Un rapport de la télévision d’État chinoise a montré des J-16 affronter des Rafale dans des exercices de simulation militaire. Derriere cette mise en scène : l’IA, les conflits à venir et une compétition militaire qui s’intensifie dans le Pacifique.
La Chine ne se contente plus de faire voler ses chasseurs : elle les fait gagner dans des simulations. Dans un rare reportage diffusé à la télévision d’État, l’Armée populaire de libération (APL) a montré des affrontements virtuels entre ses avions J-16 et des Rafale. L’objectif ? Tester les limites de ses pilotes, de ses stratégies, et de ses algorithmes de guerre, à l’heure où la menace d’un conflit s’approchant de Taïwan est bien réelle.
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La simulation comme champ de bataille
Les jeux de guerre ne sont plus de simples exercices. En Chine, ils deviennent des laboratoires à ciel fermé pour la doctrine militaire numérique. Dans la ville de Xuchang, plus de 20 unités militaires ont participé à un exercice incluant des combats aériens simulés entre huit J-16 chinois et six Rafale occidentaux. L’enjeu n’est pas anodin : le Rafale est l’un des rares avions occidentaux exportés massivement, en service en Inde, en Égypte et bien sûr en France.
Une mise en scène soigneusement calibrée
Le reportage de CCTV ne montre ni les résultats précis de l’affrontement, ni les méthodes utilisées. Mais les images d’écrans tactiques, de tableaux de stratégie et d’officiers en uniforme désignant des « threats » (menaces) parlent d’elles-mêmes. Derrière l’exercice, il s’agit surtout d’affirmer la crédibilité de la puissance chinoise face aux standards de l’OTAN. Montrer que le J-16, dérivé du Su-30 russe, peut tenir tête à un chasseur de 4e++ génération.
Des rumeurs persistantes sur des affrontements réels
Quelques mois avant ce reportage, le Pakistan aurait affirmé que des Rafale indiens avaient été abattus par des J-10C chinois lors d’un accrochage. L’Inde n’a pas confirmé. Mais selon des sources américaines relayées par Reuters, au moins deux avions indiens auraient été perdus, dont un Rafale. Si cette information s’avère exacte, ce serait la première perte confirmée d’un Rafale en combat, et une victoire symbolique pour l’industrie chinoise.

Objectif Taïwan : préparer la guerre future
Les J-16 opèrent régulièrement autour de Taïwan, souvent en binôme avec les J-20 furtifs. Le but est clair : tester les réactions, peaufiner les tactiques, et saturer les défenses adverses. Le simulateur permet d’entraîner les pilotes à tous les scénarios : interception, combat BVR (au-delà de la portée visuelle), dogfight rapproché. Et surtout, cela se fait sans aucun risque humain ni politique.
L’IA entre dans la boucle décisionnelle
La véritable révolution se joue dans les systèmes d’IA militaires chinois. L’APL intègre désormais l’intelligence artificielle dans ses plateformes de simulation : moteur temps réel, analyse big data, algorithmes adaptatifs. Cela permet de simuler des opérations conjointes terre-mer-air-espace-cyberélectronique avec un degré de précision jamais atteint. Un officier l’a confié : « l’IA ne remplace pas l’humain, mais elle accélère la prise de décision et offre des angles d’analyse nouveaux ».

Guerre cognitive et guerre électronique
Au-delà de l’affrontement physique, la Chine mise aussi sur la déstabilisation des perceptions. L’objectif n’est pas seulement de tirer, mais de contrôler le tempo informationnel. Les simulateurs forment aussi les officiers à réagir aux brouillages, aux cyber-attaques, aux fuites de données. Une guerre totale, où le champ de bataille s’étend jusqu’aux réseaux sociaux et au cloud.
Ce que prépare vraiment la Chine
Ce n’est pas un hasard si ces simulations sont diffusées maintenant. Elles envoient un signal stratégique clair : la Chine est prête à mesurer ses capacités face à des chasseurs occidentaux de référence. Mais aussi à anticiper tous les conflits hybrides. Taïwan n’est pas cité, mais il est partout en filigrane.
Source : CCTV