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La coopération militaire entre les Etats-Unis et le Royaume-Unis franchit un cap : leur missile nucléaire sous-marin va pouvoir frapper à 12 000 km pendant encore 50 ans

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Said LARIBI

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Modernisation nucléaire à 3 milliards d’euros : Washington et Londres misent tout sur leur missile Trident jusqu’en 2080 Les États-Unis et le Royaume-Uni vont investir massivement dans la modernisation de …

La coopération militaire entre les Etats-Unis et le Royaume-Unis franchit un cap : leur missile nucléaire sous-marin va pouvoir frapper à 12 000 km pendant encore 50 ans

Modernisation nucléaire à 3 milliards d’euros : Washington et Londres misent tout sur leur missile Trident jusqu’en 2080

Les États-Unis et le Royaume-Uni vont investir massivement dans la modernisation de leur arsenal nucléaire sous-marin dès 2026. Le missile Trident II D5, au cœur de cette stratégie, sera remis à niveau pour rester redoutable jusqu’à la fin du siècle.

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Des sous-marins mis à niveau dès 2026

Washington et Londres ont annoncé une vaste modernisation conjointe de leur force de dissuasion nucléaire embarquée. Ce chantier, baptisé Increment 8, démarrera en octobre 2026. Il prévoit la mise à jour des systèmes de navigation embarqués sur les sous-marins Ohio et Columbia pour la marine américaine, ainsi que sur les Vanguard et Dreadnought pour la Royal Navy britannique. En clair, il s’agit de permettre à ces navires stratégiques de maintenir un niveau de précision irréprochable, même lors de patrouilles longues sans aucun contact avec la surface.

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Un missile discret mais décisif

Le Trident II D5 ne cherche pas les projecteurs. Ce missile balistique mer-sol à trois étages, long de 13,4 mètres pour un poids de près de 59 100 kg, transporte jusqu’à 2 800 kg d’ogives nucléaires. Il est capable de frapper une cible à 12 000 km avec une marge d’erreur de seulement 90 mètres. Son secret ? Une navigation de précision, renforcée par une référence stellaire, qui guide chaque missile même en pleine mer. Ce n’est pas une arme de guerre, c’est une garantie de représailles.

Lockheed Martin en chef d’orchestre

Pour mener ce programme colossal estimé à 2,8 milliards d’euros, les deux marines s’appuieront sur Lockheed Martin, via sa division Rotary and Mission Systems. Le groupe aura la charge du design matériel et logiciel, des tests, de l’installation, de la maintenance, mais aussi des pièces détachées. L’objectif est simple : garantir une dissuasion crédible jusqu’aux années 2080, en assurant un haut niveau de disponibilité tout au long de la vie opérationnelle des nouveaux sous-marins Columbia et Dreadnought.

Une puissance silencieuse à portée stratégique extrême (Source : Lockheed Martin)
Une puissance silencieuse à portée stratégique extrême (Source : Lockheed Martin)

Un enjeu : maintenir l’alignement parfait

La précision du Trident repose sur l’alignement absolument stable de son système de navigation. Or, les dérives de capteurs et les années de patrouille peuvent altérer cette performance. Increment 8 vise donc à moderniser toute la chaîne : capteurs, interfaces, calculs de tir. Ce nouveau standard technologique permettra un ajustement plus fin, une réduction des erreurs et surtout des interventions plus rapides lors des périodes d’entretien en chantier naval.

Premiers tests validés en 2025

En septembre 2025, un sous-marin Ohio a déjà réalisé un test grandeur nature au large de la Floride. Ce tir visait à vérifier la fiabilité de la configuration la plus récente du Trident II D5, dans le cadre du programme d’extension de vie. Les résultats ont rassuré le Pentagone : la précision est restée optimale, même après des décennies de service. Une étape cruciale avant le déploiement massif de la modernisation.

Un partenariat ancien et stratégique

La coopération entre Washington et Londres dans le domaine nucléaire ne date pas d’hier. Le Polaris Sales Agreement, signé en 1963 puis révisé en 1982, encadre cette alliance. Les États-Unis fournissent les missiles balistiques, le Royaume-Uni conçoit ses propres têtes nucléaires et sous-marins. Cette synergie réduit les coûts, garantit une interopérabilité parfaite et permet de partager une base technologique commune pour toute évolution future.

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Un calendrier clair et des milliards en jeu

Le démarrage du programme est prévu pour le 1er octobre 2026. Voici un tableau des principales étapes :

Étape Date prévue Détails clés
Début des travaux 1er octobre 2026 Lancement officiel du programme Increment 8
Premiers lots livrés 2027-2028 Livraison du matériel pour les premiers sous-marins
Intégration complète 2029-2030 Tous les bâtiments concernés seront équipés du nouveau système
Durée de vie du missile Jusqu’aux années 2080 Cohérence avec la durée de vie des classes Columbia et Dreadnought

Les budgets prévisionnels sont à la hauteur de l’ambition :

  • 2,8 milliards d’euros issus du budget FY26 de la marine américaine
  • 370 millions d’euros additionnels injectés via une loi fédérale spéciale

Source : US Army

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