Le T-7A Red Hawk de Saab et Boeing n’est pas un simple avion-école : c’est une plateforme intelligente capable de reproduire en vol le comportement d’un Eurofighter ou d’un F-35. Grâce à un cockpit numérique et une architecture ouverte, il redéfinit la manière dont les pilotes militaires sont formés.
Présenté au salon FEINDEF 2025, le Red Hawk montre que l’entraînement militaire entre dans une nouvelle ère, où l’agilité numérique remplace les heures de vol sur avions de combat. Et il attire déjà l’attention de plusieurs armées européennes.
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Un cockpit qui s’adapte à n’importe quel chasseur
Le T-7A peut simuler les instruments, le comportement et les commandes de différents avions de combat, dont l’Eurofighter Typhoon. Cette prouesse est rendue possible par mise à jour logicielle du système embarqué.ué. Le pilote peut ainsi s’habituer à l’environnement radar, aux commandes tactiles, aux limiteurs de G, ou à la logique d’affichage d’un avion de 5e génération, sans jamais quitter l’appareil d’entraînement.
Un système de formation complet et connecté
Le T-7A n’est pas qu’un avion : c’est une solution de formation intégrée. Son simulateur au sol, appelé GBTS, dispose de projecteurs 8K, de sièges dynamiques, et de stations en réseau permettant des scénarios mêlant réalité, simulation et données virtuelles. Ce système, compatible avec les simulateurs d’autres plateformes, permet de préparer et rejouerchaque mission, avec une fidélité visuelle et technique très proche du réel.
Un programme né d’un partenariat transatlantique
L’avion est le fruit d’un partenariat entre Boeing et Saab, lancé en 2013. En 2018, l’US Air Force a sélectionné le T-7A pour remplacer son vieux T-38, via un contrat de 8,5 milliards d’euros pour 351 avions et 46 simulateurs. L’appareil a été nommé Red Hawk en hommage aux pilotes afro-américains de la Seconde Guerre mondiale, les Tuskegee Airmen, qui volaient sur des P-51 Mustang à queue rouge.
Une conception pensée pour aller vite et coûter moins cher
Grâce à un développement entièrement numérique, le T-7A est passé du concept au premier vol en 36 mois. Sa fabrication repose sur des méthodes d’assemblage sans gabarit, avec des pièces qui s’emboîtent sans ajustement manuel. Chez Saab, la section arrière est assemblée en moins de 30 minutes avec la partie avant de Boeing. Ce procédé réduit les coûts et garantit une précision d’assemblage exceptionnelle.
Des performances solides pour un avion d’entraînement
Le T-7A est propulsé par un turboréacteur F404-GE-103 avec postcombustion, offrant une poussée de 8 000 kg. Il atteint Mach 0,975, supporte 8 G, et grimpe jusqu’à 15 240 mètres d’altitude. Avec 1 830 km d’autonomie, un poids à vide de 8 165 kg et un poids maximum de 9 979 kg, il peut effectuer des vols complexes à deux, grâce à sa configuration biplace en tandem.
Des essais en vol et au sol validés
Cinq avions de pré-série ont déjà réalisé plus de 9 000 points de test. Un test de siège éjectable à 830 km/h a été effectué avec succès en avril 2025, confirmant la conformité du système aux standards de sécurité les plus élevés. L’appareil doit entrer en service en 2027, mais les premiers instructeurs intègrent déjà son programme de formation. Le T-7A est également en lice pour équiper la marine américaine et intéresse des pays comme le Japon, l’Australie ou plusieurs membres de l’OTAN.
Un marché mondial estimé à plus de 2 700 appareils
Grâce à son architecture modulaire, sa maintenance simplifiée et son coût réduit, le T-7A vise un marché global. Boeing et Saab tablent sur plus de 2 700 unités à long terme.
Source : Chaine YouTube Defense Web TV