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La Turquie marque l’histoire mondiale de l’aviation avec le premier drone à abattre dans le ciel une cible supersonique mouvante

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Guillaume Aigron

Guillaume Aigron

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Grande première mondiale pour le bijou technologique turc. Un éclair venu d’Anatolie, une cible en mouvement et un drone sans pilote qui réussit l’impossible : abattre un avion à réaction …

La Turquie marque l'histoire mondiale de l'aviation avec le premier drone à abattre dans le ciel une cible supersonique mouvante

Grande première mondiale pour le bijou technologique turc.

Un éclair venu d’Anatolie, une cible en mouvement et un drone sans pilote qui réussit l’impossible : abattre un avion à réaction avec un missile air-air, sans qu’aucun humain ne tienne le manche ! Le Bayraktar KIZILELMA, fleuron de la jeune industrie turque de défense, vient d’entrer dans l’histoire.

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La vidéo « témoin »  est juste en dessous. On peut y voir une cible aérienne à réaction (ici un drone supersonique) qui est repéré par le KIZILELMA qui a bien détectée l’engin, l’a poursuivi, verrouillé et détruit.

C’est la première fois au monde qu’un drone de combat autonome intercepte et neutralise une cible aérienne aussi rapide à l’aide d’un missile air-air à longue portée.

Caractéristiques du KIZILELMA :

Paramètre Bayraktar KIZILELMA
Type Drone de combat furtif sans pilote
Poids au décollage 6 000 à 6 500 kg
Mission Combat aérien, supériorité aérienne, attaque au sol
Radar AESA (phases actives)
Missile utilisé Missile air-air à longue portée (non précisé)
Première interception confirmée Novembre 2025 (Sinop)
Événement marquant Première destruction d’une cible à réaction par un drone autonome

La presse internationale n’a pas manqué le rendez-vous. L’agence russe TASS salue un « exploit technologique ». Xinhua évoque une « fusion technique réussie entre radars, capteurs et armements ». En Israël, les médias parlent d’un « précédent historique ». Et jusqu’en Inde, NDTV affirme : « un tournant mondial dans la guerre aérienne vient d’être franchi ».

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Du sol au ciel : l’ascension du projet KIZILELMA

Baykar, l’entreprise turque qui développe ce drone, avait promis un appareil capable de faire jeu égal avec des chasseurs pilotés. On était en 2021. Aujourd’hui, quatre ans plus tard, la promesse semble sinon tenue, au moins en bonne voie. KIZILELMA, littéralement « la pomme rouge », symbole mythologique turc de la quête impossible, a abattu une cible supersonique.

Ce drone un appareil de plus de 6 tonnes, doté d’un radar AESA, d’une avionique avancée et surtout d’une autonomie tactique renforcée par l’intelligence artificielle embarquée.

Loin des frappes lentes et verticales de drones MALE comme les Reaper ou les TB2, le KIZILELMA se positionne comme un chasseur autonome.

Une rupture dans la doctrine mondiale des drones

Jusqu’ici, les drones servaient surtout de tireurs embusqués. Surveillance, frappes de précision, opérations d’assassinat ciblé. Le combat aérien, ce que les pilotes appellent le dogfight, restait un domaine encore exclusivement humain. I

Le KIZILELMA a montré que cela aussi pouvait désormais se faire sans pilote. Il a ouvert une brèche. Et cette brèche pourrait bouleverser l’aviation militaire.

Car la Turquie n’est pas seule à travailler sur ces concepts. La Chine teste ses drones FH-97A. Les États-Unis misent sur les programmes Skyborg et Collaborative Combat Aircraft (CCA). L’Australie a son Ghost Bat. Et la Russie, elle, pousse le développement du S-70 Okhotnik. Mais aucun de ces engins n’a encore démontré en vol réel une capacité air-air opérationnelle comme celle exhibée par le KIZILELMA.

Un marché stratégique qui aiguise les appétits

Ce tir réussi place la Turquie dans une position de pionnier commercial. Le drone turc pourrait séduire de nombreux pays souhaitant accéder à une capacité de supériorité aérienne sans pilote, sans dépendre des alliances occidentales ni des technologies russes ou chinoises.

Le marché est vaste. Selon les estimations de l’industrie, les drones de combat autonomes pourraient représenter plus de 65 milliards d’euros d’ici 2035, avec une croissance portée par les tensions régionales, la modernisation des forces aériennes et la baisse de coût des capteurs et calculateurs embarqués.

Déjà, plusieurs États : Qatar, Azerbaïdjan, Kazakhstan, pays d’Afrique du Nord ont exprimé leur intérêt stratégique pour le système. Les performances du KIZILELMA pourraient le propulser en tête des exportations turques de défense dans les dix prochaines années.

Une démonstration de force pour l’industrie turque

L’onde de choc dépasse la seule sphère technologique. Ce succès marque l’émergence d’un nouveau visage de l’industrie turque : agile, autonome, innovant. Dans une période où l’accès aux technologies de pointe est souvent verrouillé par les puissances occidentales, Ankara trace une voie alternative, mêlant savoir-faire local, coopération sélective et démonstration opérationnelle.

Baykar, déjà célèbre pour son drone TB2 (utilisé notamment en Ukraine, Libye ou au Haut-Karabagh) s’impose désormais comme un acteur majeur de la guerre aérienne du futur.

Une course mondiale pour l’aérien autonome

Le succès du KIZILELMA s’inscrit dans une compétition technologique mondiale qui redéfinit les rapports de force dans le ciel. Aux États-Unis, le programme Collaborative Combat Aircraft (CCA) vise à créer des drones capables d’accompagner les F-35 et NGAD, avec une intelligence artificielle coopérative et des armements air-air. L’Australie a déjà dévoilé son Ghost Bat (ex-Loyal Wingman), développé avec Boeing, qui vole en formation avec des chasseurs pilotés. En Chine, le FH-97A est conçu comme une aile autonome, capable d’intercepter des menaces à grande vitesse. La Russie mise sur le S-70 Okhotnik, un engin furtif doté d’un armement complet, conçu pour opérer aux côtés du Su-57. Enfin, l’Europe explore le concept via le Future Combat Air System (FCAS) franco-allemand-espagnol, dont l’avatar sans pilote n’a pas encore vu le jour.

Ces programmes sont tous plus lourds, plus complexes, mais aucun n’a, à ce jour, abattu une cible aérienne comme l’a fait le KIZILELMA.

Programme Pays Statut Mission principale Capacité air-air prouvée
Bayraktar KIZILELMA Turquie Essais opérationnels Combat aérien autonome Oui (cible détruite en 2025)
CCA (Skyborg) États-Unis Prototypes en vol Appui, supériorité aérienne Non (en développement)
Ghost Bat Australie / Boeing Vols d’essai Appui de chasseurs pilotés Non
FH-97A Chine Phase de test Patrouille, interception Non
S-70 Okhotnik Russie Essais avancés Chasseur furtif autonome Non
FCAS (drone NGF) France / Allemagne / Espagne Concept en développement Drone accompagnateur Non

 

Source : https://www.saraymedya.com/haber/bayraktar-kizilelma-nin-tarihi-basarisi-dunya-basininda-gundem-oldu_220981

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