La société française Aura Aero prépare un prototype de drone militaire nouvelle génération, capable d’opérer jusqu’à 55 heures d’affilée avec une tonne de charge utile. Objectif : voler dès 2026 et redéfinir les standards de l’autonomie européenne.
Conçu pour s’imposer dans les airs sans le moindre pilote à bord, l’ENBATA représente l’une des initiatives les plus audacieuses de l’industrie aéronautique française. Derrière cette promesse technologique : Aura Aero, un acteur encore jeune, mais soutenu par des poids lourds comme Thales et Safran. L’appareil vise les missions les plus critiques : reconnaissance armée, guerre électronique, surveillance maritime ou encore relais de communication.
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Un soutien clé de la Défense française
Le programme ENBATA a été sélectionné par la Direction générale de l’armement pour son potentiel à combler les lacunes actuelles en matière de drones de longue endurance. Cette reconnaissance se matérialise par un financement pour développer un premier prototype opérationnel d’ici fin 2026. L’objectif est clair : proposer une alternative sans contrainte ITAR, c’est-à-dire indépendante des restrictions américaines.
Une endurance hors normes
L’ENBATA se distingue par son autonomie de 55 heures, un chiffre rare pour un appareil de ce gabarit. Avec un poids total au décollage de 2 000 kg, dont 1 000 kg de charge utile, il peut embarquer différents capteurs, armements légers ou systèmes électroniques. Ce niveau d’endurance offre un avantage tactique : être présent en continu dans une zone de surveillance sans relève pendant plus de deux jours.
Des capacités multi-missions
Pensé autour d’une architecture entrièrement numérique, l’ENBATA peut être adapté à une variété de missions :
- Renseignement stratégique à longue portée
- Recherches et sauvetage
- Lutte anti-drones
- Guerre électronique embarquée
- Surveillance maritime et côtière
- Relais de communications militaires
Une certification double usage
Aura Aero vise une double certification militaire et civile, via l’EASA et les autorités de la Défense. Cette stratégie permettrait à l’appareil de voler aussi dans l’espace aérien civil européen, une première pour ce type de drone. Des usages non militaires sont d’ailleurs envisagés : évaluation d’incendies de forêt, surveillance environnementale ou interventions humanitaires.
Une alliance industrielle solide
Pour réussir ce pari, Aura Aero s’est entourée de partenaires de poids : Safran pour la motorisation, Thales pour les capteurs, et d’autres industriels français issus de l’écosystème aéronautique. Cette collaboration garantit une chaîne d’approvisionnement souveraine et renforce les compétences locales. Le projet se distingue aussi par sa volonté de rester entrièrement européen, dans la logique de l’autonomie stratégique.
Une compétition ouverte entre cinq acteurs
Lors du salon du Bourget 2025, la DGA a signé avec cinq entreprises pour produire des démonstrateurs MALE(moyenne altitude, longue endurance) d’ici 2026. Outre Aura Aero, les noms retenus sont :
- Daher
- FLY-R
- SE Aviation
- Turgis Gaillard
Ce concours industriel permet de stimuler l’innovation nationale tout en identifiant les plateformes les plus prometteuses pour l’avenir.
Vers un standard européen ?
Avec sa promesse d’autonomie, de modularité et de polyvalence, l’ENBATA pourrait bien s’imposer comme une référence dans le segment des drones MALE européens. Le besoin se fait pressant face à la prolifération des menaces hybrides et à la nécessité d’intervenir rapidement sur des théâtres extérieurs. Reste à confirmer ces ambitions lors des premiers vols d’essai prévus avant fin 2026.
Source : Aura Aero
