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France contre Allemagne : qui gagnerait dans un affrontement de chars entre le Leclerc et le Leopard 2 ?

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Guillaume Aigron

Guillaume Aigron

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Leopard 2 contre Leclerc, 2 visions du blindé différentes entre la France et l’Allemagne. Ils ont grandi côte à côte, dans une Europe qui voulait éviter la guerre. Pourtant, ils …

France contre Allemagne : qui gagnerait dans un affrontement de chars entre le Leclerc et le Leopard 2 ?

Leopard 2 contre Leclerc, 2 visions du blindé différentes entre la France et l’Allemagne.

Ils ont grandi côte à côte, dans une Europe qui voulait éviter la guerre.
Pourtant, ils incarnent deux visions très différentes du champ de bataille moderne.
L’un est robuste, modulaire, forgé pour durer. L’autre est agile, connecté, pensé pour bouger plus vite que l’ennemi.
Le Leopard 2 et le Leclerc s’affrontent aujourd’hui sur un autre terrain : celui de l’héritage militaire européen.

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Dans les années 70, l’Allemagne de l’Ouest cherche un successeur à son Leopard 1. Le contexte est tendu, la Guerre froide fige l’Europe en deux blocs. Le Leopard 2 naît de cette urgence : un monstre de 62 tonnes, puissant, fiable, conçu pour encaisser les coups. Il entre en service en 1979, pile dans le calendrier de l’OTAN.

De l’autre côté du Rhin, la France trace sa propre route. Elle refuse de s’aligner totalement sur les choix allemands. Le Leclerc apparaît plus tard, au début des années 90. Il est plus léger, plus rapide, plus électronique. C’est un char conçu comme un réseau mobile, pas juste une forteresse d’acier. Il ne fait que 57 tonnes, mais pense plus vite que les autres.

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Blindage contre agilité : la philosophie du choc

Tout oppose ces 2 colosses dans leur manière de survivre sur le terrain. Le Leopard 2 privilégie la masse et la modularité. Son blindage composite, version après version (jusqu’à l’A8 ou l’A-RC 3.0), le rend capable de supporter des frappes très lourdes. Il est aussi très facile à adapter selon les besoins du théâtre d’opérations. On peut y ajouter un système Trophy, une tourelle téléopérée, des capteurs divers.

Le Leclerc, lui, mise sur une protection intelligente. Moins lourd de 6 tonnes, il compense avec une tourelle allégée, un système de détection avancé, et des systèmes embarqués conçus pour éviter le tir plutôt que le bloquer. Son architecture est pensée pour bouger, surprendre, se repositionner avant même que l’adversaire ne sache où il est.

Deux canons pour la même cible

Sur le papier, les deux chars tirent des obus de 120 mm. Le Leopard 2 utilise le fameux Rh-120 L/55 de Rheinmetall, robuste, fiable, très utilisé. Il tire à plus de 4 km avec une précision redoutable. Ses munitions sont standardisées OTAN.

Le Leclerc est équipé du canon CN120-26, conçu en France, capable de tirer à une cadence plus rapide grâce à un chargeur automatique intégré. Il accepte des munitions à uranium appauvri ou tungstène. Moins répandu, certes, mais plus rapide à recharger, et parfaitement intégré dans la conduite de tir numérique du système SCORPION.

Char d'assaut Léopard 2 A5.
Char d’assaut Léopard 2 A5.

Électronique embarquée : la guerre des écrans

Le véritable terrain où les deux mastodontes s’affrontent, c’est dans l’invisible. Là où les câbles remplacent les obus. Le Leopard 2, dans ses dernières versions, commence à intégrer des systèmes numériques : capteurs avancés, tourelle télécommandée, cartographie embarquée. Mais ces ajouts restent des adaptations successives.

Le Leclerc, en revanche, est né dans le numérique. Avec la version XLR, il fait partie du système de combat SCORPION, qui permet à chaque char de parler aux autres, d’échanger en temps réel des informations sur les menaces, de partager la vision du champ de bataille. Son système détecte les IED, brouille les signaux ennemis, et surveille en continu l’état de chaque composant du blindé.

