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Airbus craint l’arrivée de ce nouveau concurrent qui n’est ni nord-américain ni européen et qui commence à accaparer de nombreux marchés en Asie

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Guillaume Aigron

Guillaume Aigron

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Le pari d’Embraer avec son avion C-390 Millennium pour attaquer le marché asiatique.  C’est une poignée de main qui pourrait bouleverser les équilibres industriels du ciel asiatique. À New Delhi, …

Airbus craint l'arrivée de ce nouveau concurrent qui n'est ni nord-américain ni européen et qui commence à accaparer de nombreux marchés en Asie

Le pari d’Embraer avec son avion C-390 Millennium pour attaquer le marché asiatique. 

C’est une poignée de main qui pourrait bouleverser les équilibres industriels du ciel asiatique. À New Delhi, le constructeur brésilien Embraer s’est associé au groupe indien Mahindra pour pousser son biréacteur militaire C-390 Millennium dans les rangs de l’armée de l’air indienne. Une manœuvre stratégique bien sentie, à l’heure où les flottes soviétiques vieillissent et où l’Asie s’impose comme le nouveau terrain de jeu des grands avionneurs.

Au salon aéronautique de Séoul, quelques jours plus tard, l’appareil est en vitrine. Son fuselage gris acier reflète les projecteurs coréens, ses réacteurs semblent prêts à s’élancer. Les ingénieurs brésiliens se frottent les mains, Embraer est en train de s’offrir une place à la table des grands !

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Le 17 octobre 2025, il ne s’agissait pas « que » d’un simple accord de partenariat. À New Delhi, 2 pays ont renverser la table et montrer leur volonté de rééquilibrer les cartes du transport militaire mondial. Embraer apporte l’avion, Mahindra la chaîne d’assemblage. Ensemble, ils veulent proposer à l’Inde un appareil non seulement efficace mais produit localement. Un atout décisif dans le cadre de l’ambitieux programme indien Atmanirbhar Bharat, qui vise à réduire la dépendance extérieure en matière de défense.

Leur objectif ? Remplacer les vieux Antonov An-32 par un biréacteur moderne, polyvalent, et surtout fabriqué en Inde. Formation, entretien, chaînes logistiques, pièces détachées : tout est pensé pour créer un écosystème complet, capable de faire tourner la machine sans soutien extérieur.

Élément du partenariat Responsable principal
Assemblage final Mahindra Aerospace (Inde)
Conception et certification Embraer Defense & Security (Brésil)
Maintenance / MRO Joint-venture Mahindra & HAL
Soutien logistique et formation Embraer Training Systems

Dans les couloirs du ministère de la Défense indien, on murmure que cette coopération pourrait générer plus de 3 000 emplois, dans des régions qui n’ont jamais vu décoller autre chose que des cerfs-volants. C’est aussi cela, la puissance douce d’un avion : il transporte plus que du fret.

Une percée brésilienne dans un ciel asiatique très disputé

Embraer n’en est pas à son coup d’essai. L’Europe lui a déjà ouvert ses portes. Le C-390 équipe les armées portugaises, hongroises, néerlandaises et bientôt autrichiennes. Fort de ces succès, le constructeur veut maintenant s’ancrer durablement dans le paysage stratégique asiatique, où les besoins explosent.

Indonésie, Malaisie, Thaïlande… Partout, les vieux avions soviétiques ou américains fatiguent. L’Asie représente désormais près de la moitié du marché mondial pour les avions de transport de taille moyenne. Embraer, jusqu’ici discret, s’invite dans la danse, et veut jouer les trouble-fête entre Airbus et Lockheed Martin.

Le contexte joue en sa faveur : les budgets militaires sont en hausse et tout semble indiquer qu’il y a de la place pour un nouveau venu qui aurait déjà de l’expérience dans le domaine et le C-390 ne manque pas d’arguments !

Le C-390, un vrai cheval de trait des temps modernes

Derrière sa silhouette sobre, le C-390 cache une petite révolution. Fini les 4 moteurs à hélice du C-130, place à deux réacteurs modernes IAE V2500, les mêmes que ceux de nombreux avions civils. Résultat : une vitesse de croisière de 870 km/h, soit plus de 200 km/h de plus que son concurrent américain.

Lee C-390 peut emporter jusqu’à 26 tonnes de matériel. Il peut atterrir sur des pistes en terre, larguer des parachutistes, transporter un blindé ou évacuer des blessés. C’est un couteau suisse volant, conçu pour des armées qui veulent tout faire avec un seul avion.

À gauche : C-130 J / à droite : A400 M.
À gauche : C-130 J / à droite : A400 M.
Modèle Charge utile Vitesse de croisière Autonomie (max)
Embraer C-390 Millennium 26 tonnes 870 km/h 2 800 km
Lockheed C-130J 19 tonnes 650 km/h 3 300 km
Airbus A400M 37 tonnes 780 km/h 3 400 km

Ce n’est pas le plus gros, mais c’est le plus nerveux de sa catégorie. Et c’est suffisant pour que la Corée du Sud l’adopte officiellement l’an dernier, dans le cadre de son programme LTA-II.

Source : https://www.embraer.com/media-center/en/?mediatype=NEWS&detail=22551

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