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Ce « monstre » de 1 700 kg impressionne toujours la Russie et la Chine incapable d’approcher les performances du plus puissant moteur du monde

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Guillaume Aigron

Guillaume Aigron

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Le moteur qui fait trembler la Russie et la Chine : l’arme cachée dans le ventre du F-35. Le F135 est le moteur le plus puissant du monde et ce …

Ce "monstre" de 1 700 kg impressionne toujours la Russie et la Chine incapable d’approcher les performances du plus puissant moteur du monde

Le moteur qui fait trembler la Russie et la Chine : l’arme cachée dans le ventre du F-35.

Le F135 est le moteur le plus puissant du monde et ce n’est donc pas un hasard si on le retrouve dans l’outil le plus stratégique de la domination aérienne américaine : le F-35.

Retour sur ce champion sans lequel les Etats-Unis ne seraient pas « tout à fait » les Etats-Unis.

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Le cœur du F35 américain, c’est donc ce F135, monstre de titane, d’alliages composites et de capteurs intelligents, capable de générer plus de 180 kilonewtons de poussée, soit 18 000 kilogrammes-force.

Il plait tellement à l’armée américaine qu’au printemps 2025, le Pentagone a signé un nouveau chèque de 2,6 milliards d’euros pour produire la série 18 du moteur. Des dizaines d’unités sortiront bientôt des usines américaines.

L’art de voler sans faire de bruit

Le génie du F135, ce n’est pas uniquement sa force. C’est sa capacité à disparaître.

Dans un monde où les radars traquent le moindre oiseau, ce moteur permet au F-35 de s’infiltrer là où personne ne l’attend. Grâce à un système de contrôle totalement numérique, intégré directement à l’avion, il adapte sa poussée, sa température, son niveau de bruit. Et tout cela, sans perdre une goutte de performance.

À ce niveau, ce n’est plus de la motorisation, c’est de l’alchimie militaire !

Le F135 est le moteur attitré du fameux F35 américain.
Le F135 est le moteur attitré du fameux F35 américain.

Une bête fiable, capable de voler sans faille

Dans les témoignages de pilotes et de mécaniciens, le mot qui revient sans cesse, c’est “fiabilité”. Le F135 n’a pas connu de série noire. Il ne crame pas ses joints. Il ne tremble pas à la poussée maximale. Il répond présent, jour après jour, mission après mission.

Les ingénieurs ont intégré un système de surveillance intelligente : le moteur s’autodiagnostique en vol, signale les anomalies avant même qu’un humain ne les soupçonne. Résultat : des économies sur les coûts d’entretien, des temps d’immobilisation raccourcis, et surtout, un taux de disponibilité qui tutoie les 95 %. Un exploit pour ce type de moteurs !

Le F35, outil de domination diplomatique et économique

Enfin le F35 n’est pas « que » le meilleur moteur du monde, c’est une véritable machine diplomatique à lui seul. Chaque moteur F135 livré, chaque chasseur assemblé, c’est un verrou industriel posé entre les États-Unis et leurs partenaires. En 2024, le programme pesait plus de 65 milliards d’euros, répartis entre contrats de production, maintenance, formation et infrastructures. Pour Washington, le F-35 sert de cheval de Troie technologique : il impose ses standards, ses logiciels, ses pièces détachées. Et en retour, il verrouille une alliance.

En revanche, du côté des « alliés », le F35 n’a pas que des bons côtés. Le coût à l’heure de vol dépasse encore 35 000 euros, bien loin des promesses initiales. Les retards de livraisons s’accumulent, les bugs logiciels perdurent, et certains alliés dénoncent une dépendance technologique excessive vis-à-vis des États-Unis. Le F-35 impose son écosystème, verrouille l’accès aux données sensibles, et interdit toute modification sans accord de Lockheed Martin. Plusieurs pays, comme le Canada ou la Suisse, ont vu leurs choix contestés jusque dans la rue. Car sous le camouflage numérique, c’est aussi une souveraineté militaire qui s’effrite.

F135 vs moteurs concurrents

Modèle de moteur Avion(s) associé(s) Poussée max (avec postcombustion) Furtivité Année d’entrée en service Technologie de 5e génération Surveillance numérique intégrée Opérateurs
F135-PW-100 F-35 A / B / C 180 kN (≈ 18 000 kgf) Oui (signature radar & thermique réduite) 2006 Oui Oui (système de diagnostic embarqué) États-Unis + 19 pays alliés
AL-41F1 Sukhoi Su-57 147 kN Partielle (faible intégration furtive) 2010 (en test sur Su-57) Non totalement (génération intermédiaire) Non (système semi-numérique) Russie
WS-15 (en développement) Chengdu J-20 (future version) 180–200 kN (objectif) Prévue Pas encore en service (2026 ?) Prévue Prévue Chine (uniquement)
Eurojet EJ200 Eurofighter Typhoon 90 kN Non (optimisé pour la vitesse) 2003 Non Partielle Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Espagne, Arabie saoudite, etc.
M88-2 Dassault Rafale 75 kN Oui (faible signature thermique) 2004 Non (conçu pour un chasseur 4.5G) Oui (surveillance conditionnelle) France, Inde, Égypte, Grèce, Croatie, Émirats arabes unis, etc.

Ce qu’il faut retenir :

  • Le F135 est aujourd’hui le seul moteur réellement opérationnel à pleine échelle conçu pour un avion furtif de 5e génération.
  • Les moteurs russes et chinois (AL-41F1 et WS-15) restent soit limités technologiquement, soit pas encore en production de masse.
  • Le M88-2 français est très performant dans sa classe, mais conçu pour un avion non furtif. Il mise sur la polyvalence et la fiabilité, pas sur la superpuissance.
  • Le EJ200 mise sur la poussée et la manœuvrabilité, mais ne répond pas aux exigences furtives des conflits modernes.

Le F135 est donc, à ce jour, sans équivalent sur le marché occidental. Il est le seul moteur à combiner furtivité, puissance maximale, diagnostics embarqués, et intégration totale à un avion de combat de 5e génération. Les Russes et les Chinois développent leurs propres alternatives, mais le temps joue encore en faveur de Pratt & Whitney.

Source : https://www.prattwhitney.com/en/products/military-engines/f135

À propos de l'auteur, Guillaume Aigron