La France lance sa contre-offensive navale avec des drones autonomes capables de chasser les mines et de neutraliser les menaces aériennes : un saut technologique qui rebat les cartes en Méditerranée comme dans l’Indopacifique
En quelques mois, la Marine nationale a présenté une panoplie de systèmes navals autonomes inédits, de drones anti-mines à des tourelles anti-drones pilotées par IA. Ces avancées ne se limitent pas à la défense : elles dessinent un nouveau visage du combat naval français, adapté aux conflits asymétriques et aux zones contestées.
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Des systèmes inédits livrés à la France
Livrés en février 2025, les premiers drones anti-mines de la Marine nationale ont été testés en juillet, juste avant le défilé du 14 juillet. Développés dans le cadre du programme MMCM franco-britannique, ces systèmes sont pilotés par la DGA et l’OCCAR. Chaque ensemble comprend un navire de surface autonome de 12 mètres équipé d’un sonar remorqué TSAM, ainsi qu’un sonar SAMDIS à vision multivue, un centre opérationnel e-POC, un gestionnaire M-Cube et un outil d’analyse dopé à l’IA nommé Mi-Map.
Un robot de combat prêt à partir en 48h
Le drone peut être acheminé par un A400M en moins de 48 heures, permettant des opérations d’urgence. Modulable, il est conçu pour fonctionner depuis les futurs Bâtiments de guerre des mines (BGDM). Il fonctionne de façon autonome ou téléopérée, depuis la terre ou un navire. Son autonomie et ses capteurs lui permettent de ratisser ports, détroits ou littoraux sans exposer des humains aux risques.
Une analyse instantanée grâce à l’IA
L’intégration de l’intelligence artificielle réduit les délais de décision en mission. Le sonar multivue et l’analyse assistée par IA garantissent un taux de fausses alertes très faible. Ces systèmes augmentent la capacité de projection, de réactivité et de défense sur les théâtres d’opération.
Une riposte à la menace drone
La Marine a aussi réagi à la montée des menaces par drones en mer. En 2024, une frégate FREMM a neutralisé un drone ennemi en mer Rouge grâce aux brouilleurs Neptune et MAJES DB6. Lors de l’exercice Wildfire, les navires français ont testé des réponses combinées : guerre électronique, canons de 20 mm et hélicoptères.
Des outils pensés pour l’avenir
Les futurs patrouilleurs hauturiers embarqueront le système CERBAIR pour détecter les ondes émises par les drones. Le laser HELMA-P de CILAS a, lui, détruit des drones à 1 km lors d’essais en mer. Ce dispositif pourrait être généralisé sur les frégates en zone chaude.
Une stratégie budgétaire assumée
La loi de programmation militaire 2024-2030 prévoit 5 milliards d’euros pour la lutte anti-drones : brouilleurs, lasers, radars répartis sur le littoral et même sur les bases d’Outre-mer. Cette doctrine vise à protéger la liberté de navigation et les intérêts stratégiques maritimes français.
Une coopération européenne discrète mais cruciale
Le programme MMCM bénéficie aussi au Royaume-Uni, qui reçoit les mêmes drones que la France. Cet alignement favorise l’interopérabilité OTAN, essentielle face aux menaces asymétriques modernes : drones suicides, mines furtives, robots sous-marins.
Source : Marine Nationale