La France, l’Allemagne et l’Espagne misent plus de 100 milliards d’euros sur un avion du futur censé écraser la domination américaine et chinoise dans le ciel.
Avec le programme FCAS, trois nations européennes entendent mettre fin à la dépendance militaire envers les États-Unis. Cet avion de 6e génération, dont l’entrée en service est prévue pour 2040, promet des capacités jamais vues : furtivité totale, essaims de drones, intelligence artificielle embarquée et armements à énergie dirigée. Mais entre ambitions géopolitiques, tensions industrielles et échéances technologiques, l’Europe joue gros. Très gros.
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Une coopération inédite mais sous tension
Le Future Combat Air System (FCAS) réunit la France, l’Allemagne et l’Espagne autour d’un projet de 100 milliards d’euros. Objectif : concevoir un système de combat aérien de 6e génération, capable de rivaliser avec le F-35 américain et le J-20 chinois. Aux commandes : Dassault Aviation, Airbus Defence and Space et Indra. Ce trio industriel n’échappe pas aux rivalités. Paris veut la main sur le développement de l’avion piloté, Berlin réclame l’équilibre. Ces frictions menacent les délais, mais aussi la cohésion stratégique du programme.
Une machine pensée pour 2040, mais attendue dès 2030
Si le calendrier tient, le premier prototype devrait voler entre 2029 et 2030. La production en série commencerait vers 2035, avec une entrée en service prévue pour 2040. Cet appareil remplacera les Rafale et Eurofighter Typhoon, deux avions aujourd’hui à leur apogée. Le FCAS ne sera pas qu’un avion : il formera un écosystème de combat incluant satellites, cyberdéfense et drones autonomes. Un démonstrateur technologique sera dévoilé avant 2030, et des tests à grande échelle sont programmés à partir de 2032.
Une technologie qui dépasse tout ce qui vole aujourd’hui
Le FCAS veut repousser toutes les limites connues. Il combinera :
- Une furtivité radar supérieure au F-35 ;
- Une vitesse de croisière au-delà de Mach 2,5 (soit plus de 3 000 km/h) ;
- Une autonomie de 3 500 à 4 000 km sans ravitaillement ;
- Une intégration native de l’intelligence artificielle ;
- Le contrôle d’essaims de drones offensifs et défensifs ;
- Des armes à énergie dirigée (lasers, micro-ondes) ;
- Une architecture centrée sur les réseaux (liaison satellite, cloud tactique).
Ce n’est pas un avion, c’est une plateforme de domination aérienne totale.
Un pari géopolitique autant que militaire
Derrière le FCAS se cache une ambition plus large : l’autonomie stratégique européenne. Ce programme veut réduire la dépendance envers les États-Unis, notamment face à des incertitudes croissantes sur la fiabilité de l’OTAN. L’Europe ne veut plus être un client éternel du Pentagone. À l’heure où la Chine muscle sa présence dans le Pacifique et où les tensions en mer Baltique s’accroissent, posséder un système comme le FCAS permettrait à l’Europe de projeter sa puissance sans permission extérieure.
Un coût gigantesque assumé comme un investissement
Le budget du programme est estimé à 100 milliards d’euros, soit l’équivalent de trois porte-avions Charles de Gaulle. Cette somme finance non seulement l’avion lui-même, mais aussi les drones accompagnateurs, les simulateurs, les infrastructures de maintenance et la chaîne de production. Pour répartir l’effort, chaque pays partenaire prend en charge des modules spécifiques. À terme, ce programme pourrait générer plus de 10 000 emplois directs en Europe et structurer l’industrie aéronautique pour les 30 prochaines années.
Une réponse directe à Washington et Pékin
Le F-35 américain est vendu dans plus de 17 pays. Le J-20 chinois est produit en masse. L’Europe, elle, cherche à revenir dans la course. Le FCAS veut battre les deux sur leur propre terrain : furtivité, armement, connectivité, autonomie, adaptabilité. Ce programme symbolise aussi une bataille commerciale à venir : en 2040, des dizaines de pays chercheront à remplacer leurs flottes. Le FCAS espère être l’option la plus avancée, mais devra convaincre sur le plan politique, industriel et opérationnel.
Les dates clés à suivre de près
Étape | Date prévue |
Accord industriel tranché | Fin 2025 |
Début du démonstrateur | 2029 |
Premiers vols d’essai | 2030 |
Tests intensifs multisystèmes | 2032-2034 |
Lancement production série | 2035-2037 |
Entrée en service opérationnel | 2040 |
Source : News8