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Ce pays européen neutre sort de l’ombre et dévoile un drone armé que même la France ne possède pas encore

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Said LARIBI

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Deux nouveaux drones armés européens viennent d’être dévoilés par Schiebel, bouleversant le marché des systèmes autonomes militaires. Conçus pour frapper fort, vite et sans pilote à bord, ils sont une …

Ce pays européen neutre sort de l’ombre et dévoile un drone armé que même la France ne possède pas encore

Deux nouveaux drones armés européens viennent d’être dévoilés par Schiebel, bouleversant le marché des systèmes autonomes militaires. Conçus pour frapper fort, vite et sans pilote à bord, ils sont une réponse claire à la demande croissante de létalité distribuée.

L’Autriche, pays neutre sur le papier, fait aujourd’hui une entrée fracassante dans le cercle fermé des fabricants de drones armés. Schiebel présente deux modèles inédits, conçus pour tuer : le S‑101 et le S‑301. Plus qu’une évolution de ses anciens systèmes, il s’agit ici d’une rupture stratégique, à la fois industrielle et opérationnelle. À l’heure où les tensions géopolitiques s’intensifient en Europe et au-delà, ces deux drones autonomes arrivent comme une réponse directe à la demande pressante des armées occidentales.

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Une refonte complète pensée pour le combat

Jusqu’ici, les systèmes CAMCOPTER de Schiebel avaient su convaincre pour des missions de surveillance ou de reconnaissance. Mais la guerre moderne impose d’autres standards. Avec les modèles S‑101 et S‑301, l’industriel autrichien assume clairement un nouveau virage : la capacité à détruire, pas seulement à observer. La structure a été entièrement repensée : châssis renforcé, compatibilité avec des missiles air-sol existants, IA embarquée pour autonomie tactique, et résistances accrues face au brouillage. On parle désormais de drones capables de frapper à distance, sur des cibles mobiles, en environnement contesté.

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Des rôles complémentaires et une logique modulaire

Les deux drones ne visent pas les mêmes usages. Le S‑101, plus léger, se prête à des missions rapprochées : appui de troupes au sol, élimination de cibles d’opportunité, frappes de précision dans des environnements urbains. Le S‑301, plus endurant et plus massif, peut surveiller de vastes zones, guider des tirs d’artillerie ou mener des frappes d’ouverture. Chacun est pensé pour fonctionner depuis une base mobile : camion, navire, véhicule blindé. Leur système d’exploitation permet une intégration rapide dans n’importe quelle chaîne de commandement numérique OTAN.

Une nouvelle division industrielle pour accélérer

Pour ne pas faire les choses à moitié, Schiebel a créé une filiale à part entière : Schiebel Defence GmbH, installée à Wiener Neustadt, dédiée exclusivement à ces systèmes armés. Objectif affiché : répondre aux procédures d’achat militaires avec une structure indépendante, mais réactive. Cela permet de raccourcir les cycles de production, de développer des solutions sur mesure, et de certifier rapidement les plateformes pour les marchés européens, asiatiques et du Moyen-Orient.

Tableau comparatif des deux nouveaux modèles

Caractéristique CAMCOPTER S‑101 CAMCOPTER S‑301
Poids à vide ≈ 110 kg ≈ 220 kg
Endurance 6 heures 10 heures
Rayon d’action ≈ 180 km ≈ 300 km
Emport armement Jusqu’à 20 kg Jusqu’à 50 kg
Décollage/atterrissage Vertical (VTOL) Vertical (VTOL)
Plateformes compatibles Terrestres & navales Terrestres & navales

Ce tableau montre à quel point Schiebel couvre l’ensemble du spectre tactique, du drone léger armé au drone de surveillance longue durée avec capacité de frappe.

Le S-101 Peregrine équipé du LMM Thales exposé lors du DSEI UK 2025
Le S-101 Peregrine équipé du LMM Thales exposé lors du DSEI UK 2025

Une doctrine claire de létalité distribuée

Ce que Schiebel propose n’est pas un simple outil de plus. C’est un changement de philosophie. Fini les drones lourds à 10 millions d’euros pièce : ici, on parle de plateformes plus légères, plus faciles à déployer, plus résistantes au brouillage, capables de frapper sans être détectées. Ce modèle s’inscrit dans une logique de létalité persistante, où plusieurs drones autonomes se relaient pour maintenir la pression sur un théâtre d’opération, tout en minimisant les risques humains. C’est cette approche qui séduit désormais les armées occidentales, surtout dans les conflits asymétriques.

Une réponse assumée à l’urgence stratégique

Hans Georg Schiebel, président du groupe, l’a déclaré sans détour : le monde change vite, et il faut s’y adapter. Avec des conflits en Ukraine, au Moyen-Orient et en mer de Chine, les armées veulent des outils efficaces, produits localement, avec un temps de déploiement rapide. Les S‑101 et S‑301 sont prêts à être livrés dans des délais courts, grâce à une chaîne de production intégrée et entièrement européenne. L’Autriche, pays neutre, devient ainsi un acteur central dans l’armement autonome à usage militaire.

Des marchés déjà ciblés pour une adoption rapide

Même si les premiers clients n’ont pas été nommés officiellement, plusieurs armées européennes auraient déjà entamé des discussions. L’Italie, la Suède, la Croatie ou encore la Roumanie sont en tête des candidats. Les forces spéciales et les marines côtières sont aussi particulièrement intéressées. Ce type de drone comble un vide capacitaire réel dans les flottes européennes. Là où les drones lourds comme le Reaper sont trop visibles ou trop coûteux à entretenir, les S‑101/S‑301 se glissent parfaitement dans la tactique moderne.

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Un pari industriel qui pourrait tout changer

En s’armant technologiquement et industriellement, Schiebel ne cherche pas simplement à suivre une tendance. L’entreprise autrichienne veut créer un précédent, prouver que l’Europe est capable de produire ses propres drones armés, sans dépendre de fournisseurs extérieurs. Ce mouvement pourrait même entraîner d’autres acteurs à se positionner, créant enfin un écosystème stratégique autonome dans un secteur où l’Europe a longtemps été absente.

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