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Ce prototype recalé est devenu une légende : l’avion de chasse qu’il a inspiré a conquis le monde pendant 50 ans

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Said LARIBI

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Ce prototype américain recalé est devenu le rival le plus durable de Dassault : l’ascension mondiale d’un avion rejeté par l’US Air Force Recalé dans les années 70, le YF‑17 …

Ce prototype recalé est devenu une légende : l’avion de chasse qu’il a inspiré a conquis le monde pendant 50 ans

Ce prototype américain recalé est devenu le rival le plus durable de Dassault : l’ascension mondiale d’un avion rejeté par l’US Air Force

Recalé dans les années 70, le YF‑17 “Cobra” a fini par donner naissance au F/A‑18 Hornet, l’un des avions de chasse multirôles les plus diffusés du camp occidental. Canada, Australie, Suisse, Espagne, Finlande ou Koweït ont fait le choix du Hornet ou du Super Hornet plutôt que des solutions françaises, illustrant les limites de l’influence militaire de Paris au sein de ses propres partenaires.

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Un duel aux airs de revanche

Le YF‑17 voit le jour dans les années 70 comme candidat au programme de chasseur léger de l’USAF. Face à lui, le YF‑16 s’impose comme vainqueur en 1975. Moins cher, plus simple à entretenir, le F-16 écrase son rival sur l’autel du budget. Le prototype YF‑17 est enterré, du moins en apparence. Car son design bimoteur attire vite l’œil d’un autre corps d’armée.

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Renaissance en mer

C’est la US Navy qui sauve le YF‑17 en quête d’un successeur pour ses Corsair II. Northrop et McDonnell Douglas le transforment en avion embarqué : train renforcé, ailes agrandies, architecture multirôle. Le F/A‑18 Hornet naît de cette alliance et devient un véritable couteau suisse aérien. Chasse, attaque au sol, reconnaissance : il fait tout, bien, et pas cher.

Une carrière internationale

Entré en service au début des années 80, le F/A‑18 devient vite un pilier stratégique. Soutenu par Washington, il séduit Canada, Australie, Suisse, Espagne, Finlande, Koweït. Les Mirage 2000 s’exportent eux aussi (Égypte, Grèce, Inde, Taïwan…), mais leur diffusion reste limitée aux pays non alignés ou hors cœur OTAN. Le contraste est flagrant dans le choix des pays occidentaux.

(31 janvier 2009) Un F/A-18 Super Hornet de l'escadron de chasse et d'attaque (VFA) 31 « Tomcatters » décolle du pont d'envol de l'USS Theodore Roosevelt (CVN 71). Le porte-avions de classe Nimitz et son groupe aérien embarqué (CVW) 8 opèrent dans la zone de responsabilité de la 5e flotte et s'attachent à rassurer les partenaires régionaux quant à l'engagement des États-Unis en matière de sécurité, gage de stabilité et de prospérité mondiale. (Photo de l'US Navy prise par le spécialiste des communications de 3e classe Jonathan Snyder/Diffusion autorisée)
(31 janvier 2009) Un F/A-18 Super Hornet de l’escadron de chasse et d’attaque (VFA) 31 « Tomcatters » décolle du pont d’envol de l’USS Theodore Roosevelt (CVN 71). Le porte-avions de classe Nimitz et son groupe aérien embarqué (CVW) 8 opèrent dans la zone de responsabilité de la 5e flotte et s’attachent à rassurer les partenaires régionaux quant à l’engagement des États-Unis en matière de sécurité, gage de stabilité et de prospérité mondiale. (Photo de l’US Navy prise par le spécialiste des communications de 3e classe Jonathan Snyder/Diffusion autorisée)

Les limites d’une puissance

Le Mirage 2000 a connu une carrière honorable avec plus de 280 unités exportées. Mais le retour du Rafale dans les années 2010 n’efface pas un fait : dans les appels d’offres clés des pays de l’OTAN, c’est l’Amérique qui dicte. Suisse, Canada, Finlande, Espagne ont préféré F/A‑18 ou F-35. Les échecs du Rafale en Corée, au Maroc ou à Singapour ont pesé lourd.

L’ombre du politique

Au-delà des performances, le F/A‑18 incarne l’alignement OTAN. Interopérabilité, maintenance, armement standardisé : Washington vend un écosystème complet, pas juste un avion. Dassault, isolé, peine à rivaliser face aux offres groupéesaméricaines. Le soutien diplomatique de Paris ne pèse pas face à la puissance de feu commerciale des États-Unis.

Un avion F/A-18E Super Hornet de l'US Navy, appartenant à l'escadron de chasse et d'attaque 137, décolle du pont d'envol du porte-avions USS Abraham Lincoln (CVN 72) en mer, dans l'océan Pacifique, le 2 février 2009.(Photo du département de la Défense, prise par le maître de 2e classe James R. Evans, US Navy. (Diffusion autorisée))
Un avion F/A-18E Super Hornet de l’US Navy, appartenant à l’escadron de chasse et d’attaque 137, décolle du pont d’envol du porte-avions USS Abraham Lincoln (CVN 72) en mer, dans l’océan Pacifique, le 2 février 2009. (Photo du département de la Défense, prise par le maître de 2e classe James R. Evans, US Navy. (Diffusion autorisée))

Une longévité unique

La production du Super Hornet a été prolongée jusqu’en 2027, dernier sursaut d’un avion conçu dans les années 70. Peu de chasseurs peuvent revendiquer une telle durabilité industrielle. Le F-16 fait mieux en volume, mais le F/A‑18 s’impose comme le roi de l’aviation embarquée, dans l’ombre du YF‑17 fantôme qu’il a sublimé.

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Leçons d’un échec stratégique

Le cas du F/A‑18 révèle un angle mort français : malgré des avions performants, Paris échoue à imposer ses choix aux pays alliés. Le F‑35 verrouille désormais les marchés OTAN. Le Rafale résiste hors de ce périmètre, mais la stratégie militaire française reste contournée par les grands acheteurs occidentaux. L’influence s’érode, lentement mais sûrement.

Sources :

  • NSJ
  • Flight Global
  • Defense News

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