La Chine vient de montrer ses muscles avec son nouveau porte-avions Fujian, qui a traversé le détroit de Taïwan sous les yeux du monde. Ce géant des mers, encore en phase de tests, envoie un message clair : Pékin entend jouer dans la cour des grands.
Le 12 septembre 2025, un colosse de 85 000 tonnes a fendu les eaux du détroit de Taïwan. Le Fujian, troisième porte-avions chinois, a quitté ses essais techniques pour une démonstration grandeur nature. Escorté par deux destroyers, il a été repéré par Taïwan, observé par le Japon, et surveillé de près par les États-Unis. Ce n’est plus un prototype : c’est une déclaration d’intention. Et avec ses catapultes électromagnétiques, le Fujian change la donne pour toute l’Asie-Pacifique. La Chine ne cache plus son ambition : faire jeu égal avec les grandes marines mondiales et se donner les moyens de ses ambitions régionales.
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Un géant sorti des chantiers chinois
Avec ses 316 mètres de long et plus de 85 000 tonnes, le Fujian en impose. Il est le plus gros navire militaire jamais sorti d’un chantier naval chinois. Mais plus encore, il est 100 % conçu localement. Et ça, c’est nouveau. Fini les vieux modèles soviétiques recyclés. Place à une technologie chinoise, moderne, et ambitieuse. Avec ses catapultes électromagnétiques, le Fujian adopte un système jusqu’ici réservé à l’US Navy.
Un navire qui veut durer
Le pont d’envol s’étale comme un terrain de football, avec ses trois catapultes, deux ascenseurs massifs pour les avions, et une structure bardée de radars de dernière génération. Côté défense, il embarque tout ce qu’il faut : des missiles HQ-10 pour intercepter les menaces rapides, et des canons automatiques H/PJ-11 contre les attaques de proximité. Ce n’est pas un prototype fragile : c’est un navire prêt à encaisser, à opérer longtemps, et à répondre coup pour coup.
Une aviation embarquée prête à rugir
Le Fujian ne sera pas qu’un joli porte-avions vide. Il accueillera les chasseurs J-15T, modifiés pour les catapultes, les furtifs J-35, et surtout le KJ-600, un avion radar capable de détecter une menace à plusieurs centaines de kilomètres. De quoi créer une bulle de détection géante autour du navire. Ajoutez à cela des ravitailleurs ou des appareils de surveillance, et vous obtenez une plateforme capable de dominer un théâtre d’opérations entier.
Une répétition grandeur nature
En traversant le détroit de Taïwan, le Fujian a fait plus qu’un test. Il a joué son premier rôle en public. Escorté par deux destroyers, il a montré que la Chine se prépare à opérer en groupe de combat, comme les Américains. Bientôt, il sera accompagné de frégates, de sous-marins, de navires ravitailleurs. Une force autonome capable de rester en mer pendant des semaines, loin de ses bases.
Un nouveau tempo pour la marine chinoise
Grâce à son système de lancement, le Fujian peut faire décoller et atterrir des avions en même temps. Résultat : plus de missions, plus vite, et plus longtemps. Cela permet d’avoir plus d’avions dans le ciel en continu, pour frapper ou surveiller. Mais ce n’est pas simple : il faudra des marins parfaitement formés, capables de gérer cette machine de guerre en plein orage, ou sous pression.
Un message politique en pleine mer
Le moment n’a rien d’un hasard. Cette sortie du Fujian arrive juste après le passage de navires américains et britanniques dans la région. Pékin a réagi en envoyant son mastodonte. Un geste calculé, un peu provocateur, mais surtout révélateur d’un bras de fer qui monte. À Taïwan, au Japon, aux Philippines, ce genre de démonstration est pris très au sérieux. Le Fujian, ce n’est pas juste un navire : c’est un symbole flottant de la puissance chinoise.
Une présence qui va s’installer
Avec trois porte-avions, la Chine pourra jouer sur la durée. L’un en mission, l’autre en formation, le troisième en maintenance. Une stratégie éprouvée qui permet à la marine chinoise d’être toujours quelque part en opération. Et ça change tout. La présence navale devient permanente, les alliés américains doivent s’adapter, et Taïwan, au cœur de cette équation, sait qu’elle est désormais sous surveillance constante.
Source : Reuters