Exportations, retours de terrain et avenir partagé

Le Leopard 2 est le champion toutes catégories des exportations. Allemagne, Pologne, Finlande, Espagne, Canada, Turquie… Il équipe plus de 18 armées et constitue un pilier logistique majeur au sein de l’OTAN. Sa robustesse, sa disponibilité en pièces détachées et sa réputation lui assurent une popularité durable.

Le Leclerc, lui, est plus rare : vendu essentiellement aux Émirats arabes unis et conservé par l’armée française. Il a souffert d’une réputation de char trop cher, trop complexe. Pourtant, les retours de terrain, notamment dans les déserts du Golfe, ont été très positifs. Et la modernisation XLR en cours réécrit sa fiche technique.

Aujourd’hui, la France et l’Allemagne ont enterré la hache de guerre. Le projet MGCS (Main Ground Combat System), prévu pour 2040, doit accoucher d’un char franco-allemand de nouvelle génération. Mais en coulisse, la compétition technologique reste vivace.

Le dernier souffle de deux titans

Les années 2020 n’ont pas signé la retraite de ces deux vétérans, bien au contraire. Chacun a entamé une cure de jouvence spectaculaire, taillée pour les affrontements hybrides de demain. Côté allemand, le Leopard 2 A8, dévoilé en 2023, intègre une nouvelle génération de blindage modulaire, la protection active Trophy israélienne, des capteurs optiques améliorés et un système de conduite de tir optimisé. Il conserve le canon Rh-120 L/55 mais s’adapte mieux aux environnements urbains et aux menaces asymétriques. Côté français, le Leclerc XLR, entré en production en 2021, change de dimension. Connecté au programme SCORPION, il devient une plateforme de combat en réseau, avec jamming IED, optronique de nouvelle génération, architecture ouverte et monitoring embarqué. Et déjà, un prototype Leclerc Evolution est en cours de test, intégrant le futur canon ASCALON de 120 ou 140 mm. Deux trajectoires, deux visions… mais un même objectif : ne pas mourir sur le champ de bataille du XXIᵉ siècle.

Résultat : match nul

Nous aimons les classements, les vainqueurs, les podiums. Mais dans ce face-à-face franco-allemand, nous allons décevoir nos lecteurs (surtout après notre titre un peu « accrocheur ») mais aucun des deux chars ne l’emporte véritablement sur l’autre.
Le Leopard 2 s’impose par sa diffusion massive, sa robustesse, sa compatibilité OTAN. Il est le pilier des forces blindées européennes. Le Leclerc, lui, trace un sillon plus discret mais plus futuriste : mobilité fulgurante, automatisation avancée, vision numérique du champ de bataille. L’un est un tank de coalition, l’autre un éclaireur véloce et plus moderne. Dans la réalité des combats modernes, ce sont les conditions, le terrain, les alliances et les doctrines d’emploi qui départageraient les 2 champions.

Voilà pourquoi, dans ce duel d’acier et de silicium, le match reste suspendu… à la prochaine guerre.

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Tableau comparatif Leopard 2 vs Leclerc

Critère Leopard 2 Leclerc
Poids 62 tonnes 57 tonnes
Canon Rh-120 L/55 (120 mm) CN120-26 (120 mm) / ASCALON (120 ou 40 mm)
Cadence de tir Manuelle (chargeur humain) Automatique
Mobilité Bonne (diesel MTU) Excellente (suspension hydropneumatique)
Numérisation Partielle (dans versions récentes) Totale (SCORPION, XLR)
Protection active Disponible (Trophy) Oui (XLR / Evolution)
Pays utilisateurs 18 pays 2 pays
Unités produites 3 600 environ 880 environ
Prix unitaire estimé 7 à 9 millions d’euros 10 à 12 millions d’euros
Dernière version Leopard 2 A8 (2023) Leclerc XLR / Evolution (2021–2024)

 

Sources :

  • https://armedforces.eu/compare/tanks_Leopard_2_vs_AMX_Leclerc
  • https://www.defensemagazine.com/article/tanks-of-the-early-21st-century-abrams-leopard-leclerc-and-their-counterparts
  • https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/07/12/defense-la-concurrence-entre-les-fabricants-de-chars-ravivee-par-la-guerre-en-ukraine_6248891_3234.html

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