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La Chine a créé une nouvelle arme qu’elle pourra « jeter » sur ses adversaires depuis un lance-missile : un drone tueur d’ondes

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Guillaume Aigron

Guillaume Aigron

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Le drone tueur d’ondes ASN-301 se dévoile en Chine. Le 27 octobre 2025, la Chine a officiellement révélé son nouveau prédateur : l’ASN‑301, drone rôdeur anti-radar, entré en service dans …

La Chine a créé une nouvelle arme qu'elle pourra « jeter » sur ses adversaires depuis un lance-missile : un drone tueur d'ondes

Le drone tueur d’ondes ASN-301 se dévoile en Chine.

Le 27 octobre 2025, la Chine a officiellement révélé son nouveau prédateur : l’ASN‑301, drone rôdeur anti-radar, entré en service dans le commandement oriental de l’Armée populaire de libération.

C’est un système tout à fait opérationnel, mobile, prêt à aveugler les défenses aériennes des forces américaines et alliées dans le Pacifique.

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La vidéo diffusée par les médias chinois montre un lanceur à six tubes monté sur camion tactique FAW MV3, stationné dans un champ avant de libérer un essaim de drones. Chacun des tubes contient un ASN‑301, prêt à décoller à la verticale grâce à un système de lancement à froid, avant de déployer ses ailes et démarrer son moteur à hélice arrière.

En vol, ce n’est pas la vitesse qui compte, mais l’endurance et la patience. Le drone peut voler pendant près de 4 heures, rôdant autour de sa zone cible comme un chasseur invisible, prêt à plonger sur le moindre signal radar actif. Une fois la cible détectée, il s’approche, s’aligne, et explose au plus près grâce à une ogive à fragmentation haute densité, dispersant 7 000 éclats pour endommager antennes, radômes et systèmes électroniques.

La portée du système, autour de 288 kilomètres, permet à la Chine de frapper bien au-delà du détroit de Taïwan, sans risquer un seul pilote.

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L’onde comme appât, le drone comme piège

Dans les guerres modernes, voir avant d’être vu est la clef. Et pour cela, les radars sont les yeux des armées. Qu’ils soient embarqués sur les destroyers Aegis, montés sur des avions comme les E-2D Hawkeye, ou postés à terre sur des sites fixes, ces radars émettent des signaux puissants qui balayant le ciel.

C’est précisément ce que traque l’ASN‑301. Il peut repérer les fréquences radar de 2 à 16 GHz, couvrant l’essentiel des systèmes de surveillance et de conduite de tir utilisés aujourd’hui. Une fois qu’un radar s’allume, il devient une cible. Et le drone, lui, n’a plus qu’à le suivre.

Ce type de mission porte un nom en anglais : SEAD/DEAD (Suppression/Destruction of Enemy Air Defenses). Il s’agit de neutraliser les défenses ennemies avant toute autre action. Avec ce drone, la Chine dispose désormais d’un outil simple, autonome et mobile pour entamer la guerre par l’aveuglement.

Caractéristiques techniques de l’ASN-301 :

Spécifications clés de l’ASN‑301 Valeurs estimées
Poids Environ 135 kg
Longueur 2,5 mètres
Envergure 2,2 mètres
Propulsion Moteur à piston, hélice poussante
Vitesse maximale 220 km/h
Portée totale 288 km
Temps de vol / loiter time Jusqu’à 4 heures
Détection radar 2–16 GHz, portée de 25 km
Ogive HE-frag, 7 000 éclats, détonation laser

Une stratégie en essaim, mobile et redondante

La tactique chinoise ne repose pas sur un seul drone, mais sur la saturation. Chaque camion peut lancer six drones d’un coup. Sur le terrain, les systèmes sont conçus pour se repositionner immédiatement après lancement, évitant toute riposte de l’artillerie adverse.

Deux camions suffisent pour envoyer 12 drones sur une même zone radar. Même les systèmes les plus modernes comme le SPY-1 américain ou les J/FPS japonais auraient du mal à répondre à une attaque aussi souple, fractionnée et coordonnée.

Et surtout, les radars ont peur de rester allumés. Ce que vise la Chine, ce n’est pas uniquement la destruction physique : c’est l’effet dissuasif. Forcer l’ennemi à éteindre ses radars, à hésiter, à douter. Cela suffit parfois pour ouvrir une brèche.

Une réponse à Taïwan, aux États-Unis, au Japon

L’ASN‑301 entre en service dans le commandement oriental chinois, précisément celui qui a la responsabilité des opérations contre Taïwan et dans la mer de Chine orientale. Ce n’est pas un hasard.

Le déploiement de ce système donne à la Chine un levier asymétrique : des drones peu coûteux, produits en masse, pouvant paralyser des systèmes aériens et navals valant des centaines de millions d’euros. Un AWACS américain ou un destroyer japonais devient une cible vulnérable, dès lors qu’il est repéré par un essaim de rôdeurs.

Comparaison avec d’autres drones anti-radar

Nom du drone Pays Portée (km) Loitering Type d’attaque Opérationnel
ASN-301 Chine 288 Oui HE-frag, anti-radar Oui (2025)
IAI Harpy Israël 500 Oui Autodestructif radar Oui
Shahed-136 (IRAM) Iran 1 000+ Non Explosif, zone Oui
ALTIUS-600M États-Unis 440 Oui Multi-mission En test
DR-8 (WZ-8) Chine >1 000 Non Reconnaissance Oui
Switchblade 600 États-Unis 80 Oui Anti-véhicule Oui

Contrairement à d’autres systèmes, l’ASN‑301 est entièrement domestique, inspiré certes du Harpy israélien, mais intégré dans l’industrie militaire chinoise sans dépendance extérieure. Il complète une doctrine qui s’éloigne des avions habités, pour miser sur la masse, la résilience, et la redondance.

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Un pion central dans le jeu stratégique chinois

La Chine n’envoie pas ici un simple gadget. Elle insère un élément de déséquilibre, capable de remettre en question l’avance technologique radar de ses rivaux. Les armées occidentales, habituées à opérer sous le parapluie de leurs radars sophistiqués, doivent désormais intégrer le risque d’être aveuglées dans les premières minutes d’un conflit.

L’ASN‑301 est petit, mais il en dit long. La guerre ne sera plus nécessairement visible. Elle se jouera à coup de drones qui écoutent, attendent, frappent. Et parfois, il suffira de quelques signaux malvenus pour que tout s’éteigne.

Dans le silence qui suit, la « vraie » bataille pourra commencer.

Source : https://fr.militarydrones.org.cn/china-asn-301-anti-radiation-uav-system-p00145p1.html

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