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Cet avion chinois n’est pas « n’importe quel avion » puisqu’il est le premier drone furtif au monde capable de décoller depuis un porte-avions

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Guillaume Aigron

Guillaume Aigron

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La Chine sur le point de déployer le premier drone de combat furtif embarqué au monde. Ce n’est ni un avion, ni un hélicoptère. C’est une ombre. Un triangle d’acier …

Cet avion chinois n'est pas "n'importe quel avion" puisqu'il est le premier drone furtif au monde capable de décoller depuis un porte-avions

La Chine sur le point de déployer le premier drone de combat furtif embarqué au monde.

Ce n’est ni un avion, ni un hélicoptère. C’est une ombre. Un triangle d’acier sans pilote, sans cockpit, sans bruit.
Son nom : GJ-11, surnommé Sharp Sword (épée affûtée).
Son rôle : frapper sans être vu, collecter sans être détecté, voler en meute, obéir sans discuter.
Son terrain de jeu : le pont d’un porte-avions chinois. Et le ciel tendu de l’Indo-Pacifique.

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GJ-11, la nouvelle terreur chinoise qui annonce le design des futurs drones furtifs

Le 3 septembre 2025, lors de la parade militaire de la Journée de la Victoire à Pékin, les analystes ont été surpris : le GJ-11 est apparu… avec des charnières pliables visibles sur les ailes.
Un détail mais qui veut tout simplement dire que ce drone peut désormais être stocké à bord d’un navire et donc, être déployé depuis la mer.

C’est une première mondiale.
À ce jour, aucun autre pays ne dispose d’un drone de combat furtif embarqué réellement opérationnel. Ni les États-Unis, ni la France, ni la Russie.

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L’épée affûtée, version navale

Le GJ-11, développé depuis 2013 à partir du projet Sharp Sword de Shenyang Aircraft Corporation, est fabriqué par Hongdu Aviation Industry Group, une filiale du conglomérat étatique AVIC.

Voici ce qu’on sait :

  • Longueur : 10 mètres
  • Envergure : 14 mètres
  • Vitesse max : 1 111 km/h (≈ Mach 0,9)
  • Rayon d’action estimé : 1 500 km
  • Charge utile : jusqu’à 2 tonnes d’armement dans deux soutes internes
  • Motorisation : turboréacteur avec entrée d’air dorsale
  • Silhouette : aile volante furtive avec revêtement radar absorbant

Il peut embarquer des bombes guidées, des capteurs ISR, et opérer en toute autonomie : décollage, mission, retour. Le tout sans pilote humain à bord, ni même en visuel.

Une aile invisible au service des porte-avions

Les experts estiment que la version navale du GJ-11 est destinée à équiper les porte-avions Sichuan (Type 076) et Fujian (Type 003).
Deux mastodontes, dont l’un est déjà doté d’une catapulte électromagnétique, capable de lancer des aéronefs lourds et furtifs.

Grâce à ses ailes repliables, le drone peut désormais être hissé sur ascenseur, catapulté, et récupéré comme un chasseur embarqué classique.
Mais avec un avantage de taille : aucun pilote à bord. Aucun risque humain. Aucune trace visuelle.

Une escadrille de GJ-11 peut mener une frappe coordonnée, avec un drone jouant le rôle de centre de commandement, et les autres comme éclaireurs ou frappeurs.

C’est le concept de combat en essaim poussé à l’extrême. Et en mer, c’est un changement de paradigme.

L’allié des J-20, l’œil de la flotte, le bras de la Chine

Le GJ-11 ne se contente pas d’opérer seul. En 2022 déjà, il aurait volé en formation avec un chasseur furtif J-20, en tant que “loyal wingman”, un ailier autonome capable d’attaquer ou de brouiller sur commande.
À terme, le drone pourrait :

  • escorter des avions pilotés
  • reconnaître et cartographier une zone avant un assaut
  • délivrer une frappe de précision
  • brouiller les communications adverses
  • relayer des données tactiques en temps réel

Le tout, en terrain hostile, et à plus de 1 000 km des côtes chinoises.

C’est ce qu’on appelle la profondeur stratégique.

Le fantôme du Pacifique inquiète les états-majors

Pour les stratèges américains et alliés, cette avancée inquiète.
Le GJ-11 change les règles du jeu dans la mer de Chine, autour de Taïwan, jusqu’au Japon.
Avec sa portée, il peut atteindre sans préavis les bases américaines de Guam, d’Okinawa, ou les groupes aéronavals déployés dans la région.

Il opère de jour comme de nuit, sans fenêtre météo, sans repos, sans signal clair. Il complique la défense aérienne, qui doit désormais traquer un adversaire silencieux, rapide, et multiple.

« Ce n’est pas l’arme du futur. C’est celle de demain matin », résume un analyste basé à Singapour.

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Comparatif : que vaut le GJ-11 face aux autres drones de combat ?

Modèle Pays Furtivité Vitesse max Rayon d’action Embarqué Statut
GJ-11 Sharp Sword Chine Très élevée (aile volante) 1 111 km/h ≈ 1 500 km Oui En phase pré-opérationnelle
XQ-58A Valkyrie États-Unis Moyenne 1 050 km/h ≈ 2 500 km Non En tests
nEUROn Europe (France + 5 pays) Très élevée 980 km/h ≈ 1 000 km Non Démo technologique
Okhotnik-B Russie Modérée 1 000 km/h ≈ 1 500 km Non Prototypes actifs
MQ-25 Stingray États-Unis Faible ≈ 900 km/h ≈ 1 300 km Oui Ravitailleur uniquement

 

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