Le Griffon MEPAC, un véhicule d’artillerie à mortier de 120 mm, vient d’être livré au 3e Régiment d’artillerie de marine. Moins visible, plus rapide, mieux connecté : il réinvente la façon de soutenir les troupes au combat.
Doté d’un mortier automatique Thales, d’un système de tir numérique et d’une protection balistique avancée, le Griffon MEPAC est conçu pour tirer vite, se déplacer vite et survivre aux menaces modernes. Il inaugure une nouvelle approche française de l’artillerie embarquée.
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Des livraisons déjà engagées
Le 3e Régiment d’artillerie de marine est devenu la toute première unité à recevoir le Griffon MEPAC. Une première livraison a été effectuée en décembre 2024, avec une montée en puissance prévue jusqu’’2032. L’objectif est clair : doter chaque régiment de 8 exemplaires, sur un total de 54 véhicules commandés. Cette dispersion volontaire permet d’assurer un appui réactif et réparti au plus près des unités de combat.
Mortier 2R2M : un tube qui frappe fort
Au cœur du système, le mortier de 120 mm rayé de Thales offre une cadence redoutable : 12 obus en 90 secondes pour une frappe éclair, ou 10 coups/minute en tir prolongé. Sa portée varie de 8 à 13 km, selon le type de munition utilisée. Le tout avec un chargement semi-automatique, réduisant l’effort physique des 4 hommes d’équipage tout en améliorant la précision des tirs.
ATLAS : un cerveau numérique pour coordonner
Le Griffon MEPAC est connecté au réseau ATLAS, le système de conduite de tir numérique français. Il permet une coordination instantanée entre capteurs et effecteurs, avec intégration des données de navigation inertielle et de visée. Ce lien assure une mise en batterie express sans exposer le véhicule trop longtemps, et une compatibilité parfaite avec les autres vecteurs d’artillerie français.
Un blindé taillé pour survivre
Basé sur le châssis du VBMR Griffon, le MEPAC bénéficie d’une protection balistique et anti-mines équivalente à celle des blindés de première ligne. Il dispose aussi d’un poste de tir téléopéré de 7,62 mm pour sa défense rapprochée, et de lanceurs de fumigènes GALIX pour masquer sa position en urgence.
Tactique du « tir et déguerpis »
La philosophie opérationnelle du MEPAC repose sur le « tir rapide, déplacement rapide« . Une fois la mission exécutée, le véhicule quitte la zone pour éviter les tirs de contre-batterie ou les drones kamikazes. Cette mobilité renforce la résilience des forces françaises face à des ennemis capables de localiser et de frapper très vite.
Des yeux avancés pour guider le feu
Le MEPAC est pensé pour fonctionner en binôme avec le Griffon VOA, une version d’observation équipée d’un mât optronique, d’un radar tactique MURIN et d’un télémètre laser. Ces capteurs avancés permettent un bouclage capteur-tireur ultra court, accélérant encore la réactivité.
Retour d’expérience ukrainien intégré
Les leçons tirées de l’Ukraine ont pesé sur la doctrine française : face à des drones errants ou des capteurs ennemis disséminés, la discrétion et la rapidité sont devenues vitales. Le MEPAC répond à ce besoin en offrant une solution embarquée, décentralisée, capable de suivre le rythme des GTIA sur le terrain.
Date | Événement |
Décembre 2024 | Premier exemplaire livré à Satory |
1er octobre 2025 | Entrée en service au 3e RAMa |
2025 | 10 livraisons prévues |
D’ici 2032 | Livraison des 54 MEPAC prévus |
Source : DGA