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Derrière ce test impressionnant en Norvège, un savoir-faire 100 % français Thales repositionne la France dans le jeu militaire mondial

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Said LARIBI

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L’Australie vient de dévoiler une capacité de frappe terrestre qui change les règles du jeu : un missile anti-navire monté sur un véhicule blindé. Et ce démonstrateur, issu d’une alliance …

Derrière ce test impressionnant en Norvège, un savoir-faire 100 % français Thales repositionne la France dans le jeu militaire mondial

L’Australie vient de dévoiler une capacité de frappe terrestre qui change les règles du jeu : un missile anti-navire monté sur un véhicule blindé. Et ce démonstrateur, issu d’une alliance avec l’Europe, pourrait bien redéfinir la guerre côtière.

Un test grandeur nature mené en Norvège a permis de valider une solution de frappe inédite : un véhicule de transport Bushmaster transformé en plateforme de tir pour le redoutable missile Naval Strike Missile (NSM). Ce système, surnommé StrikeMaster, fait passer la défense côtière dans une nouvelle ère, avec une mobilité et une létalité inédites.

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Une alliance industrielle qui dérange

Dans un monde où les alliances géopolitiques sont de plus en plus instables, l’annonce d’un système de frappe mobile développé conjointement par Thales et Kongsberg a surpris. L’Australie, pourtant historiquement proche des États-Unis, s’appuie ici sur une technologie européenne pour assurer sa défense côtière. Le Bushmaster, véhicule blindé tout-terrain conçu pour transporter des troupes, a été profondément modifié pour accueillir un lanceur de missile NSM. Le résultat : une capacité de frappe maritime entièrement terrestre, difficile à détecter, et donc redoutable contre une flotte ennemie.

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Une démonstration en terrain nordique

Le test s’est déroulé en Norvège, à plusieurs milliers de kilomètres des côtes australiennes, mais dans un environnement réaliste. Un missile NSM d’entraînement a été tiré depuis un Bushmaster modifié, avec succès. Thales n’a pas caché sa satisfaction, déclarant que « le Bushmaster a maintenant des crocs ». Les ingénieurs ont utilisé le terrain montagneux et côtier norvégien pour simuler une attaque réelle. Le missile a suivi une trajectoire complexe avant d’atteindre sa cible fictive, prouvant que le système fonctionne dans des conditions extrêmes.

Un arsenal redoutable mais mobile

Ce qui rend le StrikeMaster unique, c’est sa mobilité stratégique. Contrairement aux batteries côtières fixes, ce système peut être déployé rapidement, changé de position et camouflé. Cela rend toute tentative de neutralisation beaucoup plus difficile pour un adversaire. Le Bushmaster, déjà éprouvé sur différents théâtres d’opération, conserve ses capacités de protection balistique. Il peut transporter le lanceur NSM tout en assurant la sécurité de l’équipage, y compris en zone de combat.

Vue saisissante d’un exercice militaire à haute intensité sur fond de ciel chargé (Source : KDA)
Vue saisissante d’un exercice militaire à haute intensité sur fond de ciel chargé (Source : KDA)

Une production locale, un impact massif

Thales a annoncé que la production du StrikeMaster se fera en grande partie sur le sol australien. L’usine de Bendigo, dans l’État de Victoria, assemblera les véhicules tandis que les composants du missile seront produits dans une nouvelle installation à Newcastle. Ce projet ne se contente pas de renforcer la souveraineté industrielle australienne : il va aussi créer ou maintenir près de 700 emplois locaux. Plus de 150 fournisseurs australiens sont déjà impliqués dans la chaîne logistique.

Un missile aux performances prouvées

Le NSM (Naval Strike Missile) est loin d’être un prototype. Développé par Kongsberg, il est déjà opérationnel dans plusieurs marines de l’OTAN, dont la Norvège, l’Allemagne, les États-Unis et la Pologne. Sa portée dépasse les 180 km, il vole à très basse altitude et suit une trajectoire autonome pour éviter les radars. Sa charge militaire pèse environ 125 kg, capable de neutraliser une frégate moderne. De plus, le missile est équipé d’un système de guidage de dernière génération, combinant GPS, inertie, et reconnaissance visuelle pour frapper avec une précision chirurgicale.

Une riposte face aux tensions régionales

Ce développement intervient alors que la région Indo-Pacifique est sous tension. L’ascension de la Chine, les essais de missiles nord-coréens et l’agitation croissante en mer de Chine méridionale poussent Canberra à réagir vite. Avec le StrikeMaster, l’Australie se dote d’une capacité de dissuasion crédible, sans dépendre d’infrastructures lourdes. En cas de conflit, le système peut être dissimulé dans des forêts, des hangars ou derrière des dunes, prêt à frapper une cible maritime dès son apparition à l’horizon.

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Vers une adoption élargie ?

Le StrikeMaster n’est pas qu’un outil pour l’Australie. Kongsberg et Thales visent clairement l’exportation vers les alliés, notamment au sein de l’OTAN. Des discussions seraient en cours avec des pays comme la Pologne, le Canada ou encore la France, toujours en quête de solutions anti-navires mobiles et interopérables avec les standards de l’alliance.

Voici un tableau synthétique des prochaines étapes annoncées :

Événement Date prévue Lieu
Début de production missiles NSM Début 2026 Newcastle, Australie
Premiers déploiements opérationnels Fin 2027 Territoires côtiers
Démonstrations pour les alliés 2025-2026 Norvège et Australie
Certification OTAN du système Avant 2028 Bruxelles (NATO HQ)

 

Source : Naval News

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