Alors qu’on le croyait proche de la retraite, le Mirage 2000D reçoit un nouveau souffle. L’armée de l’air française envisage de transformer ce bombardier en un véritable tueur de drones, armé pour affronter les menaces de demain, à un coût largement maîtrisé.
Doté d’une maniabilité légendaire et de nouvelles technologies, le Mirage 2000D modernisé pourrait étonner bien des généraux. Son retour dans la chasse aux drones est une décision stratégique lourde de sens, notamment dans le contexte des tensions croissantes en mer Rouge et dans le Sahel.
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Un avion à tout faire pour l’armée de l’air
Le Mirage 2000D RMV n’est plus un simple avion d’attaque au sol. Grâce à sa mise à niveau récente, il se positionne comme une plateforme multi-rôles redoutable. À la différence de certains Rafale sursollicités, ce Mirage modernisé peut assurer des missions de chasse aux drones sans mobiliser les unités de pointe. Les nouvelles capacités lui permettent de gérer des missions variées : interception, reconnaissance, appui au sol. Une même patrouille peut embarquer des missiles MICA IR, une nacelle TALIOS et un canon de 30 mm.
Des améliorations techniques discrètes mais efficaces
Le Mirage 2000D RMV conserve son radar Antilope V pour le vol à basse altitude, mais s’appuie sur des capteurs passifs pour détecter et traquer les menaces à faible signature. Le pod TALIOS permet d’identifier visuellement les drones à longue distance. Le missile MICA IR peut être guidé silencieusement grâce au casque du pilote ou à la nacelle, permettant des tirs sans allumer le radar, une astuce idéale face à des drones discrets.
Une arme adaptée aux menaces actuelles
Les conflits en Ukraine, au Yémen ou en mer Rouge ont montré la difficulté à intercepter des drones bon marché. Le Mirage 2000D RMV répond à cette logique de guerre asymétrique, en étant assez bon marché à opérer pour assurer des patrouilles fréquentes. Son canon podé CC422 offre une solution économique et précise à courte portée, sans provoquer de dégâts collatéraux, notamment lors d’interceptions à proximité de zones civiles ou d’unités alliées.
Des missions réelles qui changent la donne
En 2025, les Mirage français ont opéré depuis Djibouti pour protéger les voies maritimes du Bab el-Mandeb. Ils ont participé à plusieurs interceptions de drones hostiles, de jour comme de nuit, dans un espace aérien surchargé.
Voici un récapitulatif des déploiements clés :
Mois | Localisation | Missions anti-drones effectuées |
Janvier | Mer Rouge | 2 |
Mars | Golfe d’Aden | 1 |
Juin | Détroit d’Ormuz | 3 |
Août | Djibouti | 5 |
Une solution pour soulager les Rafale
Les Mirage RMV sont bien plus abordables à entretenir que les Rafale. Leur déploiement sur des missions moins complexes libère les chasseurs de nouvelle génération pour les missions de dissuasion à plus haute valeur ajoutée. La stratégie française consiste ainsi à rentabiliser son parc d’avions en adaptant leur usage aux menaces contemporaines, sans recourir systématiquement à des moyens ultra-technologiques.
Un modèle exportable pour les alliés
De nombreux pays opèrent encore des Mirage anciens, comme la Grèce, le Maroc ou l’Inde. Le concept français pourrait servir de feuille de route pour ces nations confrontées à des flottes de drones émergentes. Avec un upgrade raisonnable, ces forces pourraient transformer leurs avions existants en intercepteurs efficaces et réactifs, sans investir dans de nouveaux chasseurs pour chaque menace.
Une stratégie hybride à suivre de près
La France combine désormais à ses systèmes sol-air (Mistral, Crotale, etc.) une capacité aérienne agile et modulaire. Cette double couche de défense renforce les marges d’action tout en limitant les coûts d’interception. La modernisation du Mirage 2000D RMV pourrait à terme être vue comme une décision stratégique majeure, aussi bien sur le plan opérationnel que budgétaire.
Source : Air Fan
Source image: Ministère des armées