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Avec ces missiles capables de voler à Mach 27, la Chine renforce sa dissuasion nucléaire face aux Etats-Unis désormais sous pression

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Said LARIBI

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En pleine montée en puissance militaire, Pékin vient de lever le voile sur trois nouveaux missiles balistiques intercontinentaux. Une démonstration de force qui redéfinit les règles du jeu nucléaire mondial. …

Avec ces missiles capables de voler à Mach 27, la Chine renforce sa dissuasion nucléaire face aux Etats-Unis désormais sous pression

En pleine montée en puissance militaire, Pékin vient de lever le voile sur trois nouveaux missiles balistiques intercontinentaux. Une démonstration de force qui redéfinit les règles du jeu nucléaire mondial.

Lors d’un défilé militaire chargé de symboles, la Chine a présenté trois nouveaux engins capables de changer l’équilibre des puissances. Avec une portée intercontinentale, une mobilité accrue et peut-être des capacités hypersoniques, ces missiles deviennent les nouveaux piliers d’une dissuasion que même Washington ne peut plus ignorer.

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Une démonstration publique qui fait passer un message clair

La puissance militaire chinoise ne s’affiche pas seulement dans les chiffres ou les discours, mais dans des moments soigneusement orchestrés. Lors du défilé commémoratif du 80e anniversaire de la défaite de l’Empire du Japon, l’Armée Populaire de Libération a présenté trois nouveaux modèles de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM). Ce n’était pas un hasard. En envoyant ce message visuel, Pékin affirme sa volonté de peser sur le jeu stratégique mondial, même loin de ses frontières. Les missiles révélés — DF-5C, DF-31BJ et DF-61 — annoncent un saut capacitaire majeur face aux puissances occidentales.

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Trois nouveaux missiles, trois niveaux de menace

Les trois modèles présentés ne sont pas tous totalement nouveaux, mais leur présence simultanée indique une stratégie technologique mûrement pensée. Le tableau suivant résume ce que l’on sait :

Modèle Type Portée estimée Particularités
DF-5C Missiles en silo > 12 000 km Très lourd, capacité multiple de têtes
DF-31BJ Mobile sur route > 11 000 km Mise à feu plus rapide, nouvelle génération
DF-61 Mobile sur route > 11 000 km Nouveau modèle, possible successeur du DF-41

Le DF-5C, à base fixe, peut emporter plusieurs têtes nucléaires ou charges conventionnelles. Le DF-31BJ et le DF-61, plus modernes, sont mobiles, donc plus difficiles à localiser et à neutraliser. Cela rend toute attaque préventive hautement risquée pour un ennemi.

Une dissuasion sans bases militaires à l’étranger

La Chine ne dispose pas d’un réseau de bases mondiales comme les États-Unis. Pour compenser, elle mise sur une capacité de frappe à très longue distance, capable de riposter depuis son propre territoire. Ces nouveaux missiles répondent donc à un besoin clair : protéger la souveraineté nationale et garantir une riposte crédible, même à 12 000 km, c’est-à-dire la distance entre Pékin et la côte est des États-Unis. Cela réduit la dépendance aux bases de ravitaillement, aux sous-marins, et même aux satellites en orbite basse.

Le président chinois Xi Jinping passe devant les ICBM JL-3, DF-61 et DF-31BJ
Le président chinois Xi Jinping passe devant les ICBM JL-3, DF-61 et DF-31BJ (Source : Médias Chinois)

L’hypothèse des véhicules planants hypersoniques

L’un des points les plus préoccupants pour les stratèges occidentaux concerne l’intégration possible de véhicules planants hypersoniques (HGV – Hypersonic Glide Vehicles). Ces engins, capables de voler à plus de Mach 27 (soit 33 000 km/h), peuvent manœuvrer en vol, éviter les radars et frapper depuis des angles inattendus. La Chine a déjà démontré cette technologie lors d’un test en 2021 : un HGV a fait le tour complet de la planète avant de frapper un objectif en Chine. Cela signifie que plus aucun point sur Terre n’est hors de portée. Le général américain John Hyten avait alors déclaré que ce test représentait une menace sans précédent pour les intérêts américains.

Une production plus rapide que celle de tous ses rivaux réunis

Pékin ne se contente pas de concevoir des prototypes : il industrialise à grande vitesse. Selon les projections, la Chine pourrait bientôt produire plus de missiles intercontinentaux par an que tous les autres pays du monde réunis. Si son arsenal reste en nombre inférieur à celui des États-Unis ou de la Russie, il devient nettement plus sophistiqué, avec des capacités de frappe multiple, une mobilité accrue, et des temps de lancement réduits. Cela s’inscrit dans une stratégie de dissuasion asymétrique : moins d’armes, mais plus imprévisibles, plus efficaces, plus rapides.

Défilé d'une nouvelle génération d'ICBM chinois
Défilé d’une nouvelle génération d’ICBM chinois (Source : Médias Chinois)

Une dissuasion qui pèse sur la diplomatie mondiale

La mise en service de ces missiles modifie non seulement les équilibres militaires, mais aussi les négociations internationales. La Chine pourra désormais peser plus lourd dans les discussions sur le désarmement ou les traités nucléaires. Elle impose de nouveaux standards, obligeant les États-Unis à réévaluer leurs boucliers anti-missiles, et les autres puissances à réviser leur posture nucléaire.Cela ouvre la voie à des scénarios complexes : course aux armements relancée, alliances fragilisées, et pression accrue sur les puissances régionales asiatiques.

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Le pari chinois : compenser le retard par l’innovation

En matière de puissance nucléaire, la Chine partait de loin. Mais elle a choisi un pari technologique : rattraper son retard non pas en quantité, mais en qualité opérationnelle. La conception de missiles plus mobiles, plus furtifs et dotés de technologies avancées permet à Pékin de remettre en question les doctrines anciennes. Ce n’est plus le nombre de têtes qui fait la force, mais leur vitesse, leur trajectoire imprévisible, et leur capacité de survie face aux défenses ennemies.

Source : Force Index

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