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Les États-Unis préparent un radar mobile capable de suivre 58 missiles en même temps : une première mondiale que la France n’imagine même pas encore

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Said LARIBI

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Washington s’arme d’un outil inédit : un radar mobile terrestre conçu pour suivre en temps réel des attaques combinées de missiles balistiques, hypersoniques et de croisière. Un projet titanesque qui …

Les États-Unis préparent un radar mobile capable de suivre 58 missiles en même temps : une première mondiale que la France n’imagine même pas encore

Washington s’arme d’un outil inédit : un radar mobile terrestre conçu pour suivre en temps réel des attaques combinées de missiles balistiques, hypersoniques et de croisière. Un projet titanesque qui pourrait changer le visage de la défense moderne.

Imaginez un radar géant, transporté d’un bout à l’autre d’un pays, installé en moins de 24 heures et prêt à scruter le ciel pour repérer la moindre menace. C’est exactement ce que veulent les ingénieurs du Pentagone. Avec ce projet, les États-Unis espèrent reprendre l’avantage face aux missiles hypersoniques russes et chinois, réputés quasiment impossibles à suivre. Les premières démonstrations sont attendues dès la fin de la décennie et elles pourraient bien marquer une rupture dans la manière de protéger un territoire.

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Des menaces qui changent les règles du jeu

Le problème est simple : les missiles hypersoniques ne volent pas comme les autres. Ils foncent à plus de 6 000 km/h, rasent l’atmosphère et changent de trajectoire à volonté. Résultat : les radars fixes classiques les perdent de vue. Pour les stratèges américains, il faut donc inventer un nouvel œil mobile, capable de surveiller en permanence un espace gigantesque et de séparer les vraies cibles des leurres conçus pour tromper les capteurs.

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Une mobilité pensée comme une arme

Oubliez l’image d’un énorme dôme radar planté au sol pour des années. Le futur système sera monté sur camions, transportable par avion et opérationnel en 24 heures seulement. Une fois en place, il lui suffira de 48 heures pour être calibré et prêt au combat. Dans une époque où les menaces surgissent aussi vite qu’elles disparaissent, cette mobilité devient une arme en soi : déplacer le radar, c’est compliquer la tâche des adversaires qui voudraient le neutraliser.

Suivre une pluie de missiles

Les ingénieurs américains ne se contentent pas de petits scénarios. Le radar devra être capable de gérer un raid massif comme on n’en a encore jamais vu. Jusqu’à :

  • 24 missiles balistiques filant à plusieurs km par seconde,
  • 10 missiles hypersoniques aux trajectoires imprévisibles,
  • 24 missiles de croisière volant à basse altitude.

Le tout, en même temps, sur plusieurs milliers de kilomètres. Et cerise sur le gâteau : le système devra distinguer des cibles minuscules, parfois à peine plus visibles qu’un moineau dans un ciel orageux.

Raytheon possède sa propre fonderie de nitrure de gallium située à Andover, dans le Massachusetts, et intègre cette technologie dans ses produits radar. (RTX)
Raytheon possède sa propre fonderie de nitrure de gallium située à Andover, dans le Massachusetts, et intègre cette technologie dans ses produits radar. (RTX)

Branché aux nerfs de l’armée américaine

Le radar ne travaillera pas seul. Il sera relié aux systèmes de commandement existants comme le C2BMC et l’IBCS, de véritables cerveaux numériques capables de croiser les données, d’ordonner les interceptions et d’envoyer des corrections de trajectoire aux missiles défensifs en vol. En clair : le radar détecte, l’ordinateur analyse, et l’intercepteur détruit. Une chaîne ultra-rapide où chaque seconde compte.

Un mastodonte discret mais robuste

Même s’il s’agit d’un monstre technologique, le cahier des charges est précis : le tout doit tenir dans un carré de 100 x 100 mètres. Sur place, seulement deux techniciens suffiront pour la maintenance, les autres opérations étant télécommandées à distance. Et pour éviter toute neutralisation, l’engin devra résister aux brouillages, aux attaques électroniques et même à une impulsion électromagnétique capable de griller la plupart des équipements.

Un corps planeur hypersonique commun (C-HGB) est lancé depuis le Pacific Missile Range Facility, à Kauai (Hawaï), en mars 2020, lors d'un essai en vol. Les informations recueillies lors de cet essai éclairent le développement de la technologie hypersonique du Département de la Défense.
Un corps planeur hypersonique commun (C-HGB) est lancé depuis le Pacific Missile Range Facility, à Kauai (Hawaï), en mars 2020, lors d’un essai en vol. Les informations recueillies lors de cet essai éclairent le développement de la technologie hypersonique du Département de la Défense.

Le calendrier d’un chantier colossal

Les États-Unis n’ont pas le luxe du temps. Voici le plan fixé :

Étape Date prévue
Premier prototype 31 décembre 2028
Livraison de 2 autres radars Fin 2029
Début des tests grandeur nature 2030

Ces tests incluront des simulations de bataille et le suivi d’avions et de satellites pour prouver que le système peut réellement capter des cibles à très haute vitesse.

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Une course mondiale à la technologie

Derrière ce projet, il y a une évidence : Washington refuse de se laisser distancer par Moscou et Pékin. Les Russes exhibent régulièrement leur missile hypersonique Kinjal, tandis que la Chine multiplie les tests de planeurs capables de frapper à des milliers de km. Pour les Américains, la réponse passe par une défense multicouche, où ce nouveau radar mobile deviendra un pion essentiel, capable de combler les angles morts et de renforcer la protection du territoire.

Source : MDA

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