En révélant son chasseur furtif armé de missiles tueurs de radars, Moscou change la donne et inquiète les stratèges occidentaux. Le Su-57 passe de prototype critiqué à véritable bélier contre les systèmes antiaériens modernes.
Le Kremlin frappe un grand coup en publiant des images du Su-57 dans une configuration inédite dédiée à la neutralisation des défenses aériennes. Pour la première fois, l’avion est filmé en vol avec sa soute interne ouverte, exposant deux missiles anti-radars ultra-rapides Kh-58UShKE. Ces révélations interviennent alors que le programme s’accélère, avec une première escadrille formée en 2024 et une utilisation intensive en Ukraine. La Russie ne cache plus ses ambitions d’export, avec l’Algérie déjà engagée et l’Inde dans le viseur. L’Occident, de son côté, n’a toujours pas de réponse équivalente.
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Un missile tueur de radars conçu pour les guerres modernes
Le missile Kh-58UShKE, récemment dévoilé à bord du Su-57, est tout sauf banal. Ce projectile anti-radiation de dernière génération est capable de détruire les radars ennemis à plus de 250 km de distance. Propulsé à plus de Mach 3,6, soit environ 4 400 km/h, il atteint sa cible avant même que l’ennemi ne comprenne qu’il est visé. Grâce à ses ailes repliables, il peut être intégré dans la soute interne du Su-57, préservant ainsi son profil furtif.
Des combats en Ukraine comme terrain de test
La guerre en Ukraine est devenue un laboratoire d’expérimentation pour le Su-57. Loin d’être cantonné à des shows aériens, l’appareil aurait été engagé dans des missions de frappe de précision, de combat aérien, et surtout de pénétration en profondeur dans des zones saturées de défenses antiaériennes. Cette utilisation opérationnelle intensive fait du Su-57 l’un des seuls avions de sa génération réellement testés au feu.

Une chaîne de production relancée et dopée par les exportations
Le complexe aéronautique de Komsomolsk-sur-l’Amour, situé dans l’Extrême-Orient russe, a vu ses capacités de production modernisées en 2024 pour accélérer les livraisons de Su-57. Un an plus tard, en juillet 2025, Moscou confirme vouloir accroître le rythme et livrer ses premiers modèles à l’export, notamment à l’Algérie.
| Date | Événement |
| Août 2024 | Extension des lignes de production à Komsomolsk |
| Juillet 2025 | Déclaration officielle sur l’export à venir |
| Fin 2025 | Premiers Su-57 livrés à l’Algérie |
Un partenariat stratégique avec l’Inde pour contourner l’Occident
L’Inde, pilier asiatique de l’équilibre militaire, aurait refusé le F-35 américain en juillet dernier. Une décision qui propulse le Su-57 comme seul candidat sérieux pour équiper New Delhi d’un chasseur de 5e génération. Mieux : la Russie aurait proposé un accès complet au code source de l’avion dans le cadre d’un contrat de production sous licence. Ce geste vise à garantir une autonomie industrielle à l’Inde et renforcer l’axe Moscou-New Delhi face aux pressions occidentales.

Un retard flagrant côté occidental sur les missiles anti-radar furtifs
Pendant que Moscou affine sa capacité de neutralisation des radars, les États-Unis et leurs alliés semblent piétiner. Le F-22 Raptor a vu ses budgets fondre, limitant sévèrement ses évolutions. Le F-35, quant à lui, n’intègre toujours pas le missile AGM-88G AARGM-ER, équivalent occidental du Kh-58UShKE. Résultat : aucun chasseur furtif occidental n’est aujourd’hui capable de détruire en toute discrétion un radar de défense aérienne à longue portée.

Un regain d’intérêt pour la doctrine soviétique de suppression des défenses
La Russie semble renouer avec la doctrine SEAD (Suppression of Enemy Air Defenses) développée sous l’URSS, mais avec les moyens technologiques du XXIe siècle. Le Su-57, avec son radar L-band et ses missiles anti-radar à longue portée, joue le rôle d’éclaireur tueur de radar. Il ouvre la voie à des frappes en profondeur en rendant aveugle les systèmes de surveillance ennemis.
Des enjeux industriels et stratégiques majeurs pour les années à venir
La montée en puissance du Su-57 ne se limite pas au terrain militaire. Elle traduit la volonté de la Russie de revenir au centre du jeu technologique mondial, malgré les sanctions occidentales. En misant sur un avion modulaire, exportable et polyvalent, Moscou entend séduire les pays désireux d’échapper au monopole américano-européen.
Source : Military Watch Magazine