L’armée française teste le radar MURIN modernisé : l’œil invisible qui change tout sur le champ de bataille
Dans un monde où les guerres ne se gagnent plus seulement avec des chars ou des avions, les radars comme le MURIN deviennent essentiels. Ils donnent la vue à une armée moderne, permettant de détecter, d’anticiper et de frapper juste. Intégré au programme SCORPION, ce radar signé Thales est conçu pour durer. Il surveille jusqu’à 27 km et aide l’artillerie à ajuster ses tirs au millimètre près. Derrière ses antennes et ses lignes de code, c’est toute une philosophie militaire qui se dessine : voir mieux que l’adversaire pour rester maître du terrain.
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Un radar qui voit où les yeux ne peuvent pas
Le MURIN n’impressionne pas au premier regard. Ce n’est pas un char imposant ni un avion supersonique. Mais il a un pouvoir redoutable : voir ce que personne ne voit. Il détecte une colonne de véhicules, un drone qui s’approche, un fantassin isolé ou même l’impact d’un obus, et tout cela dans un rayon de 27 km. Autrement dit, il offre aux soldats une vision augmentée du champ de bataille, là où l’œil humain serait aveugle.
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Des essais pour simuler la vraie guerre
Les derniers tests ont eu lieu dans un centre ultra-sécurisé de la DGA, avec un outil étonnant : la plateforme BAGUERA. Imaginez une salle capable de recréer les bruits invisibles d’une guerre électronique – brouillages, interférences, fausses cibles. Dans ce chaos d’ondes, le radar devait prouver qu’il restait fiable. Et il l’a fait. Car aujourd’hui, un radar n’a pas seulement besoin de puissance, il doit aussi résister aux attaques invisibles qui cherchent à l’aveugler.
Quand le radar devient le meilleur allié des artilleurs
Pour les soldats d’artillerie, le MURIN est un véritable ange gardien. Son mode spécial de correction de tir leur indique où tombent exactement les obus. Résultat : moins de tirs perdus, plus de précision, et une efficacité accrue. À l’heure où un obus de 155 mm coûte entre 3 000 et 5 000 €, chaque ajustement compte. Pour les soldats au sol, cela peut faire la différence entre un tir raté et une cible neutralisée au premier coup.
Le cœur du programme SCORPION
Le MURIN n’agit pas seul. Il fait partie du grand chantier SCORPION, qui transforme l’armée de Terre en une armée connectée. Relié aux blindés Griffon, Jaguar ou Serval, il transmet ses informations en temps réel. Ce partage instantané des données permet aux unités de réagir plus vite, d’anticiper un mouvement adverse ou d’appuyer une attaque avec précision. C’est une guerre en réseau, où chaque capteur compte et où le MURIN joue le rôle de sentinelle avancée.
Une technologie qui s’adapte au futur
Thales et la DGA ont pensé à l’avenir. Le MURIN doit pouvoir évoluer, s’intégrer aux futurs systèmes numériques et dialoguer avec des drones ou des satellites. L’idée est simple : ne pas créer un radar figé, mais un outil qui reste pertinent face aux menaces de demain. Sa flexibilité en fait une pièce centrale de la boîte à outils de l’armée, bien plus qu’un simple capteur passif.
Des chiffres qui parlent
Pour donner une idée concrète, voici un résumé des capacités du MURIN avant et après ses mises à jour :
Fonction | Avant mise à jour | Après mise à jour |
Portée de détection | 27 km | 27 km avec meilleure précision |
Cibles suivies | Véhicules, drones, infanterie, obus | Identiques, mais avec tri plus fiable |
Correction de tir | Basique | Optimisée en temps réel |
Résistance au brouillage | Standard | Nettement renforcée |
Intégration | GRIFFON VOA | Interconnexion SCORPION étendue |
Derrière ces chiffres, une réalité : ce radar est désormais capable de tenir tête à des adversaires modernes, même s’ils déploient des moyens de brouillage sophistiqués.
Un outil invisible mais indispensable
Le MURIN n’apparaîtra jamais en Une des journaux comme un Rafale ou un char Leclerc. Pourtant, sur le terrain, il sauve des vies. En permettant de frapper plus juste, d’éviter des tirs inutiles et de détecter des menaces cachées, il donne aux soldats une supériorité silencieuse. Dans une guerre où tout se joue à la seconde près, disposer d’un tel radar n’est pas un luxe : c’est une nécessité absolue.
Source : Ministère des Armées