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La France impose sa souveraineté stratégique avec ce missile furtif, embarqué sur Rafale capable de frapper à 600 km à Mach 3

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Said LARIBI

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La France vient de dévoiler son nouveau missile nucléaire supersonique embarqué sur Rafale, et personne ne s’attendait à ce qu’il soit aussi avancé. Avec ce missile de nouvelle génération, Paris …

La France impose sa souveraineté stratégique avec ce missile furtif, embarqué sur Rafale capable de frapper à 600 km à Mach 3

La France vient de dévoiler son nouveau missile nucléaire supersonique embarqué sur Rafale, et personne ne s’attendait à ce qu’il soit aussi avancé.

Avec ce missile de nouvelle génération, Paris affirme un peu plus sa souveraineté stratégique et envoie un signal clair à ses alliés comme à ses adversaires. L’ASMPA-R, désormais pleinement opérationnel, rebat les cartes de la dissuasion nucléaire européenne.

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Une démonstration de force qui ne laisse aucun doute

C’est lors d’un exercice peu médiatisé baptisé Diomède que la France a levé le voile sur son nouveau missile ASMPA-R. Un tir simulé, sans charge active, a été mené par un Rafale M de la Marine, reproduisant fidèlement un scénario de raid nucléaire. Ce test n’a rien d’anodin : il confirme que Paris dispose désormais d’une capacité de frappe stratégique mobile crédible, à plus de 600 km, à une vitesse fulgurante de Mach 3. Derrière la sobriété militaire, le message est limpide : la dissuasion française n’est ni dépassée, ni en sommeil.

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Une bête de guerre taillée pour le Rafale

Le missile n’est pas là pour faire joli sous l’aile du Rafale. Ce chasseur, déjà au cœur des opérations françaises dans le monde, devient aujourd’hui la clé de voûte de la dissuasion nucléaire tricolore. Que ce soit dans sa version Air (FAS)ou Marine (FANu), le Rafale est désormais pleinement compatible avec l’ASMPA-R. Un seul type d’avion pour porter le feu nucléaire, c’est autant de cohérence opérationnelle que de puissance concentrée.

Ce que cache vraiment cette version rénovée

Esthétiquement, l’ASMPA-R ressemble à s’y méprendre à son prédécesseur, l’ASMP-A. Mais la ressemblance s’arrête là. La portée est allongée à 600 km (contre 500 auparavant), la stabilité en vol améliorée par un nouveau jeu d’ailerons, et la capacité de pénétration renforcée. Son moteur à statoréacteur le propulse toujours à Mach 3, rendant l’interception quasi impossible. Quant à la tête nucléaire TNA, elle reste à rendement variable, avec une puissance ajustable entre 100 et 300 kilotonnes – largement de quoi neutraliser une cible stratégique.

Image diffusée par les autorités françaises du lancement d'essai de l'ASMPA-R en 2024. (Source : Ministère des Armées)
Image diffusée par les autorités françaises du lancement d’essai de l’ASMPA-R en 2024. (Source : Ministère des Armées)

Une arme prête à embarquer sur le Charles de Gaulle

Le porte-avions Charles de Gaulle reste l’unique navire de l’OTAN à pouvoir embarquer une arme nucléaire. Même s’il ne navigue pas en permanence avec ce type de charge, l’option existe. Plusieurs Rafale M sont désormais configurés pour l’emport de l’ASMPA-R, ce qui permet à la France de projeter sa dissuasion depuis la mer. Ce n’est pas seulement un symbole : c’est une capacité réelle, mobile, capable de frapper loin des frontières.

Un successeur encore plus terrifiant déjà en préparation

Si l’ASMPA-R vient à peine d’entrer en service, la France prépare déjà son remplaçant : le missile ASN4G, prévu pour 2035. Doté d’un scramjet, ce futur missile atteindra des vitesses hypersoniques, bien au-delà de Mach 5, et visera une portée encore plus grande. Objectif : déjouer les défenses anti-aériennes les plus modernes, y compris celles de puissances comme la Chine ou la Russie. Le programme avance discrètement, mais il est désormais considéré comme priorité nationale.

Comparaison côte à côte d'un missile ASMP-A (en haut) et de l'ASMPA-R, visible sur les photos publiées aujourd'hui. (Source : Ministère des Armées/MBDA)
Comparaison côte à côte d’un missile ASMP-A (en haut) et de l’ASMPA-R, visible sur les photos publiées aujourd’hui. (Source : Ministère des Armées/MBDA)

Une dissuasion nucléaire plus visible et assumée

Paris ne se cache plus. Cette année, le président Emmanuel Macron a annoncé la création d’une nouvelle base nucléairepour les Rafale en métropole. En parallèle, des discussions ont émergé sur un possible prépositionnement en Allemagne, preuve que la souveraineté stratégique française peut aussi s’envisager dans un cadre élargi. Et pour la première fois, Paris a signé avec Londres un accord formel de coordination sur la dissuasion, posant les jalons d’une entente nucléaire européenne.

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L’indépendance française au service de l’équilibre

À la différence des États-Unis, la France conserve une indépendance totale sur l’usage de ses armes nucléaires. Mais cette autonomie ne l’empêche pas d’être un pilier stratégique pour l’Europe. L’ASMPA-R, combiné au missile balistique M51.3 des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), forme un duo redoutable. Deux milieux, deux types de missiles, une doctrine claire : frapper vite, avant que l’adversaire ne réagisse.

Source : MBDA

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