Pensé pour échapper aux brouillages électroniques les plus puissants, ce nouveau véhicule russe peut déployer des drones reliés par fibre optique, tout en transportant jusqu’à 150 kg de matériel sur 10 km.
Dans un contexte où la guerre électronique prend une place centrale sur les champs de bataille modernes, la Russie sort de son chapeau un engin inédit : un véhicule autonome capable de lancer des drones sans utiliser la moindre onde radio. Relié par une fibre optique, il promet une communication impossible à brouiller et un contrôle permanent. De quoi inquiéter les adversaires habitués à perturber les signaux GPS et les liaisons radio.
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Une riposte directe aux brouillages ennemis
Face aux brouillages GPS et aux attaques électroniques qui réduisent à néant les drones traditionnels, Moscou a choisi la voie filaire. Ici, pas d’ondes vulnérables : le contrôle passe par un câble en fibre optique. Cette liaison physique supprime le risque de perte de contact, même dans les zones où les signaux sont saturés ou falsifiés. Ce choix technique n’est pas anodin. Les armées, qu’elles soient russes ou occidentales, se heurtent de plus en plus à des défenses électroniques capables de neutraliser des essaims entiers de drones. Le Dronobus, lui, garde ses commandes intactes, quel que soit le niveau de brouillage.
Un rayon d’action adapté aux missions de terrain
Le constructeur, le centre scientifique et technique STC Kornei, annonce un déploiement sur 10 km avant lancement des drones, eux-mêmes capables de voler jusqu’à 15 km depuis leur point de départ. En chiffres, cela signifie que l’engin peut rester loin du front tout en envoyant ses drones dans un rayon opérationnel total de 25 km. Cette portée le rend apte à couvrir des zones entières sans mettre en danger son système au sol.
Paramètre | Valeur |
Distance parcourue par le véhicule | 10 km |
Portée maximale des drones | 15 km |
Charge utile transportable | 150 kg |
Température de fonctionnement | -20°C à +40°C |
Une capacité logistique non négligeable
Au-delà du lancement de drones, le Dronobus peut transporter jusqu’à 150 kg de matériel. Cela ouvre la porte à des missions d’approvisionnement pour des troupes isolées, le transport de munitions, ou encore la livraison rapide de matériel médical en zone dangereuse. Cette double mission, offensive et logistique, le rend particulièrement précieux dans un contexte de guerre où les lignes de front sont mouvantes et où chaque kilo de ravitaillement peut peser sur l’issue d’une opération.
Un engin toutes saisons
L’appareil est conçu pour fonctionner toute l’année, entre -20°C et +40°C, ce qui le rend apte à évoluer dans les climats les plus extrêmes, des hivers glacés aux zones désertiques. Cette robustesse est essentielle pour un matériel destiné à opérer sans présence humaine directe. Cela signifie qu’il pourrait être utilisé autant sur le front ukrainien, soumis aux hivers rigoureux, que dans des théâtres d’opérations plus chauds, comme au Moyen-Orient ou en Afrique.
Une innovation qui n’est pas totalement nouvelle… mais optimisée
L’utilisation de la fibre optique pour piloter un drone n’est pas une première mondiale. Certains modèles filaires existent déjà, notamment pour des missions d’observation prolongée. La nouveauté ici, c’est son intégration dans une plateforme mobile de lancement : le véhicule transporte, protège et déploie les drones directement depuis sa position, sans installation lourde. Cela réduit considérablement le temps entre l’arrivée sur zone et le début de la mission.
Un atout dans la guerre électronique actuelle
En Ukraine, les deux camps se livrent une guerre électronique intense : brouillage GPS, piratage de signaux, détournement de drones… Dans ce contexte, la solution filaire du Dronobus apparaît comme un contournement ingénieux. Les brouilleurs ennemis, même puissants, n’ont aucun impact sur un câble physique. Cette immunité aux interférences pourrait donner à la Russie un avantage tactique dans certaines opérations.
Vers une nouvelle génération de systèmes hybrides
Le Dronobus illustre une tendance lourde dans les armées modernes : combiner robots terrestres et drones aériens pour créer des systèmes hybrides autonomes. Demain, ces plateformes pourraient embarquer des capteurs, des armes légères, ou même des systèmes anti-drones, créant ainsi de véritables centres de commandement mobiles.
Source : Telegram