Le Rafale français envisagé pour Taïwan ne serait pas qu’un simple deal d’avions.
Derrière l’intérêt de Taïwan pour le Rafale se cache un dilemme explosif entre profit industriel et tension géopolitique avec la Chine, c’est une carte géopolitique explosive, où Paris pourrait toucher le jackpot industriel… ou déclencher la fureur de Pékin.
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Une opportunité commerciale colossale
Si la République de Chine (Taïwan) confirmait l’achat de Rafale, le contrat pourrait peser plusieurs milliards d’euros, et donner un souffle nouveau à l’industrie aéronautique française. Dassault Aviation verrait ses usines débordées, ses sous‑traitants saturés, le marché export s’envoler. Mais ce rêve est conditionné à une décision politique à Paris. Le PDG Éric Trappier lui-même a affirmé que l’intérêt taiwanais existe, mais que toute vente doit être actée par l’État.
Le mirage 2000, un héritage en bout de souffle
Taïwan exploite depuis les années 1990 des Mirage 2000‑5 achetés à la France. Mais le vieillissement de ces appareils rend leur maintenance de plus en plus coûteuse, les pièces difficiles à trouver, certains composants ayant des délais de deux ans. Le Rafale paraît alors comme une alternative logique, une modernisation nécessaire. Toutefois, remplacer un vieux modèle par un avion flambant neuf n’est pas neutre politiquement : cela signifie s’engager dans un affrontement diplomatique avec Pékin.
Puissance aérienne vs diplomatie tendre
Signer la vente d’un Rafale à Taïwan serait un geste fort : défi militaire pour l’île, mais déclaration politique pour la France. Officiellement, tout contrat passerait par le gouvernement français. Dassault interviendrait comme industriel, non comme décideur. Acheter ce chasseur signifie déséquilibrer la balance défensive en Asie, en défiant les protestations chinoises.
La riposte que Pékin pourrait déclencher
Pékin considère toute vente d’armes à Taïwan comme une « ingérence ». Si Paris autorise l’export, il y a fort à parier qu’il y aura des représailles économiques ou politiques : sanctions, pressions sur des entreprises françaises en Chine, campagnes de désinformation contre le Rafale. Déjà, la Chine a mené des opérations diplomatiques pour saper l’exportation du Rafale dans certains pays.
Un pari industriel risqué
Même si le Rafale est technologiquement compétitif, le défi logistique est immense. Construire, livrer, former les pilotes et assurer la maintenance : tout repose sur une chaîne robuste. Le temps de retour sur investissement est long. Et si l’aspect diplomatique fait capoter le contrat au dernier moment ? Des milliers d’heures de R&D et d’investissement auraient été mis en jeu pour rien.
Scénario probable en cas d’acceptation
Voici les étapes prévues si un accord est trouvé :
- Négociations étatiques Paris – Taipei
- Engagement de Dassault pour production & transfert
- Formation des pilotes taïwanais sur Rafale F4.3
- Livraison progressive de chasseurs
- Pression chinoise constante, diplomatique ou économique
Un calendrier estimé pourrait ressembler à ceci :
Étape | Durée estimée | Acteurs principaux |
Négociation politique | 6 à 12 mois | France, Taiwan, diplomates |
Accord industriel & contrats | 3 à 6 mois | Dassault, État français |
Formation & support | 12 à 18 mois | Forces aériennes taiwanaises |
Livraisons successives | sur 2 à 4 ans | Dassault + autorités taiwanaises |
Source : NSJ