Actualité

Actualité internationale

Face à la Russie, ce pays d’Europe installe une arme redoutable pour verrouiller la mer Baltique

Publié le

Marc Basoli

Marc Basoli

• Temps de lecture

placeholder

Le Danemark se dote d’un redoutable système de défense côtière pour protéger ses eaux face à la montée des tensions en mer Baltique. Une acquisition majeure qui rebat les cartes …

Face à la Russie, ce pays d’Europe installe une arme redoutable pour verrouiller la mer Baltique

Le Danemark se dote d’un redoutable système de défense côtière pour protéger ses eaux face à la montée des tensions en mer Baltique. Une acquisition majeure qui rebat les cartes en Europe du Nord.

À l’heure où la mer Baltique devient un véritable théâtre d’affrontements potentiels, le Danemark renforce son arsenal en réintroduisant une capacité qu’il avait perdue depuis plus de 20 ans : la défense côtière par missiles. Cette décision stratégique, alimentée par un contexte géopolitique tendu, s’appuie sur une technologie de pointe capable de verrouiller les détroits danois et de faire face aux menaces russes croissantes.

A lire aussi :

Le retour d’un bouclier maritime longtemps absent

Après l’abandon de ses batteries mobiles Harpoon en 2003, le Danemark était devenu vulnérable sur un point pourtant névralgique : sa protection côtière. Désormais, cette lacune stratégique va être comblée grâce à un nouveau système de missiles à longue portée. Le but ? Contrôler les détroits danois, ces goulots d’étranglement essentiels entre la mer du Nord et la Baltique.

Un enjeu régional au cœur des priorités de défense

Le ministre de la Défense, Troels Lund Poulsen, a été clair : garantir la liberté d’action dans les eaux danoises est une priorité absolue. Ces détroits maritimes sont cruciaux, autant pour la sécurité du pays que pour le transit des forces de l’OTAN. En verrouillant ces accès, le Danemark s’assure un avantage tactique sur les flux maritimes sensibles.

La Russie dans le viseur de la stratégie danoise

La décision de réactiver une défense côtière intervient alors que la Russie intensifie sa présence en mer Baltique. Les activités navales russes y ont explosé, rendant les pays de l’OTAN plus vigilants. Pour Copenhague, ce déploiement marque un changement de doctrine : désormais, la dissuasion passe par une capacité de frappe immédiate, capable de neutraliser toute intrusion.

Lanceur de missiles d'attaque navale (NSM) fabriqué en Australie
Lanceur de missiles d’attaque navale (NSM) fabriqué en Australie. Photo : Kongsberg

Une technologie de pointe en discussion

Bien que le système choisi ne soit pas encore officialisé, le missile Naval Strike Missile (NSM) développé par Kongsberg est pressenti. Il s’agit d’un missile furtif de 5e génération, capable de frapper à longue distance des cibles navales ou terrestres avec précision. Son déploiement offrirait au Danemark une réponse mobile et moderne, adaptée à des terrains côtiers variés.

Un investissement massif via un fonds d’urgence

Le programme sera financé par le Fonds d’accélération danois, doté de 50 milliards de couronnes (environ 6,7 milliards d’euros) jusqu’en 2026. Ce budget permet de lancer rapidement des projets urgents. Grâce à lui, la défense côtière danoise pourra être opérationnelle plus tôt que prévu, même si la capacité initiale pourrait être provisoire dans un premier temps.

AnnéeBudget Défense (en milliards d’euros)
20246,1
20256,7
20266,9
Un missile de frappe navale (NSM) est tiré depuis un véhicule amphibie polonais sur le terrain d'entraînement d'Andøya, en Norvège, en mai 2016
Un missile de frappe navale (NSM) est tiré depuis un véhicule amphibie polonais sur le terrain d’entraînement d’Andøya, en Norvège, en mai 2016. (Photo : Sjøforsvaret)

Une réponse militaire mais aussi politique

Le chef d’état-major par intérim, le général Michael W. Hyldgaard, a souligné l’importance de ce projet comme message fort : le Danemark protègera ses côtes quoi qu’il en coûte. Ce n’est pas simplement une mise à jour de l’arsenal, mais une affirmation de souveraineté dans un contexte d’incertitude croissante en Europe du Nord.

Vers une montée en puissance progressive

Le calendrier exact de mise en service dépendra de nombreux paramètres : logistique, infrastructure, formation du personnel. Mais une capacité transitoire pourrait être déployée rapidement. Le Danemark veut une réactivité maximale, en s’appuyant sur un modèle flexible et décentralisé, capable de s’adapter aux menaces changeantes.

Source : Berlingske

Tags

high-tech

À propos de l'auteur, Marc Basoli