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Ce bijou technologique russe pouvait plonger plus profond que tous les autres mais devient le plus gros raté naval depuis la guerre froide

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Said LARIBI

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Pensé pour traquer les sous-marins américains dans les glaces arctiques, ce sous-marin russe à coque en titane était une merveille technologique. Mais trop cher, trop complexe, et livré en seulement …

Ce bijou technologique russe pouvait plonger plus profond que tous les autres mais devient le plus gros raté naval depuis la guerre froide

Pensé pour traquer les sous-marins américains dans les glaces arctiques, ce sous-marin russe à coque en titane était une merveille technologique. Mais trop cher, trop complexe, et livré en seulement deux exemplaires, il n’a jamais pesé sur l’équilibre mondial.

Capable de plonger plus profond, de filer plus vite et de faire moins de bruit que ses rivaux en acier, le Sierra II devait être le cauchemar des flottes occidentales. Mais entre rêve de domination et réalité industrielle, le projet a sombré. Deux seuls sous-marins ont vu le jour, et aujourd’hui, ils relèvent plus du musée que de la menace.

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Un monstre de technologie trop en avance

Au début des années 1980, l’URSS lance la classe Sierra II, pensée pour surpasser les submersibles américains. Son secret ? Une coque en titane à double enveloppe, capable de résister à des profondeurs extrêmes. Cette conception le rendait plus rapide, plus silencieux, et théoriquement invincible face aux armes de l’époque. Mais cette excellence avait un prix.

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Le prix de l’innovation sans limite

Construire un sous-marin en titane, ce n’est pas anodin. Le matériau est plus léger et plus résistant que l’acier, mais à un coût prohibitif : plus de 7 000 euros la tonne à l’époque, sans compter la soudure nécessitant une atmosphère d’argon. Le résultat : deux sous-marins seulement construits, le K-336 Pskov et le B-534 Nijni Novgorod, pour un budget démesuré.

Des performances inédites… sur le papier

En théorie, le Sierra II était un prédateur de l’ombre : 40 nœuds (74 km/h) en vitesse de pointe, profondeur de plongée supérieure à 600 mètres, missiles de croisière, torpilles et sonar ultra-sensible. Alimenté par un réacteur nucléaire OK-650, il pouvait rester des semaines sous l’eau. Mais dans la pratique, c’est une autre histoire.

Sous-marin de classe Sierra II. Crédit image : Creative Commons.
Sous-marin de classe Sierra II. Crédit image : Creative Commons.

Trop peu, trop tard

Avec seulement deux exemplaires, impossible de maintenir une présence continue sur les théâtres maritimes. Les flottes américaines et de l’OTAN alignaient, elles, des dizaines de sous-marins d’attaque. Les Sierra II ne pouvaient ni saturer les radars ni appuyer des opérations de grande ampleur. Une formule impressionnante mais isolée.

Sous-marin de classe Yasen, marine russe. Crédit image : Creative Commons.
Sous-marin de classe Yasen, marine russe. Crédit image : Creative Commons.

L’effet post-URSS : la chute brutale

La fin de l’URSS a gelé tous les projets de flotte en titane. L’industrie ne suivait plus, le financement était coupé, et la priorité était à la survie économique. Résultat : le Sierra II est resté une curiosité technique, fascinant les analystes mais inutilisé dans les conflits modernes.

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Des coques mémorables mais sans héritiers

Aujourd’hui, le Pskov et le Nijni Novgorod participent à quelques exercices, notamment dans l’Arctique, mais sans impact stratégique majeur. Ils n’ont pas inspiré de nouvelle génération. À l’inverse, les Américains ont préféré l’efficacité et la standardisation avec leurs classes Virginia ou Los Angeles.

Tableau comparatif : Sierra II vs Classe Virginia

Critère Sierra II (Russie) Virginia (USA)
Coque Titane double Acier
Profondeur max 600+ m 250-300 m
Vitesse max 74 km/h 46 km/h
Nombre d’unités 2 21+
Début service 1990 2004
Réacteur nucléaire OK-650 S9G
Missiles Torpilles + Cruise Torpilles + Tomahawk

 

Source : NSJ

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