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La France s’apprête à enterrer son navire le plus puissant mais ce monstre nucléaire va être remplacé par le porte-avions le plus avancé d’Europe

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Said LARIBI

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Unique au monde hors des États-Unis, le Charles de Gaulle reste aujourd’hui le fleuron de la Marine nationale. Depuis plus de 20 ans, il incarne la puissance embarquée française. Mais …

La France s’apprête à enterrer son navire le plus puissant mais ce monstre nucléaire va être remplacé par le porte-avions le plus avancé d’Europe

Unique au monde hors des États-Unis, le Charles de Gaulle reste aujourd’hui le fleuron de la Marine nationale. Depuis plus de 20 ans, il incarne la puissance embarquée française. Mais le temps passe, et l’horizon se dessine déjà avec un remplaçant annoncé pour 2038 : le PANG.

Déployé là où la tension monte Indo-Pacifique, Méditerranée, mer Rouge et intégré aux opérations de l’OTAN, le Charles de Gaulle tient encore son rang. Mais avec ses 42 500 tonnes, il approche de la fin d’un cycle. Et l’État-major prépare déjà la suite.

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Une plateforme nucléaire sans équivalent

Le Charles de Gaulle, connu sous l’immatriculation R91, n’est pas un porte-avions comme les autres. Entré en service en 2001 et amarré à Toulon, il reste le seul porte-avions nucléaire construit hors des États-Unis. Ses deux réacteurs nucléaires lui permettent de rester des années en mer sans refaire le plein. À l’heure où les alliances sont fragiles, c’est une assurance stratégique inestimable.

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Un atout de frappe sans dépendance

Doté de catapultes vapeur CATOBAR, il peut projeter des Rafale M en configuration lourde, et des avions Hawkeye pour l’alerte radar avancée. Ce système lui permet de lancer des avions avec plus de carburant et d’armement qu’un simple tremplin. En 2025, lors du déploiement Clemenceau 25, il s’est imposé jusqu’en mer de Chine sans dépendre d’aucune base étrangère. Une démonstration d’indépendance.

Une bête de guerre à bout de souffle

Le Charles de Gaulle impressionne, mais il fatigue. Sa conception date des années 1980. Ses hangars sont trop petits pour les futurs drones, sa vitesse plafonne sous les standards américains, ses catapultes à vapeur ont fait leur temps. Chaque mission exige de lourds entretiens techniques. Et son moteur nucléaire, aussi précieux soit-il, complique toute mise à jour.

Porte-avions Charles de Gaulle, France. Crédit image : Creative Commons.
Porte-avions Charles de Gaulle, France. Crédit image : Creative Commons.

Une relève colossale en préparation

Face à ces défis, le programme PANG prend le relais. Ce Porte-Avions de Nouvelle Génération, attendu pour 2038, devrait faire 75 000 tonnes, soit près du double du Charles de Gaulle. Il sera doté de catapultes électromagnétiques EMALS, capables de lancer avions lourds et drones de combat. Trois catapultes sont déjà commandées chez l’américain General Atomics.

Tableau – Caractéristiques principales du Charles de Gaulle

Caractéristique Détail
Déplacement en charge 42 500 tonnes
Longueur hors tout 261,5 m
Propulsion 2 réacteurs nucléaires K15
Autonomie Illimitée (hors ravitaillement vivres)
Vitesse maximale 27 nœuds (~50 km/h)
Équipage total Environ 1 950 personnes
Capacité aérienne 30 à 40 aéronefs
Systèmes embarqués Rafale M, E-2C Hawkeye, hélicos NH90
Date de mise en service 2001
Remplacement prévu 2038 (programme PANG)

Une machine autonome et intelligente

Comme son prédécesseur, le PANG fonctionnera à l’énergie nucléaire. Il pourra opérer longtemps sans escale, même loin des alliés. Mais il aura aussi un cerveau embarqué : une intelligence artificielle militaire pour coordonner les capteurs, les systèmes d’armes et la flotte de drones. Une bascule technologique à ne pas rater.

Le porte-avions français FS Charles de Gaulle (R91) et le porte-avions USS John C. Stennis (CVN 74) naviguent en formation en mer Rouge, le 15 avril 2019. Le groupe aéronaval John C. Stennis est déployé dans la zone d'opérations de la 5e flotte américaine afin de soutenir les opérations navales visant à garantir la stabilité et la sécurité maritimes dans la région centrale, reliant la Méditerranée et le Pacifique par l'océan Indien occidental et trois points de passage stratégiques. (Photo de l'US Navy prise par le spécialiste des communications de masse, matelot Joshua L. Leonard)
Le porte-avions français FS Charles de Gaulle (R91) et le porte-avions USS John C. Stennis (CVN 74) naviguent en formation en mer Rouge, le 15 avril 2019. Le groupe aéronaval John C. Stennis est déployé dans la zone d’opérations de la 5e flotte américaine afin de soutenir les opérations navales visant à garantir la stabilité et la sécurité maritimes dans la région centrale, reliant la Méditerranée et le Pacifique par l’océan Indien occidental et trois points de passage stratégiques. (Photo de l’US Navy prise par le spécialiste des communications de masse, matelot Joshua L. Leonard)

Une présence militaire cruciale

Avoir un porte-avions, c’est rester dans le cercle très fermé des puissances capables d’agir loin de leurs frontières. Que ce soit en mer de Chine, en mer Rouge ou ailleurs, la France s’assure d’être visible, crédible, et prête à frapper. Le Charles de Gaulle, même en fin de carrière, continue d’assurer cette présence à fort impact stratégique.

Une interrogation politique qui reste entière

Mais la France n’a qu’un seul porte-avions. Dès qu’il est en maintenance, la capacité de projection aéronavale tombe à zéro. Faut-il un deuxième PANG ? Les militaires le réclament. Les politiques hésitent. Car avec plus de 8 milliards d’euros l’unité, le débat n’est pas qu’opérationnel, il est aussi budgétaire.

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Un passage de témoin historique

Jusqu’en 2038, le Charles de Gaulle continuera d’être le visage de la France en haute mer. Avec ses Rafale, son autonomie nucléaire et son rôle au sein de l’OTAN, il reste une pièce centrale du puzzle militaire français. Le PANG, s’il tient ses promesses, sera bien plus qu’un remplaçant : il marquera un changement d’ère pour la Marine nationale.

Source : NSJ

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