Doté d’un rayon de détection colossal, d’une capacité de ravitaillement en vol et d’un réseau d’antennes impressionnant, le KJ-3000 pourrait offrir à la Chine une supériorité aérienne décisive dans les décennies à venir.
Ce nouvel avion radar basé sur le Y-20 ne se contente pas d’observer : il orchestre, transmet et anticipe. C’est un centre de commandement aéroporté qui pourrait inquiéter sérieusement les stratèges américains et japonais.
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Une silhouette massive prête à dominer les airs
Le KJ-3000 repose sur la plateforme du Y-20, un avion de transport militaire quadriréacteur conçu localement. Cette base imposante lui confère une autonomie prolongée, une capacité d’emport conséquente et une altitude de croisière idéale pour les missions de surveillance stratégique. Le prototype observé récemment porte le numéro 7821 et affiche une livrée en apprêt, signe de sa phase finale de test.
Une technologie qui voit tout, partout
Au sommet de son fuselage trône un radôme circulaire abritant un puissant radar AESA. Ce système, capable de suivre des centaines de cibles à des distances dépassant les 480 km, pourrait même surpasser le vénérable KJ-2000. Les premières images suggèrent un agencement à deux antennes, différent de la configuration triangulaire du modèle précédent.
Une plateforme pensée pour durer
L’un des atouts du KJ-3000 réside dans son potentiel d’évolutivité technologique. Basé sur une cellule produite en Chine, il échappe aux contraintes logistiques imposées par les modèles russes Il-76 utilisés auparavant. Cela facilite la maintenance, l’exportation, et la mise à niveau régulière des composants radar et électroniques.
Un ravitaillement en vol qui change tout
L’ajout d’une perche de ravitaillement aérien au-dessus du cockpit donne au KJ-3000 un rayon d’action pratiquement illimité. Il peut maintenir sa veille radar pendant de longues heures, voire jours, en coordination avec les ravitailleurs YY-20A. Ce facteur accroît considérablement l’endurance opérationnelle de la flotte chinoise.
Une montée en gamme discrète mais méthodique
Depuis 2007, la Chine aligne quelques KJ-2000 basés sur des Il-76 ex-civils. Mais leur nombre limité (seulement 4 appareils) et leur dépendance à la Russie ont poussé Pékin à accélérer le développement du Y-20, puis du KJ-3000. Aujourd’hui, avec le moteur WS-20 à double flux produit localement, Pékin s’émancipe des chaînes d’approvisionnement étrangères.
Un outil de puissance dans l’Indo-Pacifique
La capacité du KJ-3000 à coordonner des escadrons entiers et à servir de nœud de communication volant lui donne un rôle central dans la stratégie chinoise de projection régionale. Il peut guider des chasseurs, détecter des missiles de croisière à basse altitude, et centraliser des données dans un rayon gigantesque, notamment au-dessus du détroit de Taïwan.
Une constellation de radars en expansion
Le KJ-3000 n’est que la pièce maîtresse d’un dispositif plus vaste. À ses côtés, la Chine développe aussi les KJ-500, KJ-700 et KJ-200 basés sur le Y-9 à turbopropulseur, mieux adaptés aux bases austères et à des terrains insulaires. Cette approche multi-niveaux rend la couverture radar plus dense et plus réactive.
Modèle AEW&C | Plateforme | Rayon estimé | Mise en service |
KJ-200 | Y-8/Y-9 | ~300 km | Années 2000 |
KJ-500 | Y-9 | ~400 km | Années 2010 |
KJ-700 | Y-9 | Inconnu | En développement |
KJ-2000 | Il-76MD | ~480 km | 2007 |
KJ-3000 | Y-20 | >500 km | 2030s (prévu) |
Source : TWZ