La Chine sort du bois avec un véhicule anti-drones tout-en-un, capable de lancer jusqu’à 96 missiles miniatures dans un format mobile et modulaire. L’alerte est donnée : la guerre des essaims est entrée dans une nouvelle ère.
Déjà repéré lors du salon aérien de Zhuhai en 2022, le FK-3000 vient d’être aperçu à nouveau lors des répétitions d’un défilé militaire à Pékin. Avec sa capacité de saturation inégalée, il confirme l’ambition chinoise d’imposer un nouveau standard de défense sol-air à courte portée. L’Europe et les États-Unis peuvent-ils encore suivre ? Rien n’est moins sûr.
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Une architecture pensée pour l’assaut mobile
Développé par le géant CASIC (China Aerospace Science and Industry Corporation), le FK-3000 repose sur un camion tactique 6×6 Shaanxi SX2220, reconnu pour sa fiabilité et sa résistance tout-terrain. Ce porteur blindé est capable de se déplacer à environ 95 km/h tout en emportant une charge de plus de 15 tonnes. Cette mobilité lui permet d’accompagner des unités en mouvement rapide tout en assurant une couverture anti-aérienne instantanée. Contrairement à certains systèmes occidentaux restés statiques, le FK-3000 peut frapper en pleine manœuvre.
Une saturation jamais vue sur un système aussi compact
Le cœur du FK-3000 réside dans sa tourelle modulable capable d’embarquer différents types d’intercepteurs. Sur chaque flanc, on observe 12 conteneurs dont certains seraient quad-packés, permettant d’intégrer jusqu’à 96 mini-missiles. Selon le type de menace, l’opérateur peut combiner missiles classiques, micro-intercepteurs ou roquettes C-RAM, avec une profondeur de charge rarement atteinte dans un format mobile. Cette configuration permet de faire face à des vagues de drones simultanés, un scénario devenu réalité depuis l’Ukraine et la mer Rouge.
Une panoplie de capteurs pour une vision à 360°
L’arme ne vaut rien sans l’œil. Le FK-3000 embarque un radar à réseau phasé, une caméra infrarouge, un système électro-optique et un mât antenne pouvant assurer la liaison hors champ de vision (BLOS). Cette combinaison offre une traque automatisée à courte et moyenne portée, avec une détection active jour et nuit. Le système permettrait même une désignation partagée de cibles entre véhicules connectés, créant un réseau multi-nœuds tactiques comparable aux ambitions américaines du programme JADC2, mais opérationnel dès maintenant en Chine.
Une artillerie secondaire pour les cibles résiduelles
Outre les missiles, le FK-3000 aligne un canon automatique de 30 mm similaire à celui du système américain Stryker SHORAD capable de tirer des obus à détonation de proximité. Cette arme est redoutable contre les petits drones à basse altitude, souvent difficiles à accrocher par les radars. Le canon est stabilisé, téléopéré et peut tirer en mode rafale, avec un taux de feu estimé à plus de 200 coups par minute. Ce niveau de polyvalence dans l’interception, mêlant tir direct et missiles, renforce son efficacité de neutralisation.
⚠ Dates clés de développement et apparitions publiques
Événement | Date |
Première apparition publique | Novembre 2022 (Zhuhai Air Show) |
Observé à Pékin | Août 2025 (pré-défilé militaire) |
Lancement estimé | 2024-2025 |
Compatibilité avec UGV | En cours de tests |
Option export | En négociation (non officielle) |
Une configuration pensée pour le combat en essaim
Depuis 2022, les conflits en Ukraine, en mer Rouge et au Proche-Orient ont démontré la menace asymétrique des essaims de drones. Peu coûteux à produire, rapides à déployer, ces appareils saturent les défenses classiques. Le FK-3000 répond précisément à ce paradigme opérationnel nouveau, avec une capacité à cibler 20 à 30 drones simultanément sans rechargement. En version réseau, une batterie complète pourrait couvrir un rayon de 12 km, tout en adaptant le type de munition à chaque cible : drone, roquette, hélicoptère ou missile de croisière.
Une option de guerre électronique intégrée
Des versions du FK-3000 observées lors des défilés arborent une imposante dome antenne, laissant penser à l’intégration d’un système de brouillage. Cette capacité de guerre électronique permettrait de désorienter les drones ennemis avant même qu’ils n’atteignent le périmètre. Si cette fonction est confirmée, cela positionnerait le FK-3000 comme un véhicule anti-drones de troisième génération, combinant kinétique et non-kinétique, et capable de répondre à des attaques sans même avoir à tirer.
Une comparaison sans appel avec les systèmes occidentaux
Alors que le FK-3000 propose jusqu’à 96 missiles, les États-Unis doivent se contenter de configurations bien plus modestes :
- Stryker SHORAD : 8 Stinger ou 4 Hellfire
- Iron Dome (USMC) : 20 Tamir
- Enduring Shield : 18 AIM-9X
Aucun de ces systèmes ne propose une solution tout-en-un mobile, combinant missiles, canon, radar, optronique et guerre électronique. Même le Pantsir russe SMD-E, pourtant équipé pour les C-RAM, n’offre que 48 intercepteurs miniatures et ne dispose plus de canon. La surcapacité chinoise devient une évidence.
Données techniques à retenir
Caractéristique | Valeur |
Portée intercepteur | De 300 m à 12 km selon le missile |
Type d’interception | Drones, roquettes, hélicos, munitions |
Nombre max de missiles | 96 mini-intercepteurs (configuration quad-packée) |
Vitesse max du porteur | 95 km/h |
Radar | Réseau phasé, vision 360°, optronique + IR |
Canon secondaire | 30 mm, munitions airburst ou fusées de proximité |
Capacité C-RAM | Oui |
Système de brouillage | Oui (sur certaines versions observées) |
Source : TWZ