Révélé officiellement le 3 septembre, le nouveau char principal chinois Type 100 embrasse l’ère des guerres de données. Avec connectivité, défenses automatiques, tourelle non habitée et coordination interarmes, il redessine les critères du combat blindé.
Alors que l’Ukraine a montré que les chars se font aujourd’hui plus par les capteurs que par la masse, Pékin avance sa pièce maîtresse : un engin léger, connecté et pensé pour couvrir de longues distances. Le Type 100 ne rivalise pas seulement avec les chars occidentaux il propose un nouveau paradigme.
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Un char conçu pour la guerre numérique
Le Type 100 intègre une connectivité totale : capteurs optiques, infrarouges, radar, liaisons de données avec drones et artillerie. Lors d’exercices récents, les équipages ont utilisé des interfaces de réalité augmentée pour engager des cibles à portée extrême — un saut qualitatif dans le pilotage du char. Ce blindé n’est pas destiné à s’isoler, mais à être un nœud dans un réseau de combat, échangeant en temps réel avec les drones, les systèmes EW et l’artillerie. Le char agit autant par ses propres tirs que par les frappes qu’il ordonne.
De gros progrès dans la coordination interarmes
Dans les manœuvres, le Type 100 opère côte à côte avec des équipes EW, des drones de reconnaissance, et de l’artillerie guidée. Avec cette synergie, le char peut accepter de ne pas tirer s’il dispose d’un appui externalisé plus efficace. Cette stratégie reflète une remise en cause : la puissance de feu n’est plus l’unique critère. Le char capable de commander le feu extérieur tout en restant protégé offre un avantage tactique durable.
Moins de blindage, plus d’agilité
Pour rester mobile et léger, le Type 100 sacrifie une grande partie de son blindage. Il adopte une tourelle non habitée, ce qui permet de rediriger l’espace interne vers plus de munitions tout en préservant la vie de l’équipage, protégé dans une capsule blindée. Ce choix rappelle les conceptions du T‑14 russe, mais appliqué à une doctrine chinoise davantage orientée vers la guerre des réseaux. L’objectif : frapper vite, disparaître, laisser l’ennemi viser un fantôme.
Armement revisité pour le monde moderne
Le calibre retenu est plus modeste que sur de nombreux chars lourds occidentaux : le Type 100 privilégie un canon de 105 mm plutôt qu’un 125 mm. Cette réduction n’est pas une faiblesse : la Chine mise sur la frappe à distance, la désignation externe et les munitions avancées. Dans les cas les plus extrêmes, face à des chars lourdement blindés, le Type 100 pourrait déléguer le coup mortel à un drone ou une munition guidée envoyée par ses liens de données. Un char qui tire peut ne pas devoir tirer lui-même.
Défense active et furtivité
Sa protection repose sur deux systèmes GL‑6 montés autour d’une tourelle non habitée, chacun doté de radars à antennes phase 360°, capables d’intercepter des missiles, roquettes et munitions à attaque par le haut. Le char est également équipé de récepteurs laser, de capteurs ultraviolet et d’une géométrie polygonale pour diminuer la probabilité de rupture. L’équipage, à l’abri dans une capsule interne, subit moins de risques en cas de frappe.
Vers une domination blindée incontestée
Le développement du Type 100 s’inscrit dans l’effort global de la Chine pour s’affirmer dans toutes les dimensions de la guerre : aérospatiale, nucléaire, cybernétique et terrestre. Aucun autre pays ne semble prêt à déployer un char aussi connecté avant une décennie. Ce char ne vise pas seulement à rivaliser militairement. Il vise à imposer un nouveau standard doctrinal : lourd ne signifie plus meilleur, mais bien plus intelligent et plus intégré dans le combat de demain.
Source : Military Watch Magazine