Les États-Unis viennent de rappeler au monde entier que leur force de dissuasion nucléaire est toujours bien en place, et opérationnelle à la seconde près.
Dans la nuit du 5 novembre, un missile balistique intercontinental Minuteman III a été lancé avec succès depuis la base spatiale de Vandenberg. Derrière ce test de routine se cache une démonstration technologique et stratégique qui en dit long sur la posture actuelle de Washington.
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Une nuit, un tir, un message clair
À 1h35 du matin, heure locale, un missile Minuteman III non armé a quitté le sol californien pour parcourir plus de 6 700 km jusqu’à l’atoll de Kwajalein, dans les îles Marshall. L’objectif ? Tester la fiabilité, la précision et la capacité opérationnelle de ce pilier historique de la dissuasion nucléaire américaine. Ce tir, baptisé GT 254, s’est déroulé sans accroc, selon les responsables militaires sur place.
Un vieux missile, mais toujours redoutable
Le Minuteman III n’est pas un jouet dernier cri. Mis en service dans les années 1970, ce missile balistique intercontinental reste pourtant l’un des systèmes d’armes les plus fiables des États-Unis. Malgré son âge, il bénéficie de mises à jour régulières pour maintenir son efficacité. Sa portée dépasse les 13 000 km, et sa charge utile peut emporter plusieurs têtes nucléaires. Une puissance destructrice toujours d’actualité.
Un lancement coordonné depuis les airs
Particularité de ce test : le missile a été déclenché non pas depuis un silo fixe, mais depuis un avion de commandement de la Navy – un E-6B Mercury. Grâce à l’Airborne Launch Control System, les forces américaines peuvent activer un tir nucléaire même si leurs centres de commandement au sol étaient neutralisés. Ce type de démonstration vise à rassurer les alliés et à dissuader les adversaires.

Une logistique impressionnante
Plusieurs unités ont collaboré sur ce test : le 625e escadron stratégique, les ailes de missiles du 90e escadron à F.E. Warren, les équipes de test du 377e groupe d’évaluation… Chaque lancement mobilise des centaines de techniciens, ingénieurs et militaires. À l’arrivée, les données collectées par radars, capteurs optiques et systèmes de télémétrie servent à calibrer la fiabilité du système, point par point.
Tableau : Données clés du test GT 254
| Élément | Détail |
| Date du tir | 5 novembre 2025 |
| Heure | 1h35 (heure Pacifique) |
| Lieu de départ | Vandenberg Space Force Base, Californie |
| Destination | Atoll de Kwajalein, Îles Marshall |
| Distance parcourue | Environ 6 700 km |
| Type de missile | Minuteman III |
| Système de déclenchement | Airborne Launch Control System |
| Unités impliquées | AFGSC, Navy, US Space Force |
Un test, pas une provocation
Les autorités américaines l’ont précisé : ce lancement n’est pas lié à l’actualité géopolitique, mais s’inscrit dans une série de tests réguliers visant à garantir la fiabilité du système. C’est une façon pour l’US Air Force de rappeler que même si l’arsenal est en transition, la capacité de riposte reste intacte. Et ce, malgré l’arrivée prochaine du successeur : le LGM-35A Sentinel.
Un missile en sursis, un avenir en cours
Le Minuteman III a beau tenir la route, son remplaçant est déjà en chantier. Le LGM-35A Sentinel doit prendre le relais dans la décennie à venir, avec un système modulaire, plus agile, plus précis. Mais en attendant, les Américains continuent d’entraîner leurs équipes et de tester les vieux modèles pour garder une dissuasion crédible. Les données collectées pendant le tir GT 254 serviront à affiner les ajustements techniques en attendant ce changement de génération.
Source : Newsweek