Le vieux Puma tire sa révérence : l’armée française déploie un hélicoptère ultramoderne en Afrique de l’Est pour rester dans la course géopolitique
À Djibouti, les hélicoptères Puma ont laissé place au NH90 Caïman, une machine de guerre dernier cri. Ce changement, loin d’être anodin, symbolise le nouveau visage de l’armée française dans une région stratégique de plus en plus convoitée. L’arrivée du NH90, plus rapide, plus blindé, plus autonome, intervient alors que la France renforce sa présence face aux ambitions militaires des États-Unis, de la Chine et du Japon.
A lire aussi :
- Cet avion conçu en moins d’un an vient rappeler que les Etats-Unis dominent un secteur promis à bel avenir : les drones hypersoniques
- La France va voir son statut de 1ere puissance militaire de Méditerranée attaqué par ce pays et son futur avion de combat de 5 génération
Une rotation historique qui s’inscrit dans le temps long
La France vient de retirer officiellement ses hélicoptères Puma du ciel djiboutien après plus de 30 ans de service. À leur place, le NH90 Caïman prend la relève au sein du 5e régiment interarmes d’outre-mer. Déjà deux unités sont opérationnelles, livrées depuis la métropole par avion cargo Antonov AN-124. Deux autres suivront d’ici août 2025.
Date de livraison | Nombre d’hélicoptères NH90 Caïman livrés |
Mai 2025 | 2 |
Août 2025 | 2 (prévisionnel) |
Une coopération militaire revue et clarifiée
Cette modernisation ne s’arrête pas aux appareils. Le traité de coopération entre la France et Djibouti, signé en 2024 pour vingt ans, vient d’être revu. Il confirme le statut stratégique de Djibouti comme point d’appui vers l’Indo-Pacifique. La France y garde un droit de surveillance aérienne, un accès aux couloirs de vol et une capacité d’intervention d’alerte permanente.
Un hélico blindé, rapide et capable de tout
Le NH90 est un bijou d’ingénierie. Conçu selon les standards de l’OTAN, il peut embarquer 20 soldats ou 2 500 kg de matériel. Sa vitesse de croisière dépasse 300 km/h, et son rayon d’action atteint 982 km. Il peut embarquer des missiles, des canons de 20 mm, ou des mitrailleuses latérales, selon les missions.
Une guerre technologique dans les airs
Avec sa vision infrarouge, son cockpit numérique et ses protections électroniques, le NH90 opère de jour comme de nuit. Il peut voler par tous les temps et survivre à une attaque guidée par radar ou infrarouge. Il s’adapte aux environnements hostiles, ce qui en fait un outil précieux face à des forces aussi variées que celles des Marines américains ou de l’Armée populaire de libération.
Une réponse à la compétition régionale
Djibouti accueille déjà les troupes américaines, chinoises et japonaises. Pour conserver sa crédibilité, Paris a triplé sa contribution annuelle, passant de 30 à 85 millions d’euros. Ce n’est pas qu’une question d’image : le pays sert aussi de tremplin opérationnel vers la mer Rouge et l’océan Indien.
Une modernisation militaire généralisée
Ce changement d’hélicoptères n’est qu’un volet du programme : les vieux AMX-10RC et VAB seront remplacés par les Jaguar et Griffon, plus modernes. Les Mirage 2000-5 céderont la place aux Rafale, et deux Caracal EC725 vont arriver pour remplacer les derniers Puma en activité sur la base aérienne 188.
Une stratégie plus agile et prête au combat
Avec le NH90, l’armée française gagne en polyvalence, en vitesse de déploiement et en protection des troupes. C’est une brique de plus dans la transformation de sa posture militaire en Afrique, au moment où la compétition stratégique prend une tournure plus visible.
Source : Armée de l’air