre individuellement, avant qu’elles n’atteignent leur cible, est un tournant majeur. La démonstration prouve que l’on peut désormais viser la munition plutôt que le porteur, ce qui est bien plus efficace dans un contexte de guerre multi-vecteur et d’attaques hors horizon radar.

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Le prochain défi : multiplier les succès en conditions réelles

Cette réussite est incontestable. Mais un seul tir ne fait pas une doctrine. L’enjeu désormais est de répéter ces interceptions, y compris dans des conditions météo difficiles, face à des cibles multiples ou furtives. La Marine nationale va poursuivre les essais, notamment avec la frégate Chevalier Paul, la jumelle de la Forbin, et probablement en intégrant des missiles améliorés ou des capteurs de nouvelle génération.

Tableau récapitulatif : données clés du tir historique

Source : Marine Nationale