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L’éternelle rivale de la Chine prépare un train capable d’envoyer des missiles nucléaires, devenant seulement le 3e pays au monde à savoir le faire

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Guillaume Aigron

Guillaume Aigron

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Une rame de train qui cache un missile. Ce 24 septembre 2025, sur une voie ferrée quelque part en Inde, une rame banalisée s’est ouverte comme une fleur métallique, laissant …

L'éternelle rivale de la Chine prépare un train capable d'envoyer des missiles nucléaires, devenant seulement le 3e pays au monde à savoir le faire

Une rame de train qui cache un missile.

Ce 24 septembre 2025, sur une voie ferrée quelque part en Inde, une rame banalisée s’est ouverte comme une fleur métallique, laissant jaillir dans le ciel un missile balistique. L’Inde est ainsi devenue l’un des rares pays au monde capables de lancer un missile nucléaire depuis une plateforme ferroviaire mobile. Une première nationale, et un message clair à ses voisins !

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Le missile en question s’appelle Agni-Prime, ou Agni-P. Il appartient à la famille bien connue des Agni développés par le DRDO (Defence Research and Development Organisation), mais cette version se distingue par sa compacité, sa modernité et sa polyvalence.

Agni-Prime est un missile balistique à carburant solide, à deux étages, capable d’atteindre jusqu’à 2 000 kilomètres de distance avec une charge utile allant de 1 à 3 tonnes. Il est logé dans un conteneur hermétique (canister) qui permet un lancement rapide, sans préparation visible.

Cette fois, ce conteneur n’était pas embarqué sur un camion, comme lors des essais précédents. Il était intégré à une rame ferroviaire spécialement modifiée, dont les flancs s’ouvrent comme des portes de silo. Un véritable missile mobile, caché dans un train qui pourrait circuler sur n’importe quelle ligne du pays.

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Un pari technologique et une nouvelle doctrine

Le lancement, supervisé par le Commandement des Forces Stratégiques indiennes, s’est déroulé dans des conditions opérationnelles réalistes, selon le ministère de la Défense.

Toutes les étapes ont été validées :

  • sortie du missile depuis le wagon lanceur,
  • mise à feu immédiate,
  • guidage et suivi radar,
  • impact sur la cible désignée.

Le ministre de la Défense Rajnath Singh a salué un « lancement historique, une première du genre pour l’Inde ». Le DRDO, de son côté, parle d’un “game changer” stratégique, ouvrant la voie à une nouvelle doctrine de dissuasion mobile, souple, et difficile à anticiper.

Les atouts du rail : discrétion, mobilité, résilience

Dans un conflit nucléaire, la survie des vecteurs d’armes devient essentielle. C’est tout l’enjeu de la “capacité de deuxième frappe” : être capable de riposter même après une attaque surprise.

Le missile Agni-P, dans sa version routière, est déjà capable de se déplacer et de se camoufler. Mais sur rail, la logique change d’échelle. L’Inde peut s’appuyer sur des milliers de kilomètres de voies ferrées, des dizaines de rames modulables, des points de départ variés et imprévisibles.

Un train transportant un missile peut devenir un fantôme dans le paysage logistique indien. Camouflé parmi les convois de marchandises, ou dans les régions montagneuses, il est quasiment impossible à détecter avant qu’il ne soit trop tard.

Agni-Prime en chiffres

Caractéristique Valeur
Nom du missile Agni-Prime (Agni-P)
Type Missile balistique à moyenne portée (MRBM)
Propulsion Deux étages à carburant solide
Portée maximale 2 000 km
Charge utile 1 000 à 3 000 kg
Plateforme de lancement Camion (déjà en service) et train (testé avec succès)
Système de lancement Canister scellé à ouverture verticale
Utilisation prévue Dissuasion nucléaire, capacité de seconde frappe
Pays également dotés d’un tel système Russie, Chine, désormais Inde

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Un club très fermé

Peu de pays se sont risqués à tirer des missiles balistiques depuis des trains. La Russie fut la pionnière dès les années 1980, avec ses légendaires rames RT-23 Molodets, capables de lancer un ICBM de 100 tonnes caché dans un wagon frigorifique. Ces monstres d’acier sillonnaient discrètement le réseau ferroviaire soviétique jusqu’en 2005. Moscou travaille désormais à leur renaissance sous le nom de “Barguzin”, même si le programme reste en sommeil faute de budget. La Chine, de son côté, a testé des lancements ferroviaires de DF-26 et DF-41, intégrés à des convois civils modifiés. Elle aurait même aménagé des tunnels ferroviaires creusés dans les montagnes du plateau tibétain pour abriter ses trains lance-missiles.

Désormais, avec l’Agni-Prime, l’Inde s’invite dans ce club ultra-fermé des puissances capables de dissimuler un tir nucléaire dans un train de marchandises. Ce n’est pas une prouesse technique anodine mais une démonstration de maturité stratégique.

Source : https://www.pib.gov.in/PressReleasePage.aspx?PRID=2170979

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