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La Corée du Sud veut lancer « seule » ce blindé high-tech qui pourra détruire un char à 8 km et résister à un drone kamikaze

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Guillaume Aigron

Guillaume Aigron

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Le K-NIFV veut s’imposer comme la nouvelle référence mondiale de l’infanterie mécanisée. La Corée du Sud dévoile un nouveau monstre blindé : le K-NIFV, successeur attendu du K200/A1, intégralement nationalisé …

La Corée du Sud veut lancer « seule » ce blindé high-tech qui pourra détruire un char à 8 km et résister à un drone kamikaze

Le K-NIFV veut s’imposer comme la nouvelle référence mondiale de l’infanterie mécanisée.

La Corée du Sud dévoile un nouveau monstre blindé : le K-NIFV, successeur attendu du K200/A1, intégralement nationalisé et taillé pour la guerre moderne.
Inspiré du Redback australien mais largement modifié, ce véhicule d’infanterie peut embarquer 8 soldats, tirer des missiles longue portée et neutraliser des drones en vol.
Il est bardé de radars, capteurs optiques, missiles et tourelles téléopérées.
Un programme ambitieux… et un message clair envoyé à Pyongyang comme à Pékin !

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Le K-NIFV, un blindé conçu pour une nouvelle génération de guerre

Lors du salon ADEX 2025 à Séoul, Hanwha Aerospace a dévoilé le prototype du K-NIFV (Korean New Infantry Fighting Vehicle), un blindé chenillé qui ambitionne de remplacer à terme les 1 500 K200/A1 encore en service dans les rangs de l’armée sud-coréenne. Le K-NIFV est dérivé du Redback IFV, choisi par l’Australie dans le cadre du programme Land 400 Phase 3, mais fortement nationalisé.

L’objectif est de se libérer de toute dépendance étrangère. Exit les équipements israéliens, place aux systèmes sud-coréens, du moteur aux missiles. À la clé, un blindé modulaire, surpuissant, mais taillé pour une production rapide et rationalisée.

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Un châssis renforcé, un moteur coréen, et des options hybrides

Le K-NIFV conserve la configuration 3 membres d’équipage + 8 fantassins à l’arrière. Mais sous la coque, tout change : l’ancien moteur allemand MTU laisse place à un moteur SMV-1000 de 1 000 chevaux signé STX, offrant un rapport poids/puissance de plus de 23 ch/tonne.

Sa masse au combat est d’environ 43 tonnes. Ses chenilles sont toujours en caoutchouc, fournies par Soucy (Canada) mais la Corée prévoit déjà l’avenir : une version hybride est envisagée pour le Block 2, intégrant un groupe motopropulseur électrique.

Côté protection, Hanwha a développé un kit anti-mines spécifique, conçu avec Welcron et d’autres industriels coréens. L’approche est claire : faire mieux que les blindés israéliens Plasan, tout en gardant la silhouette compacte et basse du Redback.

Une tourelle nouvelle génération 100 % sud-coréenne

La tourelle Elbit à deux hommes a été remplacée par une tourelle téléopérée conçue par Hanwha Aerospace, selon la demande de l’armée sud-coréenne. Plus légère, plus compacte, elle libère de l’espace à l’arrière et réduit le profil radar du véhicule.

Son armement principal ?

  • Un canon de 40 mm de SNT Dynamics, utilisant des munitions télescopées de Poongsan, dont les versions airburst anti-drones sont en développement.
  • Une station téléopérée de 12,7 mm en position centrale.
  • Deux lance-missiles antichar TApiers-L (portée : 8 km), en remplacement du Spike israélien.

La véritable innovation se trouve dans l’architecture de combat en réseau : radars AESA, capteurs électro-optiques, tourelle intelligente, tout est pensé pour détecter, désigner, et engager automatiquement des menaces comme les drones ou missiles entrants.

Principales caractéristiques du K-NIFV :

Élément Détails
Équipage + fantassins 3 + 8
Moteur SMV-1000 (1 000 ch)
Armement principal Canon 40 mm, munitions télescopées
Missiles antichar 2 x TApiers-L (8 km)
Protection Kit anti-mines + APS + DIRCM
Poids en ordre de combat 43 tonnes
Mobilité Chenilles caoutchouc (Soucy)


Une défense active en couches contre missiles et drones

Le K-NIFV intègre une protection active en couches conçue par Hanwha Aerospace et Hanwha Systems, reposant sur une suite radar AESA à 360°, des capteurs électro-optiques, et des effecteurs explosifs montés sur tourelles pivotantes.

Cette architecture s’inspire du système israélien Iron Fist, mais avec une innovation majeure : les effecteurs sont fermés à l’arrière, réduisant considérablement les risques pour les équipements environnants. Quatre munitions sont prêtes à l’emploi, et une option complémentaire est en développement : un système DIRCM (contre-mesures infrarouges directionnelles), dérivé des modules utilisés sur les aéronefs.

Cette approche permettra de réserver les munitions actives aux menaces les plus critiques, et d’utiliser le laser pour déstabiliser les missiles à guidage IR. Un système complet, TRL 6, en cours de qualification, qui doit être baptisé officiellement au KADEX 2026.

Véhicule de combat d'infanterie K200A1 des forces armées de la République de Corée
Véhicule de combat d’infanterie K200A1 des forces armées de la République de Corée

Une feuille de route claire : production dès 2030

Le développement du K-NIFV a été lancé en octobre 2024 avec un budget de 34,5 milliards de wons (soit environ 210 millions d’euros), une somme modeste car le programme réutilise de nombreux composants existants, déjà éprouvés.

Ce développement s’étale sur 42 mois, en partenariat avec le Korea Research Institute of Defence Technology Planning and Advancement, pour une entrée en service espérée en 2030. Hanwha espère voir le programme basculer en “fast-track” afin de démarrer la production plus tôt.

Et pour cause : l’armée sud-coréenne possède encore plus de 1 500 K200/A1, dont les premiers exemplaires datent de la fin des années 1980.
Un programme de modernisation est en cours, mais le K-NIFV s’impose déjà comme son successeur naturel.

Aussi rapide qu’une météorite, ce canon futuriste japonais est un cauchemar pour les drones et missiles et une claque technologique pour la Chine et les Etats-Unis

Une exportation à surveiller de très près

Avec le Redback déjà adopté par l’Australie, Hanwha dispose désormais d’une base industrielle et logistique crédible pour proposer le K-NIFV à l’export. Entièrement nationalisé, sans dépendances israéliennes ou européennes, le blindé pourrait séduire des pays soumis à restrictions d’achat, ou cherchant des plateformes compatibles OTAN mais hors OTAN.

La version hybride, les modules anti-drones, la protection active, les missiles longue portée : autant d’arguments pour se démarquer d’un CV90, d’un Lynx, ou même d’un Puma.

Un blindé conçu dans un monde tendu, pensé pour des guerres où la menace vient d’en haut, d’en face, et parfois… de l’intérieur.

Et si le prochain standard de l’infanterie mécanisée venait de Corée du Sud ?

Source : https://www.edrmagazine.eu/adex-2025-k-nifv-the-korean-new-infantry-fighting-vehicle-proposal-by-hanwha-aerospace

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