La France teste en conditions réelles une évolution redoutable de son char Leclerc : un kit furtif contre les drones et les mines qui pourrait changer la donne sur le champ de bataille.
Dans les Alpes suisses, une unité blindée française a mis à l’épreuve une version inédite du Leclerc XLR. Équipé d’un blindage modulaire, d’un système anti-drones et d’un kit anti-mines, ce mastodonte modernisé a participé à des tirs réels aux côtés des Leopard 2 suisses. Un test grandeur nature pour affiner les réponses militaires européennes face aux nouvelles menaces hybrides.
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Une coopération alpine aux allures de test d’avenir
Sous les sommets enneigés d’Hinterrhein, la France et la Suisse ont réuni leurs forces pour une simulation de combat aussi étroite qu’ambitieuse. Le 5ᵉᵗ régiment de dragons français a déployé plusieurs chars Leclerc XLR, confrontés à un environnement montagneux extrême où chaque mètre de terrain exige agilité et robustesse. Ce cadre servait d’épreuve pour les équipements de protection passive inédits.
Une configuration inédite sous la loupe
Parmi les blindés présents, l’un arborait un kit expérimental mêlant grille anti-drones, modules anti-RPG et protections ventrales renforcées. Cette version du Leclerc visait à contrer les menaces asymétriques, notamment les drones kamikazes et les mines artisanales de terrain. Un choix dicté par les leçons de conflits récents où ces menaces ont causé des pertes dévastatrices.
Une philosophie modulaire assumée
Contrairement à certains chars qui misent sur des systèmes actifs lourds, le Leclerc XLR expérimental fait le pari d’une adaptation rapide. Ses protections mécaniques peuvent être montées ou retirées en fonction du profil de mission, évitant un alourdissement systématique. Cette souplesse vise à conserver une mobilité tactique optimale.
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Une montée en puissance technologique
Depuis 2024, les XLR reçoivent des améliorations sur les capteurs, systèmes réseautés et la survivabilité. L’exercice d’Hinterrhein a permis une confrontation directe avec les Leopard 2 suisses, sous des tirs réels (300 munitions cinétiques environ). Objectif : comparer les doctrines et valider la compatibilité des solutions de protection en milieu européen.
Des choix stratégiques européens clairs
Derrière ces tests, un signal fort : la volonté de l’Europe de bâtir une interopérabilité accrue entre ses armées face aux conflits hybrides. En testant un système modulaire au sein d’une unité neutre comme la Suisse, la France cherche à montrer la pertinence de ses choix technologiques, adaptables à diverses doctrines.
Un impact sur la doctrine de combat
L’accent mis sur les menaces aériennes basses altitudes (drones) et les IED marque un tournant : les blindés ne se préparent plus à un duel frontal classique mais à un environnement où la résilience passive, les capteurs, le brouillage et le nettoyage d’itinéraires font système. Ces compétences doivent être parfaitement intégrées.
Une logistique repensée sur le terrain
En optant pour des kits amovibles, l’armée française simplifie l’intégration de ses chars tout en augmentant les exigences de maintenance et de formation. L’entraînement commun devient donc crucial pour garantir l’efficacité de ces solutions mécaniques associées à des systèmes électroniques ou de neutralisation.
Tableau des données clefs de l’exercice
| Élément | Détail |
| Date | 17 novembre 2025 |
| Lieu | Hinterrhein, Suisse |
| Unités impliquées | 5ᵉᵗ Régiment de dragons (FR), 17ᵉᵗ Bataillon mécanisé (CH) |
| Munitions tirées | Environ 300 |
| Type de char | Leclerc XLR, Leopard 2 |
| Modules testés | Anti-drones, anti-mines, blindage modulaire |
Source : Armée de Terre